VII. Tant qu'ils vont bien

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J'entends alors un cliquetis léger, mes yeux remontent lentement sur le canon du revolver de la jeune femme, pointé droit sur moi.

C'est quoi son putain de problème ? Je viens de lui sauver la vie ! Je préviens, si elle s'appelle Cléa je me casse au fin fond du Sahara ! Je la fixe, calmement. Je tends mon bras et lâche mon couteau, lui signalant au passage que je viens de lui sauver la vie et que je connais de meilleurs moyens d'exprimer ses remerciements. Je sens ses yeux se déplacer, okay soit ya un zombi derrière moi, soit ce sont mes amis. Je la vois viser à ma gauche. Alors, zombi ? Ami ? Non identifié ? Je penche la tête. Ah, zombi. Je resserre ma barre dans le creu de ma main. Elle ne va pas tirer, ça ferait du bruit, remarque, ça n'a pas l'air de l'inquiéter, je fais un pas de côté et me place dos à cette femme. Je me baisse et frappe cette bestiole dans les jambes, elle tombe au sol et je lui assène le coup de grâce avant de me retourner vers la blonde au flingue. Je lève légèrement les bras en approchant de mon couteau, son arme est toujours braquée sur moi. Je ramasse mon couteau et me retourne calmement. Elle m'interpelle mais qu'importe, je m'en vais. J'arrive vers les autres, ils me réprimandent, je suis partie d'un coup et j'ai disparu dans une ruelle sans prévenir, et j'ai mis du temps à revenir. L'alarme s'était arrêtée, la jeune femme a dû réussir à partir. Je leur en parlerais plus tard. Samuel remarque mon air dubitatif et s'approche, me demandant ce qu'il s'est passé dans le creu de l'oreille. Je le repousse doucement et avance vers Charlotte. Elle me fixe, l'air de se demander pourquoi je viens la voir, j'enroule mes bras autour de ses épaules et la serre contre moi. Elle se raidit un instant avant de passer ses bras dans mon dos. Ça semble faire une éternité que je ne l'ai pas tenue si fort dans mes bras. Je la sens sourire et je sourie à mon tour. Soudain j'entends une des plus jeunes filles crier, je me retourne et porte mon couteau à ma hauteur, imitée par Charlotte, Samuel, Adrien et quelques autres qui ont été les plus réactifs. J'ouvre grand les yeux, okay là c'est pas juste un petit zombi. Ils devaient être des dizaines ! J'entends alors la voix de Théo depuis le bus, les plus rapides arrivent déjà à notre niveau, tout le monde commence à entrer dans le bus. Charlotte, Samuel, Anthony, Vic', Adrien et moi nous chargeons de stopper ceux qui sont déjà à notre niveau en attendant que tous les autres soient à l'abris. C'est le moment, Anthony et Charlotte sont les premiers à monter dans le bus, je jette un coup d'oeil aux autres, on aura pas le temps. Je monte rapidement et appuie sur le bouton de fermeture de la porte sous le regard choqué de Théo et sors en sautant, les portes se referment juste derrière moi. Depuis l'extérieur je fais signe à Théo d'y aller, je vois Charlotte accourir vers lui, je secoue la tête et pose ma main sur la vitre, Charlotte m'imite et je fais un dernier signe à Théo avant de retourner en direction des garçons. Du coin de l'oeil je m'assure que Théo les éloigne bel et bien d'ici. J'enfonce ma lame dans le crâne d'un de ces machins, à quelques centimètres du visage de Samuel, il regarde le bus et hoche la tête. Je le regarde, soulagée qu'il ne m'en veuille pas, il semble rassuré de voir ses amis s'éloigner de ces créatures. Je reporte mon attention sur ces zombis, les autres se rapproches, rester ici serait du suicide. Je siffle pour attirer l'attention des deux autres, c'est à cet instant qu'ils remarquent l'absence du bus mais pas le temps d'exprimer leur mécontentement. Samuel passe dans une allée déserte et monte sur un conteneur à poubelle. Je monte sur celui d'en face, Vic' et Adrien nous rejoignent, suivis de près par leurs nouveaux amis affamés. Adrien et Samuel nous regardent, désemparés. Ils sont dos à dos sur le couvercle du conteneur, les zombis touchent presque leurs basquettes, s'ils perdent l'équilibre ils sont morts. Je frappe avec ma barre de métal en criant pour les attirer. Vic' me stoppe en me disant que je suis complètement folle de faire ça. Ça ne change rien, ils sont déjà là. Bien-sûr certains sont restés là bas. Vic' me serre contre lui afin de nous placer au plus loin possible de ces zombis. J'essaye de ne pas le regarder dans les yeux, il doit entendre les battements de mon coeur, enfin, ça n'a rien de surprenant vu que l'on va potentiellement tous mourir. J'entends Adrien hurler que le pire est qu'il n'a même pas eu le temps d'aller voir si il restait quelqu'un chez lui. Je regarde en hauteur et un sourir apparait sur mon visage, Vic' me regarde les sourcils froncés, se demandant pourquoi je sourie. Je lui indique un point au dessus de lui en le pointant du menton, il se tourne lentement afin de ne pas risquer de nous faire tomber. Ses yeux s'agrandissent et un sourire se dessine sur ses lèvres, il émet un son étouffé qui semble être un rire. Avant de me regarder, des idées plein les yeux. Il s'abaisse légèrement, les mains jointes. Je le regarde et comprends ce qu'il a en tête. Je lui demande s'il est sûr que c'est une bonne idée. Il hausse les épaules en me disant qu'au pire je tomberais à quelques mètres de là ou nous sommes et que je pourrais m'enfuir. Quel idiot. Je place mon pied entre ses mains. J'entends Samuel, appeuré, qui nous demande ce que l'on fabrique, je pousse aussi fort que je peux et sens ses mains se soulever, j'attrappe alors le rebord de cette fenêtre qui était restée ouverte. Je glisse. Après quelques difficultées je parviens enfin à me hisser dans cette pièce, c'est une chambre de bébé. Je regarde autour de moi, une idée, il me faut une idée, il faut que je les fasse remonter. Aller une idée, un joker, téléphone à un ami ! C'est ça ! Je sors de cette chambre et entre dans un salon obscur. Il n'y a visiblement personne. Mais j'ai une idée ! Je me dirige vers la porte d'entrée. Je suis de l'autre côté de la ruelle, les zombis sont trop occupés pour faire attention à moi, je sors mon téléphone, il n'y a plus de réseau mais j'ai encore de la batterie, je monte le son au maximum et me dirige vers l'autre côté de la route, je le pose sur un muret, Play.

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