Le nez par la fenêtre, j'observais les arbres se balancer dans le vent, le soleil chaud de fin d'après-midi leur donnant des reflets dorés qui me rappelaient notre clairière : puit de lumière au coeur de la forêt. Notre clairière où encore une fois j'étais tombé amoureux de lui.Notre clairière, où je l'avais embrassé.
Et je repensais à lui.
Alors, quand la sonnerie avait retentit, j'avais enfoncé toutes mes affaires dans mon sac, et je m'étais jeté hors de cette salle de classe qui m'empêchait de le voir, rejoignant Mark qui m'attendait au milieu d'une foule d'étudiants tout aussi pressés, adossé à un mur.
Il m'avait sourit, et s'était glissé à mes côtés, suivant mes pas rapides vers la sortie.
— Bah alors Nana, t'as un rencard ou quoi? avait-il plaisanté en jetant son bras autour de mes épaules.
— J'ai toujours un rencard, avais-je ris, en me dégageant de son emprise d'un coup de coude. Et toi? T'as un rencard ce soir?
Il s'était aussitôt renfrogné, enfonçant ses mains dans ses poches, en trainant des pieds :
— J'avais un rencard ce soir..
— Ah? avais-je demandé, gardant pour moi mes remarques désobligeantes qui l'auraient sans doute blessé.
— Il avait un jour de repos, mais l'agence l'a appelé pour répéter. Et moi aussi d'ailleurs.
— Au moins tu pourras le voir, non? avais-je tenté, essayant de lui remonter le moral comme je pouvais.
Il avait hoché la tête, et finalement s'était redressé, levant les yeux au-dessus de la masse d'adolescents sortant de l'établissement. Les yeux posés sur son visage, je l'avais vu sourire, avant de sentir sa main me presser la hanche, taquin :
— Eh! Regarde qui est là..
J'avais alors suivis son regard à travers la foule, et j'avais automatiquement reconnu sa silhouette, ses doux cheveux corbeau se distinguant parmi les autres. Les couleurs de sa mâchoire carrée lui donnant des airs d'oeuvre d'art à travers cette masse de corps banale.
Un sourire immense s'était peint sur mon visage et Mark s'était foutu de moi. Mais ça ne m'avait pas arrêté, au contraire.
J'avais couru, bousculant tout le monde, me jetant dans ses bras avec bonheur, me laissant choir contre son torse, glissant mes mains dans son dos; restant ainsi quelques minutes, sentant son visage plongé dans mes cheveux.
— Hey, Jaemin-ah.. avait-il murmuré contre mon oreille alors que je relevais mon regard dans le sien, entendant Mark se ramener derrière nous en soupirant.
— Ah.. épargnez-moi le reste les gars..
Et Jeno avait pouffé, ses yeux devenant deux croissants de lunes qui le rendaient adorable. Alors doucement, on s'était séparé, et j'avais laissé mon meilleur ami saluer son fameux coloc préféré.
— Au fait, avait dit Mark à l'attention du garçon amoché qui avait caché sa main dans la poche de ma veste, si j'rentre pas ce soir, t'inquiète pas, c'est que j'serais encore au boulot.
— T'inquiète pas non plus pour moi alors, j'comptais pas rentrer cette nuit.
Je l'avais alors dévisagé, me tournant brusquement vers lui, l'air perdu, ce qui avait déclenché le rire de Mark — il riait tout le temps et toujours pour rien.
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「 Il regardait passer les trains - Nomin 」
Fiksi PenggemarT e r m i n é. « Il s'asseyait là, chaque jour, depuis une éternité. Chaque jour, le même jour, les mêmes heures qui défilent, les mêmes sons, les mêmes images. Assis là, il regardait passer les trains. Personne ne descendait jamais sur le quai. Pe...