Z

Un réveil brutal.

Paula était devenue l'un d'eux.

L'une de ces créatures s'approcha de nous trop rapidement, une fraction de seconde et j'était là. Allongée sur ce sol poussiéreux.

Baignant dans mon propre sang. Tentant veinement de retenir l'air qui me permettait de survivre.

Ma bouche se remplissait d'un goût cuivré. J'avais envie de vomir mais cela serait perdre de precieuses secondes de respiration.

Mon ouïe s'était bloquée dans un sifflement lointain. Je ne voyais plus que des formes, puis des ombres. Et pour finir. Mon monde sombra dans les ténèbres.

Je sentais leurs mains m'éventrer, leurs dents m'arracher la peau et les boyaux. C'était une douleur indescriptible.

Je mourrais. Je n'ai pas vu ma vie défiler devant moi. J'ai juste vu des visages me sourir.

Ma mère, ma famille, ma soeur.
Mes amies, Catty, Océane, Charlotte, Anne. Louis, Victorien, Damien, Samuel, Bob, Tonny.
Ceux qui sont peut être quelque part, à attendre de l'aide. Grégoire, Caroline, Elia, Annie...

Je les voyais. Je me voyais mourir. Je sentait le froid me brûler les intestins. Mon sang quitter mon corps par divers endroits.

Mon réveil sonna et je me redressa d'un bond. J'étais en sueur. Mon coeur refusait de se calmer et il me fallut dix longues minutes pour comprendre que le cauchemars était terminé.

Je n'eu pas la force de me lever tout de suite, la douleur de cette mort horrible me broyait l'estomac.

Il faut vraiment que j'arrête de regarder tout ça. The Walking dead, World War Z, Resident Evil, Z nation, ...

Soudain certaines scènes de mon rêve me revinrent comme une douche froide. Vic'. Ce gars... Il n'existait pas et pourtant dans ce rêve... Bref.

J'avais fini par me lever. Méfiante j'avais vérifié que ma soeur allait bien, elle dormait paisiblement dans son petit lit rempli de peluches.

Je me maudissais intérieurement de ne pas être allée la sauver dans ce foutu rêve.

Par instinct avant de sortir de chez moi j'avais emporté un paquet de cigarettes qui ne m'appartenait pas ainsi qu'un briquet et un couteau de cuisine. Quelle idée ridicule. J'avais finalement reposé le couteau.

Sur le chemin de mon arret de bus j'écoutais attentivement. Le bruissement du vent dans les feuilles, les oiseaux, quelques voitures au loin.

Au lycée j'avais croisé les mêmes gens. Mon regard s'était arrêté sur Louis et Cléa en vain.

Quand à Catty, je l'avais serrée dans mes bras au point de presque la priver d'oxygène. Son contacte et son odeur m'avaient manqué ! Même si cela ne faisait qu'un jour que je ne l'avais pas vue.

J'avais rapidement raconté mon rêve à certains de mes amis. Qui -pour la plupart- se foutaient de moi à cause de Vic'. D'autres se plaignaient de ne pas avoir été présent plus longtemps...

Ma vie était normale. Un rêve qui commençait déjà à s'effacer...

"ça ferait une bonne histoire"
M'avais un jour soufflé Charlotte.

Alors voici. Mon histoire. Ma survie. Ma mort. Et tout ce qui s'en suit.

De A à Z.

C'était un jour comme les autres.