II. Mais alors qui a crié ?

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Mais alors qui a crié ?
Le son ne venait pas de l'extérieur, Marine nous regarde et rejoint Charlotte pour la prévenir. J'attrappe un couteau, imitée par les autres, et me dirige vers le coin puériculture. En passant dans l'allée je me baisse précipitent et une batte vient effleurer le sommet de mon crâne. Je me retourne et frappe avec ma barre, prête à sortir mon couteau accroché à ma ceinture. Je me fige. Il me regarde avec rage et peur, près à frapper de nouveau, je lâche ma barre et fais signe aux autres de rester où ils sont. Le visage en face de moi se calme et il regarde enfin les traits de mon visage. Je sourie et sens soudain ses bras autour de mon corps. Adrien n'avait jamais été très calin à mon égard, enfin, vue les circonstances... Je lui rends rapidement son étreinte et Paula s'approche doucement pour découvrir le visage de son ex. À la vue de son visage je rie, elle semble hésiter entre la joie et l'ennui de le voir ici. Il nous fait signe de le suivre vers une sorte de local réservé au personnel. Il n'était pas seul, au sol un zombi tentait vainement de se relever, une barre enfoncée dans le dos. Instinctivement je lui transperce la tête dans un geste vif. Adrien me regarde surpris. Oui je sais, je ne suis pas délicate et douce. Encore moins qu'avant cette saloperie d'apocalypse. Je le suis et vois, adossé à une étagère d'au moins trois mètres de haut, une dizaine d'ombres humaines. Je m'apprête à sortir mon couteau lorsque j'entends une voix familière, dites moi que je rêve ? Trois personnes arrivent à notre niveau, Tonny prends alors sa copine dans ses bras, Paula pleure à chaudes larmes. Anthony et Samuel font des accolades à un de leurs amis du nom de Théodore et je vois une silhouette fine arriver vers Adrien et moi, une voix malicieuse, il signale alors avoir "résolu le problème" avant de reporter son visage sur moi. "Ah" est tout ce qu'il trouve à me dire, bon okay, Victor n'a jamais été très bavard mais là c'est le bouquet ! Je me tourne vers Adrien et lui demande combien ils sont, à côté de lui, le blond semble surpris du sérieux de ma voix et se contente de répondre qu'ils devaient être une douzaine. Je les regarde avant de me diriger vers la sortie, Anthony me retient en me demandant où je vais. Sérieusement ? Cléa et maintenant Vic' ? Je veux bien faire des efforts mais merde, si c'est la fin du monde je dois être avec ma soeur et mes amies pas avec des cons qui vont m'ignorer ! Je lève alors les mains en signe d'innocence et me contente de lui rappeler que les autres nous attendent dehors. À ces mots Vic' me rejoint et me demande de qui je parle, je l'ignore et reprends mon chemin, il souffle alors et continue de me suivre. Une fois dehors je tends mon bras et le stoppe dans sa marche, il me jette un regard noir avant de suivre mon regard, il y en avait un juste devant. Il sourit et se dirige vers lui, mais quel idiot inconscient. Il lui fallut à peu près 2 minutes avant de réussir à l'empaler sur le poteau situé non loin de nous. Il me sourit, victorieux, mon dieu qu'il est stupide. Je croyais qu'il était sensé avoir peur de la mort, cette pensée sort naturellement de mes lèvres, il perds son sourir et se dirige vers le bus. Je l'aurais vexé ? Je le suis et me plante devant le bus, Théo m'ouvre et semble au moins aussi choqué que Charlotte de me voir en si bonne compagnie. Elle me dévisage et fini par sourire, je lui jette un regard noir et elle comprends alors qu'il vaut mieux ne pas essayer de me faire ce genre de blague. Tout le monde descend et aide à remplir le bus et la soute de tout ce que nous avons prit dans le magasin. Après ça, nous nous mêlons aux autres, certains retrouvent leurs amis ou leurs amoureux. J'entends alors Cléa pousser un cri sur-aiguë. Je vais la tuer si elle recommence ! Je me tourne et la voit s'accrocher aux bras de Louis. Mon ventre se tord, Louis est vivant, son regard croise le mien mais se tourne aussitôt. Il ne veut toujours pas me parler. Théo le remarque et enroule son bras autour de mes épaules, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Je suis idiote d'avoir pensé que les gens changeraient de comportement envers moi. Après tout, ce n'est "que" la fin du monde. Je pense à ma soeur, ma mère, Catty, Anne qui était restée chez elle aujourd'hui, Océane, Léo, tous ces gens que j'aime. Je remarque alors le regard assassin du blond sur moi. Mon sang ne fait qu'un tour, je repousse la main de Théo et lui demande les clé du bus. Il me regarde médusé. Quelques yeux se tournent vers nous. Vic' se relève légèrement, Adrien et un garçon que je ne connais que de vue se portent à notre hauteur. Pitié qu'on me laisse tranquille au moins une fois dans la journée ! Théo me regarde, le visage fermé. Pourquoi ne me donne-t-il pas ces fichues clés ? Je commence à m'énerver intérieurement. Il approche sa main de moi et je recule. Non, qu'il ne me touche pas. Que personne ne me parle. Non. Ne dis pas mon nom. Je prends ma barre et sors rapidement, les laissant tous là. Cela fait dix minutes que je suis assise sur le tapis de la caisse numéro 9. Je manges des chewing gum à la fraise, mon premier moment de calme dans cette journée de merde. Je sens une présence se rapprocher, je prie pour que ça soit un zombi, lui au moins je pourrais lui éclater la tête. Bingo, je me lève et lui tourne autour en le regardant. C'était un employé de ce magasin, "Martin" et bien Martin, désolée mais tu vas mourir pour la seconde fois en moins de douze heures. Je plante la barre dans son oeil droit et la retire, le laissant tomber au sol. Un paquet de cigarettes tombe de la poche de sa veste, après tout pourquoi pas ? J'attrappe son paquet et pique un briquet bleu près de la caisse en faisant un fuck à la caméra, il n'y a de toute façon plus personne pour la regarder. Je me repose sur le tapis en fumant pour la première fois de ma vie. J'entends alors des pas derrière moi. Sarcastiquement je clame que s'il s'agit de la supérieure de Martin il était parti prendre sa pose dans l'autre monde. Pour toute réponse j'entends une voix grave me demander simplement "pourquoi t'as fais ça ?". Je n'ai pas besoin de me retourner, je sais à qui appartient cette voix. Et je sais aussi que cela fait longtemps qu'elle ne m'a pas été adressée. Il répète encore sa question. Je me tourne et le regarde froidement. Qu'aurais je dû faire ? Le laisser me dévorer ? Il s'approche et agrippe fermement mon bras. Y'a un truc qui cloche, Louis est le mec le moins violent que je connaisse. La lueure d'incompréhension disparaît alors de mon regard quand je croise le corps de Martin au sol, c'est vrai, le monde n'est plus le même donc Louis a peut être changé aussi. Je sourie et recrache ma fumée vers le plafond. Je ramène mon regard vers lui et me décide enfin à lui demander de quoi il parle. J'entends alors un prénom, je ne m'y attendais pas, que vient faire Noélie dans cette histoire ?

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