Quand la vie dit non, la mort prend le relais

Chapitre 8.1

Pensez à voter, ça me montre que vous aimez.

« Dis moi Princesse, je dois garder quel secret ? Ton incroyable performance avec le vent que tu m'as faîte ? Ou ton petit manège pour cacher ton fascinant don de voyance ? »

Merde... il sait.

Mais comment ?! 

*

« Tu veux sûrement savoir comment je le sais. »

Son ton supérieur m'exaspère. Mais c'est qui ce gars ?! Il ne devait pas le savoir. Je ne l'ai dit à personne. De toute façon, à qui aurais-je pu le dire ? Il l'a deviné tout seul ? Il doit avoir un sacré instinct si c'est le cas.

Et puis, pourquoi quand il m'a touché, à l'instant, je n'ai pas vu ses souvenirs ? C'est à cause de lui, il a peut-être trouvé un moyen de me cacher sa vie ? Ou mon 'don' n'est qu'une illusion ?

Il va me rendre folle. En quelques heures seulement, ses changements d'humeur ont réussi à me faire tourner la tête, à me vriller l'esprit. Il passe du gentil qui veut juste m'aider à aller mieux, au connard insolent, blessant et sans cœur.

« Tu sais, Emma, dès qu'on t'a ramenée ici, j'ai su que tu étais différente. Tous ces bleus que tu avais sur ton corps, tes côtes étaient fracturées, tu avais de nombreuses blessures, plus au moins vielles. Tu as vécu et subis des choses horribles, juste pour montrer au monde qu'on ne pouvait pas te manipuler. Ta vie était misérable, pourtant tu restais debout face à la société qui te jugeait avec violence. Tu es restée fidèle à tes idéaux. »

Je ne sais pas si c'est vraiment un compliment. Une des premières choses qu'il m'a dite, c'est quand même que j'étais misérable, avec ma vie libérée.

« C'est vrai, j'ai été jaloux longtemps de l'engouement qu'on te voue. Mais, derrière ton air imprenable, tu es fragile. »

Je ne suis pas fragile, je suis juste un humain. J'ai des sentiments, qui me poussent à faire des choses.

Le vent ne souffle plus, le ciel est maintenant couvert de nuages gris et cotonneux. Il ne pleuvra pas aujourd'hui. Je suis face à ce jeune homme d'à peine 17 ans, qui parle comme s'il connaissait tout du monde, comme si j'étais un sujet d'exposé maîtrisé sur le bout des doigts. Mais qui est-il ? Je ne connais rien de lui, et lui ne connaît rien des pulsions qui m'habitent. Je suis effrayée, par tout ça. J'ai peur de ce que je peux faire, de ces gens qui me paressent trop désinvoltes pour que ce soit normal. Je veux fuir loin, avant que cet énergumène ne leur dise de quoi je suis capable, avant qu'ils ne commencent leurs tests flippants, avant que je devienne leur nouveau jouet de laboratoire.

« Emma, la douce et insoumise fille du prodige. Tu es épatante. Mais tu n'es pas la seule avoir cachée certaines capacités à l'Institut. Tu as dû le voir, puisque c'est un des moments les plus marquants de la vie de cette chère Catherine, mais je suis le premier à avoir subi son pouvoir. Quoique bénéfique, il peut aussi vite devenir dangereux. Je me suis donc entraîné à lui résister, ce que je fais maintenant à merveille. Donc pour répondre à la question que tu te poses sûrement, c'est pour ça que tout à l'heure, tu n'as rien vu. »

Mais comment savait-il pour mon don ? Cela ne fait même pas quarante-huit heures que je suis conscient. Ses lèvres rosées à souhait, se meuvent pour former un sourire débordant de joie et de fierté.

«Je n'étais pas sûr que je pourrais résister à toi, mais visiblement si. Tu veux savoir comment j'ai su ? »

Je hoche la tête pour lui faire signe de continuer à parler. Je ne suis pas sûre, si je me mets à parler, à pouvoir m'éviter de crier. Pour toute ma colère d'avoir était si violemment chamboulée. Pour toute mon incompréhension face à ce nouvel univers que je ne comprends pas.