18. À la clairière baignée de lumière

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Une goutte. Puis deux. Puis des centaines.

Autant de larmes qui avaient coulé de ses si beaux yeux, dont les cils étaient encore humides.

Il pleuvait lorsqu'il s'était détaché de moi, desserrant lentement son emprise sur mon sweat, ses mains glissant dans mon dos pour revenir près de son corps.

Alors, il avait sourit, pas même perturbé par le bruit envahissant de la pluie sur le toit de notre gare. Et je chérissais ce sourire immense, qui éclairait son visage et faisait rosir ses joues. Je le chérissais comme la chose la plus précieuse qu'il soit. Et j'aurais voulu qu'il ne s'arrête jamais de rire.

Ce que j'avais ressentit lorsqu'il était descendu du wagon, les yeux rivés sur le sol et les épaules tremblantes, était inexplicable. J'avais sentit mon coeur se serrer. Se serrer si fort que j'en avais presque eu mal.

Et j'avais eu peur.

Peur qu'il parte. Qu'il disparaisse. Et que je me réveille, en sursaut, seul.

J'avais eu peur que tout ça ne soit qu'un rêve.

Mais il était bien là. Et il souriait. C'était la seule chose qui m'importait.

J'pensais qu'on pourrait terminer par le meilleur aujourd'hui, mais.. ça va être compliqué, avais-je constaté, frottant la base de ma nuque, gêné que nous soyons coincés là.

J'avais même prévu le pique-nique, avait-il rit, venant se poster à côté de moi, son épaule contre la mienne, nos deux regards tournés vers le torrent qui s'abattait au dehors.

On le mangera dans ma chambre.. qu'est-ce-que t'en penses? lui avais-je dis, obnubilé par les nuages opaques qui fondaient sur nous. Et par le contact de son épaule.

Si on arrive jusque ta maison, je pense que ça peut se faire..

Et il avait rit. Son regard s'était alors posé dans le mien. Et nous n'avions plus rien dit. Mais ce silence, nous l'acceptions. Il n'était qu'à nous, et nous le comprenions bien plus que des mots.

Alors on y va, avais-je finalement proposé, perçant volontairement notre bulle qui commençait à faire écumer la vague de sentiments au fond de moi. Maintenant, parce qu'après, il va pleuvoir encore plus.

Il avait acquiescé, son sourire ne quittant plus son visage et ses yeux brillant de merveilles que j'aurais voulu collecter.

On voyait qu'il avait pleuré. Mais il restait magnifique. Et je m'en voulais de le penser. De mettre notre amitié en péril. D'être à la limite de tout faire voler en éclats chaque fois qu'il s'approchait de moi.

J'avais secoué la tête sensiblement, puis j'avais retiré mon sweat, mon T-shirt tout aussi noir sortant de ma ceinture, alors que je sentais mon visage me brûler, la brise faisant frissonner la peau de mon ventre.

Donne-moi ton sac, et mets ça.. j'voudrais pas que t'attrapes froid, lui avais-je dis, tout sourire en lui tendant mon sweat, osant tout de même lever mon regard vers lui, au comble de la gêne.

Son visage, entre temps, avait pris la couleur de milliers de fleurs.

Alors il avait attrapé mon sweat, fourrant son sac dans mes bras, alors qu'il éclatait de rire, criant à moitié alors qu'il me pointait du doigt :

Mais rhabille-toi!

Et nous avions ris, alors que je tirais sur mon T-shirt pour le remettre en place, passant ensuite son sac sur mes épaules.

「 Il regardait passer les trains - Nomin 」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant