14. À son meilleur ami

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Ma joue me picotait, et mon ventre s'était mué en une envolée de papillons. Et j'étais resté là, debout, fixant le wagon l'emporter loin de moi.

J'avais longuement réfléchit après l'avoir raccompagné hier. J'avais longé le ruisseau toute la nuit et je m'étais assis au bord de la rive, près du gué, là où nous allions toujours avec Donghyuk. J'avais regardé l'eau, perdu dans mes pensées.

Tout me revenait. Tout repassait en boucle.

Et je m'étais rendu compte qu'il me manquait.

Mais, il ne me manquait pas de la même façon que Donghyuk.

C'était un sentiment étrange, inconnu. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Mais il était puissant, et me faisait faire n'importe quoi.

N'importe quoi, comme le prendre dans mes bras.

Qu'est-ce-qui m'avait pris?

Avec un sourire qui ne quittait plus mes lèvres depuis que je le connaissais, j'avais tourné le dos aux rails, et m'étais enfuit à travers champs, pour me cacher dans ma chambre.

Depuis qu'il y était venu, je la trouvais bien plus agréable. Les souvenirs qu'elle dégageait n'étaient que joie et quiétude. Et c'était tout ce dont j'avais besoin.

Pressé de déballer son cadeau, je m'étais assis sur le large rebord de ma fenêtre, le dos appuyé dans le creux rond qu'elle formait, et j'avais lentement passé mes ongles sous le scotch du papier cadeau, ne voulant rien abimer.

L'emballage avait glissé au sol, et j'avais découvert une boite. Blanche. Sans inscriptions.

J'avais soulevé le couvercle, des post-its tombant sur mes cuisses alors que je souriais de nouveau, l'imaginant remplir la boite toute la nuit.

Puis, j'avais attrapé une plus petite boite au centre, et y avait découvert le fameux téléphone. Un modèle très récent d'iPhone. Le téléphone que tout le monde s'arrache en ville, et dont je n'avais honnêtement entendu parlé qu'à la télé, quand je ne zappais pas les pubs.

L'objet était fin, lisse, comme s'il ne l'avait jamais utilisé. Une note était collée à l'écran.

Jaemin écrivait vraiment bien.

« T'as juste à l'allumer, le forfait est déjà activé! Et si tu ne sais pas comment l'allumer.. cherche bien, j'ai du l'écrire sur un post-it bleu.. ou jaune? J'sais plus. »

Lorsque je lisais, j'entendais sa voix, et j'imaginais son immense sourire.

Alors j'avais décollé son petit mot, avait arraché de mon mur un article de journal sur notre ancienne école qui avait fermé. Et j'avais collé le petit carré de papier rose.

Puis j'étais revenu sur ma fenêtre, allumant l'appareil alors que je lisais une autre de ses notes. Il n'y avait que ça dans la boite, et chaque fois que j'en finissais une, je la mettais au mur, là où je trouvais un peu de place.

Je ne me débrouillais pas si mal avec ce téléphone. Finalement, c'était assez intuitif.

Curieux, j'avais attrapé un autre post-it, alors que j'observais les applications qu'il avait déjà installé pour moi.

« N'oublie pas de m'ajouter sur Snap! @Na_Jae.min »

J'avais dû me créer un compte, non sans peine, puis, je l'avais ajouté, cherchant comment faire sur internet. Internet, que j'utilisais pour la première fois de ma vie.

Décidément, il me faisait vraiment faire n'importe quoi... Mais ça me plaisait.

Comme il ne m'avait pas ajouté en retour — il devait être en cours — j'avais ajouté son numéro au répertoire, et avait continué de lire chacun de ces petits mots.

「 Il regardait passer les trains - Nomin 」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant