XI. Le bruit du moteur

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Après une longue discussion nous avons enfin un itinéraire.

Il aura fallu un peu moins d’une heure pour finaliser notre chemin.
Il fallait éviter les lieux trop peuplés, moins il y aura de zombis mieux ça sera. Je ne connais pas trop bien la ville, alors je reste en retrait, exposant mon point de vue de temps à autres.

C’est Adrien qui trace plus de la moitié du parcours. Première étape, aller vérifier s’il reste quelqu’un chez lui, seconde étape, trouver une voiture potable, si possible celle des parents d’Adrien, et enfin, dernière étape, retrouver les autres.

Nous avons tous fait comme si nous n’avions pas entendu Samuel lorsqu’il a proposé de rester vivre ici tous les cinq. Vic’ et moi n’habitons pas si loin d’ici, nous pourrions aller voir nos familles respectives mais il faudra attendre, je n’ose pas le leur dire, je ne me sens pas prête à rentrer chez moi, j’ai peur de ce qu’il est arrivé à ma famille, visiblement Victor ne tient pas non plus à rentrer tout de suite.

Il ne reste plus qu’à partir. Je me dirige vers la chambre dans laquelle j’ai dormis afin de récupérer toutes mes affaires, Vic’ me suit pour la même raison. Je lui tends son pull tandis qu’il me rend mes clopes, cette scène paraît tellement surréaliste. Samuel nous regarde avant d’enfin réaliser et de rougir, je me tourne vers lui pendant que Vic’ enfile son pull.

Samuel me regarde à moitié, visiblement gêné, avant d’enfin se décider à parler, je ne comprends pas ce qu’il dit. Il bégaye. Victor a dû tout comprendre car il passe à côté de lui en lui tapotant l’épaule avant de dire que, comme il avait dû le comprendre, nous n’avions pas beaucoup dormi cette nuit.

Je le regarde s’éloigner pendant que Samuel s’empourpre d’avantage, évitant mon regard.

Le temps que ses mots s’assemblent dans mon esprit il n’est déjà plus là, mais quel idiot ! Attendez, il vient des sous-entendre qu’on a… Que j’ai... Je regarde Samuel qui semble gêné d’être en face de moi, je m’apprête à lui expliquer ce qu’il s’est véritablement passé mais un bruit venant de l'extérieur attire mon attention.

Un son de… De moteur ?

Pendant un instant je pense au bus, aux autres. Mais ce n’est pas cela. Je me précipite vers la fenêtre suivie par Samuel, qui se colle à moi pour voir d’où vient le bruit, avant de soudain se décoller, comme s’il se rappelait des mots de Vic’, et se placer à plusieurs centimètres de moi.

J'aperçois alors un motard noir qui se rapproche de notre position. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne me dit rien qui vaille. J’attrappe ma veste et mon couteau. Je siffle dans la maison et les informe qu’on risque d’avoir de la visite, il faut qu’on bouge. Vite. Alice s’accroche à ma veste et nous sortons de la maison.

Nous devons être trois fois plus prudents, les zombis, Alice, le motard. L’image de la femme au revolvers me revient tout à coup, quelle idiote je suis. Je préviens les autres de l'existence de cette femme, et surtout, de celle de son arme.

Si l’on avaient pas été dehors, Adrien m’aurait hurlé que je suis inconsciente et stupide de ne pas leur en avoir parlé plus tôt. Je m’excuse vaguement avant de marcher en direction de la maison d’Adrien. Nous entendons le son du moteur de la moto qui se rapproche. Alice serre mon T-shirt de plus en plus fort. “C’est peut être un ami” signal Samuel, mais nous n’y croyons pas trop, je ne dis rien et me contente de prendre la petite main d’Alice dans la mienne.

C’est fou ce qu’elle est petite, sa main. Pas le choix, vu les circonstances le plan tombe à l’eau, il faut préconiser la rapiditée au silence. Nous nous dirigeons vers les premières voitures que nous trouvons, évidemment ç’aurait été trop facile que les clés y soient, il faut qu’on galèrent sinon c’est pas drôle, hein ?  Adrien et Vic’ parlent vaguement de démarrer la voiture avec les fils. Je les regarde, blasé.

Le temps qu’ils y parviennent le motard nous aura trouvé. Et si ce n’est pas lui ce sont les zombis qui le feront. Certains arrivent d’ailleur à notre niveau.

Je jette un rapide coup d’oeil aux autres, heureusement ils ont abandonné l’idée de dénuder les fils au petit bonheur et cherchent dans les autres voitures. Dans l’une d’elle, Samuel ouvre le pare soleil et les clés tombent sur le siège. Juste comme dans les films…

Ce cliché, mais qui fait ça ? Je veux dire, dans la vraie-vie, qui met ses clés à ce putain d’endroit ?

Alice pousse un petit cri étouffé et se serrant d’avantage contre mon dos, ils arrivent. “Sans vouloir te presser, on va mourir si tu demarre pas cette bagnole” Samuel frissonne, il plante la clé dans la fente après deux essais et se décale afin de laisser Adrien prendre le volant. Alice monte à l’arrière, suivie de Vic’ et de moi.

Nous partons, la jauge indique qu’il reste un demi plein. Ça devrait aller. Je regarde dehors, à la recherche de ce motard ou de cette femme blonde. Rien, il n’y a que des maisons vides et des voitures sans carburant. C’est ça !

Je m’avance vers les garçons de devant et leur demande où se trouve la station service la plus proche. Samuel tourne la tête et m’indique que l’on a suffisamment d’essence. Adrien me regarde et sourit, il tourne, je rêve où il a mit son clignotant ?

Pourquoi il met son clignotant ?

Bon sang Adrien, tu vois quelqu’un qui devrait être prévenu que nous nous apprêtons à tourner ?

Je me cale au fond de mon piège et caresse la joue d’Alice. Pas besoin de regarder la route. Je sais où il nous emmène, il n’y a pas trente-huit millions de solutions. L’Intermarché a été victime d’un incendie, il nous emmène donc vers le Maximarché.

Je me souviens, je faisais mes courses ici avec mon père, enfin, à l’époque où il allait faire les courses. Les autres devaient trouver de l’essence, c’était leur priorité, il y a une chance pour qu’ils soient là bas.

Théo a dû les amener là bas, Malia à dû le lui demander.

Après quelques minutes à esquiver les voitures en panne arrêtées au milieu de la route et après avoir effectué un arrêt qui s’était avéré très utile, nous arrivons.

Et là c’est le choc.

ZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant