VI. Enfin de bonnes nouvelles !

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De la part de l'ex de ton ex !

Je monte dans le bus, énervée, suivie de près par Vic’ qui s’assoit naturellement à côté de moi. Je lève les yeux au ciel sans le regarder, qu’est ce qu’il fabrique encore ? Le bus redémarre, s'éloignant de celle que j'aurais du tuer de mes propres mains, il nous reste peu d’essence. Il faut que l’on trouve des voitures à siphonner avant la panne sèche ou mieux, une station service. Sur le coup nous n'y avons pas pensé plus tôt. Nous sommes près de chez Océane et Catty. Océane est en internat mais je vais quand même aller voir si sa mère va bien. Quand à la maison de Catty, Adrien et Vic’ vont aller jeter un coup d'oeil, voir si son frère est là-bas. Il y a également une fille qui vit dans le coin, ce qui fait donc trois équipes plus deux garçons qui sont chargés de réapprovisionner le bus en essence, pendant que Paula garde le bus avec Tonny, juste au cas où, Théo reste avec eux. Au bout de 10 minutes de marche j’arrive devant chez Océane, c’est fermé à cléfs. C’est plutôt bon signe non ? Je sonne donc, cela paraît si normal, comme toutes ces fois où je lui rendais visite, même cette fois où elle n'était pas au courant… Après plusieurs essais j'entends enfin une voix faible et tremblante. La mère d’Océane est en vie ! Je lui explique la situation aussi rapidement et simplement que possible et au bout de dix longues minutes je la vois sortir avec Ethan et deux sacs remplis de vêtements et de nourriture. Charlotte et Théodore, un garçon qui nous a accompagné, prennent les sacs et je m'occupe de porter Ethan sur mon dos, plus par jeu que par obligation. Je sais que c'est un petit con mais je ne peux pas m'empêcher de bien l'aimer ce gosse. Très vite je suis obligée de le lâcher pour tuer les zombis qui nous attendent et espèrent nous dévorer. Ethan est totalement paniqué par la situation, il n’est qu’au début du collège, pauvre petit. De plus, il était resté chez lui en sécurité tout ce temps. Après de longs détours afin d’éviter ces créatures nous arrivons au bus. Ethan et Malia prennent place, elle commence à me questionner à propos de sa fille mais je n’en sais malheureusement pas plus qu’elle. Quand à moi je me demande où est Gérard, son compagnon. J'aimerais tellement qu'il soit encore en vie, ainsi Océane pourrait le tuer de ses mains, bien-sûr, je ne lui en dis pas un mot. De plus quelque chose me chiffonne. Vic’, Adrien, Quentin et Sandra ne sont toujours pas revenus. Au bout de quelques minutes je décide d’aller les chercher. Je suis la seule à pouvoir le faire car je connais parfaitement le chemin pour ce rendre là où ils sont. Charlotte, Théo et Anthony demandent à  m’accompagner, je prends donc Anthony avec moi afin qu'en cas d'urgence Charlotte prenne des décisions et que Théo puisse conduir le bus. Nous nous dirigeons donc vers la maison de Catty. Je la revois me sourire. Puis c’est le sourire de Louis, celui d'Océane, ma petite sœur. Je chasse ces pensées de mon esprit. Nous arrivons, j’entends alors un bruit de vaisselle cassée extrêmement fort. Il se passe quelque chose. Anthony et moi nous mettons à courir. Nous entrons sans faire de bruit, le jardin semble vide, je lui fait signe de regarder dans la maison à sa droite en avançant vers la maison principale. J’entends alors un hurlement et mon sang ne fait qu’un tour. J’ouvre la porte dans un fracas, Anthony ressort de la petite maison aussi vite que possible et me rejoint. Je suis déjà à l'étage. Le bruit provient de la chambre du père des jumeaux. J’entre et un zombi se jette sur moi, c'est la mère de Catty. Et même si je ne l’aimais pas plus que ça, la voir dans cet état me fait mal. Au sol je remarque deux cadavres à moitiés dévorés. Vu la taille il ne doit pas s’agir de Pierre mais de son père, lui je l’aimais bien. L’autre est une fille, eh merde, Sandra. Même si je ne la connaissais que de vue, sa mort reste un spectacle horrible. Une main attrappe le crane de cette furie qui tentait de faire de moi son casse croûte et une lame lui transperce la tête. Je me dégage d’elle et me tourne vers eux afin de vérifier qu'ils n'ont pas été blessés. À mon plus grand soulagement ils vont bien. Samuel s’apprête à me remercier une fois de plus mais je le coupe. J’ai entendu un bruit dans la chambre d’à côté. Cela ne peut être qu’une seule personne. Vic’ sort et se dirige dans la chambre d'à côté et entre, après s’être annoncé, pour éviter de se faire tuer par son ami s’il était encore lui-même. À sa plus grande surprise Pierre était en pleine forme, il avait pleuré mais il était vivant et en bonne santé physique. Je recule de quelques pas et me dirige vers la chambre de Ma Catty. Il ne faut pas que l’on s'éternise ici, je lâche la poignée et me dirige vers les garçons. Pierre semble choqué de me voir et me demande où est sa soeur, je suis incapable de lui répondre et mon contente de hocher négativement la tête. Je préviens les autres qu’il est temps de partir et de rejoindre le bus. Ils me suivent jusqu’en dehors de cette maison et nous nous remettons en route. Personne ne parle, ce n’est pas un silence gênant mais plutôt… Un silence agréable. Le premier depuis longtemps. Je marche aux côtés d’Anthony, les autres sont quelques mètres plus loin. Je n’ose pas affronter le regard de Pierre, il a perdu ses parents et sa soeur, je en sais pas si je resterais aussi calme à sa place. J’entends vaguement la voix du blond, il doit être entrain de lui expliquer tout ce qu’il se passe. Ça fait déjà deux jours que le monde a commencé à merder, enfin, niveau zombis en tout cas. Nous finissons par rejoindre les autres, Samuel et Paul ont refait le plein et ont même remis deux bidons. Faudra quand même trouver une station service. Soudain une sirène de voiture se fait entendre à quelques rues de là ou nous sommes. J’attrappe ma barre et cours vers cette sirène pour l’arrêter avant qu’elle ne rameute tout le quartier. Je ne regarde même pas derrière moi et me lance dans une ruelle. En à peine quelques secondes je tombe sur une jeune femme blonde, elle essaye de voler une voiture, d’où l'alarme. Elle ne m’a pas vue arriver, on ne peut pas dire qu’elle soit observatrice, c’est synonyme de mort dans ce monde. Un enfant s’approche d’elle, un zombi. Je marche calmement vers elle et frappe de ma barre sur une gouttière. La petite créature aux yeux blancs se retourne et court droit vers moi. Je pose ma main sur son front, l’empêchant d’avancer, sérieusement, le pire étant que ça fonctionne parfaitement. Je sors mon couteau et l’enfonce sous sa mâchoire. Je ne prends pas la peine de nettoyer la lame et la remet à ma ceinture. J’entends alors un cliquetis léger, mes yeux remontent lentement sur le canon du revolver de la jeune femme, pointé droit sur moi.

ZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant