Chapitre 8

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Oh Mon Dieu! Loup-garou#1! Il faut fêter ça! Merci à vous pour tous ces lus et ces votes! Merci et Continuez ;-) !!

Elle était fatiguée. Nerveusement. Entre la confrontation avec sa sœur, son déménagement et sa démission, cela faisait beaucoup pour une seule journée. Après avoir quitté la maison familiale, Ray l'avait accompagnée à son travail pendant que son père était parti vérifier certains sites de construction de son entreprise.La colère que Mary-beth avait suscité en elle s'était calmé dans l'Audi de Ray pendant le trajet mais elle avait fait place à de l'appréhension. Elle ne voulait sincèrement pas quitter son emploi qu'elle adorait mais rester revenait littéralement à lâcher un loup dans une bergerie. Une assistante maternelle louve-garou! Les parents auraient été enchantés. Ray avait respecté son silence tout au long du trajet, comme s'il devinait que la tache à accomplir allait lui être difficile. Mais en arrivant à la crèche, il était descendu de voiture et l'avait accompagné.

Becca n'était pas supposée travailler aujourd'hui aussi le directeur de l'établissement fut passablement étonné de la voir arrivé. Amenée dans son bureau pendant que Ray patientait dans le couloir, elle avait expliqué au directeur que pour des raisons personnelles et familiales, elle était dans l'obligation de démissionner. Bien sur il avait tenté de l'en dissuader. Elle était une excellente assistante maternelle, faisant preuve de professionnalisme et les enfants l'adoraient.Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que d'écouter les demandes du directeur. Elle aimait vraiment son travail, ainsi que les enfants. Si elle n'avait pas tant craint pour la sécurité de ses petits elle aurait sûrement cédé à ses suppliques. Mais elle avait été ferme. Certes, elle ne pouvait pas lui dire qu'elle craignait de perdre le contrôle et d'attaquer, en louve, les petits. Mais elle avait maintenu ses positions. En partant, elle avait croisé une bande de chérubins de même pas trois ans. Leur joie de la voir, leur élan affectif l'avait profondément émue. De savoir qu'elle ne pourrait plus venir leur chanter des chansons ou leur lire des histoires, que c'était certainement la dernière fois qu'elle les voyait, lui avait brisé le cœur. Quitter ces petits anges lui était nettement plus douloureux que quitter sa famille. Elle ne serait plus jamais une assistante maternelle. Elle ne verrait plus jamais un petit enfant réussir une construction de Lego, un véritable exploit à ses yeux innocents. Les larmes aux yeux, la gorges serrée, ils étaient repartis au refuge, dans un silence encore plus pesant que pendant le précédent trajet. Devant le refuge, en arrêtant la voiture, Ray lui lança un regard attristé et compatissant. Tentant de se dérober à un élan de sympathie qui aurait pu la faire craquer et pleurer, elle était sortie de la voiture et avait pris certaines de ses affaires. Elle remontait les escaliers jusqu'à sa chambre quand elle comprit que Ray la suivait avec le reste de ses bagages. Dans la chambre, elle posa ses sacs dans un coin en faisant un geste rapide de la main pour que Ray l'imite. Ce qu'il fit. Il sembla hésiter un instant avant de partir et de la laisser seule, sûrement parce qu'elle était malheureuse. Mais lorsque Becca lui tourna le dos, il dut comprendre le message car il sortit de la pièce. La porte à peine fermée, elle fondit en larmes en se laissant tomber, assise, au bord du lit.

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Ray ferma la porte derrière lui mais en entendant Becca sangloter, quelque chose se brisa en lui. Il ne pouvait pas la laisser ainsi. Il avait senti à quel point elle tenait à son métier. A quel point les enfants lui étaient chers. Sans même réfléchir à savoir si la jeune femme ne préférait pas être seule avec ses angoisses il rouvrit la porte et rentra à nouveau dans sa chambre en fermant derrière lui. Elle releva la tête et son visage inondé de larmes eut raison de lui. En deux enjambées il l'avait rejointe. D'abord penaud devant le regard plein de tristesse de Becca, Ray s'assit finalement à ses cotés. Il la prit dans ses bras. Gauchement au début, puis plus assuré. Il la berça tendrement en lui répétant que tout irait bien. Il n'avait même pas conscience de ce qu'il lui murmurait, à part la banalité affligeante de ses propos mais il continua, jusqu'à ce que les larmes se tarissent et que les sanglots cessent. Un long moment passa. Une fois calmée, la jeune femme releva le visage vers le sien. Il plongea ses yeux dans ceux de Becca, emplis de tristesse et, mu par une pulsion subite, il l'embrassa.

Alter Ego, Nuits Surnaturelles Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant