Mais non papa, c'est juste un bleu!

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Comme à tous les matins depuis qu'il est tout petit, Bakugo se poste complètement nu devant son miroir pour examiner son reflet. C'est un petit rituel qu'il s'imposait chaque matin sans trop savoir pourquoi. Peut-être pour ne pas qu'il oublie que malgré tout ses efforts son torse ne sera jamais vraiment plat, que ses formes seront toujours un peu trop généreuses et que sa taille restera plus fine que celle des autres garçons. À tous les matin devant la glace le jeune homme affronte son propre regard, retenant à la fois ses larmes et son envie de faire éclater le miroir. Il prît une grande respiration et enfila son premier vêtement, une culotte, pour tenter en vain d'ignorer ce qu'elle cache. Ensuite il mit son bandage, qu'il attacha un peu trop serré, il en était conscient, mais il ne pouvait pas faire autrement avec son bonnet C (maudit bonnet C) s'il voulait pouvoir se fondre dans la masse. Le blond passa ensuite à l'uniforme scolaire, qu'il laissa volontairement lousse, dans l'espoir de gommer les dernières traces apparentes de ses formes. Un dernier regard à son reflet pour vérifier que son visage paraît bien masculin avec ses cheveux coupés courts et coiffés en pétard et il était prêt pour se rendre à l'école.

Katsuki était un garçon, pas de doute la dessus, mais malheureusement la nature avec décidé de faire de lui l'inconfortable propriétaire d'un corps de femme forte avec de belles courbes. Heureusement, ce corps était aussi assez grand et bien bâti (surtout pour une femme) accompagné de traits pas particulièrement féminins ainsi que d'une voix plutôt grave.

Comme à son habitude le jeune homme entra dans la cuisine, et salua sa mère en se préparant un bol de céréales.

-Bonjour ma puce, chantonna Mitsuki qui finissait de se préparer à une longue journée de travail.

Katsuki se contenta d'avaler une cuillerée de Froot Loops ramollis. Habituellement il aurait crié après n'importe quel inconscient qui aurait osé lui attribuer une appellation féminine telle que "ma puce", mais avec sa mère c'était différent. Il avais toujours été très proche de sa génitrice et elle lui avait bien fait comprendre que peu importe son genre, il resterait son enfant et elle l'aimerait toujours. Katsuki, quant à lui, avait vite compris que les pronoms et autres appellations féminines qui échappait parfois à sa mère était seulement dues à l'habitude.

C'était la petite routine de Katsuki, à l'école tout allait bien, il utilisait les toilettes pour hommes, se changeait à part pour ne pas que ses camarades de classe voient son corps, tout le monde le prenait pour le garçon qu'il était. Par contre, depuis quelques temps, une variable s'était ajoutée à l'équation.

-Dis-moi mon fils, tu nous la présente quand ta petite copine.

Katsuki jeta un œil à son père. C'est ça la nouvelle variable. Le blond avait fait l'erreur de revenir chez lui, il y a quelques jours, avec un magnifique (et très visible) suçon dans le cou et comme la version officielle c'est qu'il revenait d'un après-midi d'études avec Ashido (baku avec littéralement dis n'importe quel prénom au moment des explications, n'allez pas imaginer un ship qui n'existe pas ) ses parents avaient insisté pour rencontrer cette fameuse Ashido. Oui, la version officielle, parce qu'en réalité, il n'avait même pas mis le pied chez la jeune fille, qui elle, n'avait très probablement pas plus étudié que lui ce jour là.

Le jeune explosif émit un claquement de langue et sortit rapidement de chez lui. C'était un problème, non seulement il ne pouvait décemment pas présenter Ashido à ses parents mais en plus le véritable responsable du fameux suçon qui à tout déclenché n'approuverait absolument pas, et d'ailleurs lui non plus.

C'est la tête remplie de tracas que Katsuki arriva à l'école. La journée n'avait même pas commencée que la bande d'idiots qui constituais la majeure partie de sa classe l'énervait déjà (enfin, leur seule présence l'énervait). D'un pas nonchalant, Bakubabe se dirigea vers un coin reculé de la cour d'école, sur le côté de l'établissement, entre une clôture, un mur et un arbre. Quelqu'un l'y attendait déjà, quelqu'un qui ne le laissa pas placer un mot avant de le prendre de ses bras et de l'embrasser à pleine bouche.

Petits problèmes techniques...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant