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         Ses cheveux ébène brillaient sous la lumière ténue du soleil en bout de course, parés de reflets dorés. Ses yeux vert étincelant étaient plantés dans les miens, me défiant de lui résister, si seulement j'en avais été capable.

          Sa silhouette se détachait en contre-jour, me laissant le loisir d'admirer ses formes pulpeuses - trop pour qu'elle soit mannequin. Ses jambes paraissaient ne jamais finir, la peau laiteuse de ses cuisses luisait doucement dans la pénombre, m'appelant auprès d'elles. Sa robe, trop courte, trop noire, trop transparente me hurlait de l'arracher. Mes doigts en tremblaient.

          Pourtant, je connaissais le risque que j'encourrais à me rapprocher de cette démone. Je ne faisais pas le poids, elle me croquerait tout cru. Et comme d'habitude, l'adrénaline me faisait vibrer pour elle.

           Elle s'approcha lentement, de la démarche silencieuse et mortelle d'un chasseur face à sa proie, s'arrêta à quelques pas. Je sentais désormais son odeur, un parfum lourd, qui restait longtemps sur les vêtements à la manière d'une seconde peau. Je frissonnai, mais ce n'était pas dû à la chaleur qui me quittait. J'avais l'impression de manquer d'air, de suffoquer face à son aura intimidante.

          D'un geste vif, elle récupéra ma cigarette, qu'elle porta entre ses lèvres rouge vermillon. Cette bouche pulpeuse que je mourrais d'envie de mordre. J'en soupirai de désir, ma queue désormais comprimée dans mon jean. Je n'en pouvais plus, déjà.

          Ses yeux cerclés d'un lourd trait de khôl noir descendirent le long de mon torse rendu finement ciselé par la musculation rigoureuse. Un ongle bleu nuit me caressa lentement le haut du cou, attisant ma faim.

          Elle jouait avec ma patience, alors que mes muscles bandés maintenus en tension devenaient douloureux. Je voulais la posséder, me perdre en elle de toutes mes forces, qu'elle crie comme elle l'avait fait, cette nuit-là.

          Mais j'en étais réduit à attendre, parce que je respectais son bon vouloir et parce qu'elle se complaisait dans cet entre-deux où je souffrais. J'aurais voulu agir, mais elle parvenait à me maintenir à distance d'un simple regard.

          Pourtant il ne me suffisait pas grand-chose pour que j'explose. J'étais si proche d'elle, si proche de son corps bouillant...

          Elle s'approcha encore, ses yeux brillant d'une dangereuse lueur, et passa ses mains dans mon dos pour réduire la distance entre nous. Je m'enflammai immédiatement, et sortis de ma passivité en empoignant ses fesses. Elle émit un petit hoquet, passa sa langue sur sa lèvre si désirable, m'attisant.

          Elle conservait un vide entre nous, physique, mais surtout psychologique. J'étais à bout, mes membres n'avaient pas arrêté de trembler, des frissons tiraillaient ma peau.

          De rage, je l'attrapai par la nuque, si vivement que je l'entendis étouffer un gémissement contre mes lèvres avides. Elle répondit ardemment à mon baiser, fit couler de la lave en fusion à chaque point de contact entre nos deux épidermes.

          Bientôt, l'air me manqua, mais je ne voulais pas m'écarter. Au contraire, je ressentais un besoin presque vital de me coller contre elle, de me fondre en elle.

          Au bruit que fit la porte en s'ouvrant, elle se détacha de moi, les lèvres encore humides.

— Bébé ? Qu'est-ce que tu fous ?

À un souffle de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant