14. Un revenant

3.9K 394 10
                                    

Je descends de la berline saisissant la main que me tend Damon. Une fois sortie de la voiture il bloque un instant.

-est-ce qu'il y a un problème? demandé-je inquiète.

-oui. Un problème de taille même. Je blêmis. Tu vas provoquer une émeute, me répond t-il avec un sourire canaille qui me fait fondre. J'en rougis de plaisir.

-Tu es à couper le souffle, me susurre t-il. Son souffle chaud instille un frisson provoquant de doux papillons en mon centre. Je ne lui dirais pas que lui est à se damner avec son smocking. Je saisis le bras qu'il me tend galamment.

Nous pénétrons dans la salle. J'inspire un coup et saisit la coupe de champagne qu'il me tend.

J'appréhendais beaucoup, néanmoins je reconnais un certain nombre de personnes que j'ai déjà croisé lorsque je travaillais avec Alistair. Certain sont sympathiques, d'autres beaucoup moins. Je ne suis qu'à moitié surprise de trouver quelques épouses bien trop jeunes et superficielles pour être honnête au bras d'hommes beaucoup plus âgés mais riche à n'en pas douter.

-Damon, quel plaisir de te voir ce soir, le salut chaleureusement un trentenaire blond aux yeux azur et aux airs de surfeur malgré le smocking qu'il porte plutôt bien. Et qui est cette charmante créature?

-Je te présente Cléophée Garnier, mon assistante.

-Enchanté, mademoiselle. Andrew Lawson, son meilleur ami.

-et son avocat également si je ne me trompe pas?

-en effet, sourit le beau gosse.


DAMON

La soirée est une succession de rencontre avec des collaborateurs actuels et futurs, des connaissances et quelques amis. Tous fréquente le monde des affaires de près ou de loin.

Cléo fait un excellent boulot, elle est mes yeux et mes oreilles pour les détails auquel je ne peux pas forcément prêter attention mais qui sont un atout indispensable quant à mes contrats futurs. Un peu plus tard je I'entraîne sur la piste de danse sur Fly me to the Moon de Sinatra . Je me perds dans son regard couleur caramel. Je voudrais toucher sa peau et goûter à nouveau ses lèvres. Je me laisse envahir par son parfum floral. Sa peau se pare de frissons alors que mon souffle effleure sa peau quand je la rapproche de moi. Ezio m'a mis en garde, Lucia me taillera en pièce si je fais le con avec elle. "Et toi? " Je m'étais moqué avant qu'il ne me réponde "Une fois que l'ouragan Lucia sera passé, crois-moi tu auras déjà eu ton compte".

-Excusez-moi, nous interrompts un grand type châtain aux yeux noirs qui reluque Cléophée totalement sans gêne.

Arrête ça Connard.

-C'est bien toi Cléo?

Elle se retourne, le sourire qui illuminait sa jolie bouche quelques secondes avant disparaît et elle pâlit.

-et vous êtes? Je l'interroge.

-Alexandre Desnotes. Une vieille connaissance. Dit-il séducteur.Ca fait tellement longtemps!

Je jette un regard à Cléo. Si j'en crois son expression elle n'est pas ravie de le voir.

-En effet, lui répond t-elle neutre.

-Ca fait plaisir de te revoir, après tout ce temps. Je n'aurais jamais imaginé te retrouver de l'autre côté de l'Atlantique après tout ce temps. Je vois que tu as plutôt réussi ta vie... Dit-il en désignant la soirée.

Je ricane intérieurement. Ce type est un idiot.

-Je ne suis pas " l'épouse de". Je suis une femme accomplie Alexandre. Je n'ai jamais vécu ma vie par procuration et je suis indépendante. Je suis d'ailleurs ici pour le travail.

-Damon Leeroy, son patron, lui dis-je en lui écrasant sa main molle. Il a la poigne d'un mollusque.Ce type ne me plaît pas.

-Tiens voici mon numéro, ça me ferait plaisir de t'inviter à déjeuner.

Elle relève le menton et le regarde droit dans les yeux avant de lui balancer.

-Tu peux la garder, je n'ai ni l'intention de t'appeler, ni de te revoir.

-alors tu m'en veux encore pour le passé, mais c'est de l'histoire ancienne, lui sourit-il sûr de lui. J'ai une furieuse envie de le cogner pour effacer cet air suffisant de son visage.

-Tu veux dire quand t'as détalé comme le pire des connards après m'avoir mise enceinte? Non je ne t'en veux pas. Ton départ a été la meilleure chose que tu ais faite pour nous. Ton absence m'a plutôt réussi et j'entends bien poursuivre dans cette voie. Bonne continuation Alexandre, au revoir.

-A bientôt Cléophée, répond t-il bien trop sûr de lui.

Je le salue d'un signe de tête avant d'entraîner Cléo à l'opposé, le bras enlacé autour de sa taille. Elle se relâche contre moi. J'adore ça. Tandis qu'un serveur passe avec son plateau elle prend une nouvelle coupe de champagne et la boit d'un trait.

-doucement, tu n'as pas mangé grand chose. Elle s'apprête à répliquer lorsqu'elle s'interrompt pour sortir son téléphone de sa pochette.

-Allô? Oui c'est moi.

-...

Je sens tout de suite que quelque chose ne va pas. Cléo est devenue pâle comme la mort.

-Est-ce qu'il va bien?

-...
- Dites moi au moins comment il va!

-...

-je fais aussi vite que possible, dit-elle avant de raccrocher.

-c'était la police, Josh est à l'hôpital, ils n'ont rien voulu me dire. Il faut que j'y aille tout de suite! Je la prend contre moi et l'accompagne vers la sortie.

-je t'emmène. Quel hôpital?

-le Bellevue Hospital Center.

Quelques minutes plus tard alors que nous montons dans le véhicule conduit par James, je la prends dans mes bras et dépose un baiser dans ses cheveux.

-chhhh, je suis là.

-Je ne sais même pas s'il est vivant...

Une rivière de larmes silencieuses inonde son jolie visage. Et mon coeur se fend pour elle. Seigneur, si tu es existe, fait qu'il aille bien, elle a déjà perdu son mari, elle ne peut pas perdre aussi son fils.

Super CléoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant