Alter Ego, Nuits Surnaturelles Tome 1

Chapitre 13

 J'ai voulu dédicacer ce chapitre à ceux qui votent pour mon histoire mais ça fait trop de personnes pour le faire individuellement. Je n'ai pas voulu oublier ceux qui commentent car j'adore vos commentaires...donc finalement, spéciale dédicace à TOUS!

Becca se retourna encore une fois dans le lit. Impossible de dormir. L'image de Ray et de son incroyable demande en mariage retentissait dans son esprit. Il lui était impossible de trouver le repos. Ray lui avait ravi le sommeil mais pas de la façon romantique qu'il aurait apparemment adoré. Ce grand fleur bleu. Ce romantique chevronné, naïf. Et particulièrement à coté de la plaque. Prêt à tout pour le nom de l'amour. Même à épouser une femme qui lui était encore étrangère il y a une semaine. N'importe quoi! Tout ne pouvait pas être fait au nom de l'amour! Et cet idiot qui se lançait à corps perdu dans une histoire sous prétexte que son loup l'aimait bien. Ne lui avait-il pas appris que c'était à l'humain de dominer le loup. Où étaient ses belles paroles maintenant que son loup était en rut et en pleine chasse à la mariée? C'était du grand n'importe quoi! Un chaos incroyable! Un capharnaüm monstre! Becca se retourna de l'autre coté. Le sommeil lui échappait complètement. De frustration elle repoussa ses draps et changea encore de position, attendant le sommeil qui ne vint que des heures plus tard.

Lorsqu'elle descendit le matin, vêtue d'un autre tailleur mais des mêmes instruments de tortures pédestres, elle avait la mine affaissée des individus n'ayant pas assez dormi. En voyant le visage des autres loups présents lors du petit déjeuner, devant une succulente table garnie d'œufs, de bacon et de pancakes, elle comprit qu'ils avaient tous eu des complications pour trouver Morphée. Les alléchants arômes émanant de la table faisaient gargouiller son estomac affamé mais les petites mines des hommes la freinèrent dans son élan. Elle se demanda un court instant si leurs insomnies étaient liées à des ennuis aussi peu dignes que le sien. Le sien, bien sur! Dans cette maison de loup-garou ses soucis de ménages n'avaient pas du passer inaperçus. Evidemment, ils avaient tous du entendre. De plus, sous le coup d'une colère bien compréhensible, Becca n'avait pas été particulièrement discrète, vociférant ses griefs et sa peine. Tentant vainement de faire rentrer un peu de logique dans le crâne de Ray. C'était certainement cela qui les avait tenus éveillés une partie de la nuit. Embarrassée, elle ne sut plus comment réagir. Elle était interdite sur le seuil de la salle à manger lorsque l'odeur de Ray et le bruit des ses pas lui parvinrent. Elle devait s'en aller. En tout cas, tout au moins se déplacer afin de le laisser passer. Mais elle était coincée entre Ray derrière elle et les autres loups devant elle. Coincée entre un Charybde amoureux, hystérique et des Scylla névrosés, un peu trop curieux. Paralysée par une incapacité inédite de décider des deux maux, lequel était le moindre. Et son alter ego semblait lui bouder son aide depuis hier, faisant l'endormie pendant des heures. Durant son combat intérieur, Charybde, enfin Ray, arriva à sa hauteur. Il se rapprocha d'elle et brossa furtivement de ses lèvres les cheveux de Becca. Il lui murmura un "Bonjour amour" que tous les loups et leurs excellentes ouïes entendirent. La déplaçant légèrement sur la gauche en posant ses mains sur chacune de ses épaules, il la poussa doucement en avant et l'accompagna jusqu'à un siège où elle s'assit lourdement. Il prit place à ses cotés et entama son petit déjeuner dans un esprit jovial, badin, comme à son habitude. Tout le monde sembla se comporter comme si de rien n'était aussi Becca prit son parti d'en faire de même. Ce n'est qu'à la fin du repas que ses résolutions particulières de statu quo furent ébranlées.

"Becca?

-Oui papa?

-Je peux te parler?

-Bien sûr."

Tout étant prêt pour une deuxième journée de travail au bureau, Becca n'avait rien à prendre. Elle suivit ainsi son père dehors pendant que les hommes rangeaient la table du petit déjeuner. Devant la voiture, son père ne savait visiblement pas comment aborder le sujet qui lui tenait à cœur.