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Nous sommes dans un petit café et j'ai fini par me calmer. Mes yeux sont bouffis et mon maquillage a coulé, mais tout ce qui compte c'est que je dois sortir Harry de ma vie et ne plus le laissé jouer avec moi. Il m'a appelé un nombre incalculable de fois et il a même menacé Zayn de le trouver et de lui défaire le portrait. J'ai raconté l'histoire à Zayn en entier et il a été d'une grande écoute. Il ne m'a pas jugé, il est resté doux et compréhensif comme il l'a toujours été. Bien que cette histoire ne change pas mes sentiments envers Harry, elle m'aide à y voir plus clair. Il a profité de moi c'est simple comme ça. Il aurait évité ce sujet et ne s'attendait sûrement pas à ce que je trouve ce bout de papier et que je découvre la vérité. Il avait l'air si surpris et déstabilisé. Je prend une gorgée de café et évite le regard de Zayn.

-Je savais que ça arriverais, dit Zayn.
-J'ai cru qu'il pourrait changer. Je pensais que si ses sentiments étaient vrais, que les cachoteries seraient terminées. Il a été un ange tout la semaine, sans oublier les magnifiques choses qu'il m'a dit..

Mon coeur se sers et les larmes reviennent en force quand je repense à nos éclats de rire et à ses caresses.

-Je t'avais avertis,Lou..

Je tourne brusquement la tête vers Zayn.

-Je n'ai pas besoin que tu vienne prouver que tu avais raison, Zayn.

Je me lève sous son regard perplexe.

-Je croyais que tu pourrais m'aider ,mais je me suis trompé sur toi aussi.

Je quitte le café et appelle Olivia. Elle répond au bout de trois sonneries.

-Lou? Comment ça va avec ton prince charmant?
-Ça ne va pas du tout..
-Viens à la maison, je suis seule.
-Je prend un taxi et j'arrive.

Je raccroche et finit par trouver un taxi libre au bout de cinq minutes. Zayn sort du café en même temps, mais je me précipite à l'intérieur. Je n'ai pas envie de devoir me justifier avec lui aussi, il m'épuise autant que les autres. À destination, je tends un billet de vingt dollars au chauffeur et sors de la voiture. Oli est bien seule, la voiture se sa mère n'est pas garée devant. Je ne prends pas la peine de toquer et entre. Oli m'attends assise sur le sofa, des chocolats chauds et des friandises sur la table. Elle se précipite vers moi et je me remet à pleurer quand elle me sert dans ses bras. Si elle n'était pas là, je ne sais pas si j'aurais été capable de surmonter tout ce que j'ai vécu. Elle m'invite à m'asseoir et à me blottir dans une douce couverture pour lui raconter le tout. Je prends le temps de tout lui raconter en détails à partir du début après qu'il soit venu s'excuser ici le lendemain de mon départ de Hawaii. Je lui dis pour le restaurant, la limousine, la nuit et ses belles paroles. Elle se met en colère quand je lui parle de la lettre de Jena et du fait qu'il a presque rien dit pour se défendre.

-Mais quel connard celui-là. Si je le vois je lui fou mon coup de pied là où ça fait mal!

Je ris et croque dans un cupcake. Nous continuons de parler jusqu'à ce que nos voix ne soit que de petits bruits et que nous tombons dans les bras de Morphée.

Des coups dans la porte me font sursauter. Je secoue Olivia qui n'avait rien entendu du tout. Les coups retentissent encore et mon coeur menace de s'éjecter de ma poitrine.

-Qui ça peut bien être à quatre heures du matin? Grogne-t-elle.
-Logan je sais que tu es là!

Olivia me regarde et nous restons toutes les deux figées devant la porte.

-Dégage Harry! Tu lui as fait assez de mal comme ça! Crit Olivia.

Je m'assieds sur le sofa et espère qu'il ne s'obstinera pas trop longtemps. Les voisins n'apprécieront pas de se faire réveiller par un jeune boulversé sans coeur.

-Laisse-moi lui parler. J'ai besoin d'elle, dit-il à travers la porte.
-Harry, fou-lui la paix!
-Je ne partirais pas d'ici avant de l'avoir vu, dit-il, énervé.
-Si tu ne pars pas, j'appelle les flics! Dit Olivia.
-Ils peuvent bien aller se faire foutre! Laisse-moi lui parler ou je continuerai à hurler.

Je sais qu'il est sérieux. Je me lève finalement et m'approche de la porte.

-Tu es certaine que tu veux? Demande Oli.
-Je n'ai pas le choix, dis-je en ouvrant la porte.

Harry se tient devant la porte, les mains dans les cheveux. Quand il me voit, il pousse un soupire et je sors à l'extérieur. Ce n'est peut-être pas une bonne idée, mais si je reste dans la maison avec lui il brisera tout.

-Parle. Tu as cinq minutes, dis-je en restant indifférente.
-Putain, Lou, pourquoi t'es parti comme ça?

Je ris. Il fronce les sourcils.

-Attends? Tu ose me demander pourquoi je suis partie? Tu m'as mentit!
-Je ne t'ai pas mentit! J'en ai rien à foutre d'elle, je t'aime toi!
-Ça ne t'as pas empêché de la fiancé! Tu lui as présenté ta famille, tu as échangé des choses avec elle que tu n'as pas échangé avec moi! Tu l'as emmené dans ce restaurant et tu lui as dit la même chose qu'à moi!
-Je n'ai pas eu le choix!Et puis comment veux-tu que je discute de quoi que ce soit avec toi alors que tu fais des conclusions hâtives sans m'en parler d'abord et qu'on se dispute tout le temps? Ce soir j'avais prévu t'emmener dîner chez ma mère parce que ça fait des semaines que je lui parle de toi, mais tu ne m'as pas laissé placer un seul mot et tu t'es barré! Quand je dis que je t'aime Lou, ce n'est pas de la merde!
-Tu n'as pas eu le choix?
-Un contrat avec l'agence, c'est arrivé avec Niall et une autre fille aussi, mais il en était pas capable. Moi j'ai pu puisque je n'ai jamais ressentit de réels sentiments amoureux. Du moins, pas avant de te rencontrer.

Son explication me laisse sans mots. 

-Qui me dit que je dois te croire, dis-je.
-Bordel tu crois que j'aurais traversé la ville et fouillé tout les cafés de l'Upper East Side si j'en avais rien à battre?

Je hausse les épaules.

-Je t'aime comme un fou, quand est-ce que tu vas le comprendre?

Des larmes ruissellent sur mes joues.

-Il y a une différence entre aimer comme un fou et aimer comme il faut.

Je pèse mes mots en le regardant dans les yeux. Bien sûr que j'aimerais le croire sur parole et lui dire que je suis éperdument amoureuse de lui, mais à chaque fois je me fais poignarder dans le dos et je ne mérite pas de souffrir comme ça.

-Ça n'est pas censé être aussi difficile, dis-je pour percer le silence.
-Mais ce n'est pas censé être facile non plus.

Sa voix est rauque, presque inaudible. Je sais qu'il est aussi épuisé que moi.

-Pourquoi est-ce que ça doit être aussi compliqué entre nous? Rajoute-t-il.
-Peut-être parce qu'on ne peut pas être ensemble, Harry.

J'ai mal, mais nier serait pire.

-Ce n'est pas parce qu'on « ne peut pas être ensemble » que je t'aimerais moins. J'ai envie de me battre pour toi. Peu importe si on doit se hurler dessus aussi souvent qu'on réussit à discuter normalement, tant que je suis à tes côtés j'en ai rien à battre.
-Je sais, mais je n'ai pas la force de me disputer. Je n'ai pas envie de ressembler à mes parents et de faire vivre nos malheurs à ceux que j'aime comme je l'ai vécu, Harry.
-Alors apprenons à discuter comme nous le faisons en ce moment au lieu de hurler. C'est possible, Lou. Ne me laisse pas seul je t'en pris..

Il a l'air désespéré. Il pleure aussi, nous pleurons tout les deux.

-Tu fais ressortir ce qu'il y a de pire en moi. Nous sommes mauvais l'un pour l'autre et la passion finira par nous consumer et nous détruire.

Ma voix n'est rien de plus qu'un souffle à la fin de ma phrase. Je me rends compte que même si nous prenons du temps,même si nous discutons, nous allons tout de même revenir à la case départ.

-Si tu ne veux pas de moi, dis le et je partirais, dit-il.
-Quoi?
-Dis que tu ne veux pas de moi et tu ne me verras plus.

J'aurais préféré qu'il me supplie, qu'il hurle ou même qu'il brise quelque chose plutôt qu'il baisse les bras aussi rapidement. La dernière partie de mon coeur qui était intacte se brise quand je prononce ces mots.

-Je veux plus de toi..Harry.

Ce GarçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant