V. Louis... je t'aime

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J’entendis alors un fracas suivit d’une exclamation de rage.

“Non tu es un assassin  Tu as tué ma meilleure amie ! Et tu as tué Maxime ! Il était vivant Maxime ! T’es un monstre ! Si elle reste là elle va finir par tous nous tuer ! Faut qu’on se débarrasse d’elle !” Cléa agite les bras dans tous les sens. Je sens mes poumons se resserrer dans ma poitrine. J’aurais dû la laisser crever. Charlotte serre ma main plus fort. Je regarde autour de moi. Tous les regards étaient tournés vers elle mais personne ne semblait la soutenir, ils la regardaient comme une folle. Même Louis semblait ne pas vouloir la suivre dans cette décision, il se recula et laissa la plus grande distance possible entre eux. Il s’excusa auprès de moi pour ses paroles, celles de la dernière fois et celles de l’année dernière, une larme roulait sur ma joue. Louis me parlait, pas pour me dire que j’étais un monstre ou pour me dire de ne plus lui parler mais pour s’excuser. J’ai souris et mes larmes ont doublé, de vraies larmes de joie. Mais ce monde m’a rattrapée. Ce que j’ai vu à ce moment là à provoqué en moi un surplus d’adrénaline, un électrochoc. Cette expression que l’on a lorsque l’on passe en une fraction de seconde de la joie à la souffrance la plus extrême. Pourquoi putain ? Pourquoi j’ai fait donner un couteau à chacun des passagers ? La lame brillante qui s’enfonce dans son abdomen, ce fluide rouge qui glisse jusqu’à cette main aux ongles noirs. Ses yeux qui se referment sur un océan de larmes. Ce gémissement qui s'échappe de ses lèvres fines. Je le regarde tomber, elle se place au dessus de lui en continuant à le poignarder, criant inlassablement que c’est ma faute. C’est Samuel et un garçon qui semblait être son ami qui l’ont stoppée, nous étions tous trop détruits pour bouger. Une fois de plus j’ai laissé un ami mourir. Je sors mon couteau et m’avance d’un pas calme vers cette scène si irréelle. Je ne peux pas laisser ça comme ça. Pas une fois de plus, je frappe Cléa au ventre et elle tombe dans les vappes, lorsque je vois leurs visages horrifiés je leur présente la lame vierge de mon couteau, prouvant que je n’ai fais que la frapper du poing, ils l'emmènent dehors en faisant sortir tout les autres et je m'assois la tête entre mes genoux. Je place mon couteau sur son crâne, je peux pas. Putain je peux pas ! Pas Louis. Je peux pas le laisser revenir, et je peux pas laisser quelqu’un d’autre le toucher. J’embrasse son crâne, pose la pointe de ma lame à ce même endroit, inspire, je t’aime, expire, tu m’as manqué et tu me manqueras toujours Louis, appuie. Je reste là quelques minutes avant d’enfin me présenter à l’extérieur. Charlotte arrive vers moi, elle pleure, je ne peux pas la toucher, pas tout de suite. Je lui souris poliment, elle comprends que je ne suis pas d’humeur, et c’est rien de le dire. Je m’éloigne d’elle au plus vite, si je croise le regarde de Cléa je vais la tuer. Une fois plus loin je pousse un soupire las. Je lâche mon couteau qui s’enfonce légèrement dans le sol avant de m’assoir à quelques centimètres seulement de l’objet avec lequel je viens de tuer mon meilleur ami. Si Océane était là. Si elle avait été là… Non, mauvaise idée, je dois me faire à l’idée qu’elle est peut être morte. Comme tous les gens que je connais, ou presque. Je ne dois pas rejeter Charlotte comme ça, elle aussi ça la blesse de voir ses amis mourir. Je prends une grande inspiration. J’entends des pas se rapprocher. “Si c’est un zombi c’est pas le moment” dis-je ironiquement. Pour toute réponse j'obtiens un rire étouffé. Samuel vient s’assoir à côté de moi et se met à rire, au bout de quelques secondes il ancre son regard dans le mien et me remercie. Il me remercie de les avoir tous sauvé, pas tous, ne puis-je m’empêcher de souligner. Il se rapproche, mon aura “casse toi connard” ne doit plus marcher correctement car il commence à me parler, il me remercie de les avoir sauvé lui et tous les autres. Il me remercie d’avoir pris les choses en main quand tout le monde avait peur de le faire, il dit que je suis forte et je ris. Je ris car je ne me sens pas forte, j’ai juste envie de tout plaquer et de voler une bagnole pour rentrer chez moi. Mais j’ai peur de ce que je pourrais y trouver. Je ne suis pas forte. Il me coupe comme si je disais quelque chose d’horrible. Je ne comprends pas ce garçon, c’est lui qui est fort, apparement il avait vu les membres de sa famille transformés en zombis. Je ne sais pas s’il les a tué mais s’il l’a fait je le trouve impressionnant. Non, même s’il ne l’a pas fait. Il reste debout et se bat, il m’aide même. Il est gentil, et je crois l’avoir pensé tout haut car je le vois rougir. Il me remercie une énième fois d’être là avant de me dire qu’il ne me croyait pas comme ça. Ma curiosité reprend le dessus, je penche la tête avec un léger sourir emplit de sous entendus, intéressant, il croyait que j’étais comment ? Il rit nerveusement, visiblement tendu à l’idée de me vexer mais finit par se lancer, il parle du lycée et je sens un poids sur ma poitrine, il parle de mon rire et de tous ces câlins que je faisais aux gens, de ces cris et de ces rires des garçons du groupe. Je sourie, j’ai vraiment changé tant que ça ? Encore une fois mes pensées sont sorties. Il me regarde et semble chercher une réponse quand soudain j’entends plusieures voix derrière moi “Non t’as pas changé t’as toujours été généreuse”,”courageuse” “et les gens ont tendance à se reposer sur toi”. Le rouge me monte aux joues. C’est pas drôle les gars. Charlotte, Marine et Théo me regardent en souriant. Je les aime tous tellement putain. Je me relève et prends mon couteau. Un frisson parcourt mon dos. Je vais devoir vivre avec. Je rejoins le reste du groupe, j’entends des éclats de voix et me dirige vers eux rapidement. Je m’arrête, sonnée, avant de me diriger vers Vic’. Je n'en crois pas mes yeux, il est entrain de frapper Cléa, attachée au sol, dans sa jambe blessée. Je n’ai rien contre mais voir mon blond dans cet état me… Attendez ? MON blond ? Non mais ça va pas ou quoi ? Je me décide enfin à les séparer, il ne devrait pas s’abaisser à ça. Cléa me regarde, choquée que je lui vienne encore en aide après tout ça. Je fais signe aux autres de rentrer dans le bus. Vic’ ne m’écoute pas, je ne l’avais jamais vu aussi en colère. Je soupire avant de rejoindre le bus, j’attrappe le sac à dos de Noélie et d’y fourrer une bouteille et deux boîtes de haricots. J’y ajoute du gel antibactérien et referme le sac sous l’oeil attentif d’Adrien. Je sors sans regarder qui que ce soit et lance le sac à côté de Cléa. Vic’ me regarde d’un air exaspéré, et non, je ne vais pas la tuer ou l’abandonner sans rien sur elle. Je la soulève pour la remettre sur pieds et enfonce mon poing dans sa mâchoire, la faisant s'écraser violemment au sol. De la part de l’ex de ton ex.

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