Je voulais juste m'échapper une seconde, une minute. Et je suis tombée. Radicalement tombée sur le sol givré de cette nuit d'hiver. Il m'a regardée. Une seconde. Une minute. Et plus tard, je suis tombée à nouveau...
Christobel et Scott, deux êtres...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Un an plus tôt ...
Mes bagages dans les mains, se résumant à deux vulgaires sacs de voyage, j'attends un signe dans la Gare de Manchester Victoria. N'importe lequel. Celui qui me soufflera que je peux quitter cet endroit et me retrouver au chaud dans un foyer. Mon nez est caché derrière une épaisse écharpe en laine rouge, et mes yeux pleurent à cause du froid qui les attaque. J'ai l'impression que mes doigts gonflent à mesure que ma circulation sanguine est coupée par les lanières de mes sacs. Je suis fatiguée, vraiment. Je ne connais pas cette ville, j'y ai été expédiée comme un simple colis, sans échange possible. Le jour où on m'a attribuée cette famille, j'ai fixé avec une expression tendue sur le visage le nom de ceux qui allaient m'accueillir.
Parks.
J'ai essayé d'y déchiffrer mon avenir avec eux, de ressentir un quelconque avertissement. Mais à part une grande torpeur, je n'ai rien ressenti.
- Christobel Love ?
Je me tourne vers le destinataire de la voix. Un homme avec un chapeau de feutre vissé sur la tête et des lunettes rondes, voilà à qui appartient cette voix. Son nez est rougi par le froid et ses grosses joues se soulèvent quand il me sourit.
- Je suis Maximus Parks.
Je hoche la tête, et soudain une voix plus claire perce l'atmosphère.
- Et moi, je suis Amélia, mais tu peux m'appelle Amy, se présente une femme de petite taille aux cheveux blonds, presque blancs, coupés courts. Elle se porte la main sur le cœur quand elle me regarde, le sourire aux lèvres.
Je n'ai le temps de protester, ou même me présenter davantage que Maximus me prend mes valises des mains, tout en continuant d'arborer cette expression chaleureuse.
- Allez Viens donc, tu es gelée, me dit Amélia en passant un bras sous le mien et en me guidant vers la sortie de la Gare.
Je jette un dernier coup d'œil derrière moi, et à ce train, qui pourrait m'emmener si loin....
