Chapitre 9.1

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Son air désolé et mal à l'aise est vite remplacé par un visage neutre et professionnel.

Je tente une dernière fois de me libérer en bougeant mes bras et mes jambes, peine perdue. Les liens sont trop serrés, et sous mes mouvements, mes poignets rougissent de douleurs.

Edouard se positionne sur le côté droit de la table, et lève sa main droite dans l'attente. L'infirmière réagit vite, et place un scalpel dans sa paume tendue vers le haut.

Je comprends ce qu'il va se passer, ils vont me faire mal, pour me tester, pour tester mon organisme. Je murmure des supplications à voix basse, mais leurs deux visages restent fermés, sourds à mes supplications.

Quand le fil de la lame passe une première fois, je ferme les yeux brusquement pour ne pas voir le sang que je sens couler le long de mon bras.

Il vient de me couper sur une petite dizaine de centimètres, sur mon bras droit. Des gouttes de liquide écarlates doivent s'éclater sur le sol blanc, et jusqu'à maintenant immaculé. Mes yeux restent fermés, tandis que j'essaye de retenir un cri qui voudrait franchir mes lèvres.

La douleur est forte, mais elle est supportable. Mon bras brûle et ma peau me pique. Mais ce n'est rien, par rapport à la souffrance qui heurte mon âme.

Edouard n'était certainement pas un ami, mais je lui faisais confiance.

J'entends un faible tic-tac, comme si l'infirmière venait d'enclencher un chronomètre. C'est peut-être le cas après tout, il y a peut-être même une caméra dans la salle.

Je me demande si Lucas et Catherine subissent ça aussi, tous les lundis après-midi. Si c'est le cas, pourquoi n'ont pas t'ils-fuis depuis longtemps ? Pourquoi ne se sont-ils pas barrés de cet endroit démoniaque ? Le jeune homme m'a dit que les tests sont spécialisés, en fonction de la capacité qui nous caractérise. Donc, ils ne doivent sûrement pas subir cette horreur.

Lucas fait peut-être des exercices, où ils le poussent dans els renfoncements de son âme, pour qu'il craque, pour que ses sentiments explosent en même temps que son pouvoir. Je lui demanderai plus tard.

Et pour la jeune blonde ? Est-ce qu'ils lui font voir des images horribles, pour que son esprit saigne et que sa capacité déborde à flot ? Je sais maintenant, que l'institut est capable de ce genre d'atrocités.

La douleur de mon bras se calme petit à petit, pour finir par s'évanouir complètement. Mes yeux s'ouvrent pour regarder ce qu'il en est. Quand mon regard se pose sur mon bras, mon esprit ce fige.

Là où normalement devrait se trouver une entaille de plusieurs centimètres de longueur, ne se trouve plus qu'une légère cicatrice presque invisible à l'œil nu. Je tente par réflexe de poser mon doigt dessus, mais mes mains sont toujours accrochées. C'est quand le lien se resserre encore une fois sur mes poignets, que je me souviens de la présence des savants fous qui veillent à ma torture.

«- Comment est-ce possible ? »

La voix de l'infirmière est tremblotante. Ses yeux ne font qu'alterner entre mon visage, ma cicatrice et le visage neutre d'Edouard. Elle commence à balbutier des mots incompréhensibles, elle est sous le choc.

Je n'en mène pas large non plus, mais je suis décidée à leur tenir tête, à ne rien montrer de ma souffrance ou de ma surprise.

Comment mon corps peut se régénérer en quelques minutes ? Comment mes cellules font pour se multiplier aussi rapidement ? Je ne sais pas et eux non plus.

Quand la vie dit non, la mort prend le relaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant