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Tiffany regarde la porte de sa chambre s'ouvrir, le cœur battant. Elle se redresse dans son lit, le poignet endolori à force d'être maintenue par les menottes.

Le visage de Laura apparaît dans l'embrasure de la porte. Les sourcils froncés au possible, elle examine Tiffany sous tous ses angles.

- Quel tableau, commente-t-elle.

La jolie blonde redresse le menton. Un sourire furibond étire ses lèvres.

- Ça te fait plaisir de me voir comme ça, avoue-le.

- Je ne nierai pas.

Laura fait un pas dans la chambre et referme doucement la porte derrière elle.

Campée sur ses jambes, elle fixe Tiffany sans faire un mouvement de plus.

- Alors ? lance-t-elle. Tu es si désespérée que tu en viens à faire appel à moi ?

- C'est ce que t'aimerais ?

- Ça ne me déplairait pas.

Les deux filles s'observent en chien de faïence. La tension palpable dans la pièce hérisse leurs poils.

- Je sais ce que vous vous apprêtez à faire ce soir, annonce la prisonnière.

- Tu le mérites.

- Tu penses réellement ce que tu dis Laura ?

- Bien sûr. Tu as tué Arthur.

Tiffany se met à rire. Les yeux de Laura se couvrent d'un voile sombre.

- Et si on parlait en toute honnêteté pour une fois ? Propose la blonde.

- Ce n'est pas ton genre.

- Dit-elle.

- Je n'ai fait qu'obéir aux ordres.

- Comment te croire.

- Je ne peux rien faire pour toi Tiffany.

- Tu m'en dois une pourtant.

- Pardon ?

- J'ai gagné notre duel. Tu ne croyais tout de même pas que je ne réclamerais jamais mon dû ?

Laura ne répond pas. Elle examine Tiffany comme si celle-ci s'était cogné la tête.

- Parce que t'en es encore là ?

- Une parole est une parole.

- Maintenant que les masques sont tombés je n'ai plus aucune raison de continuer à jouer un rôle.

- Même si tu m'es redevable ?

- Ce n'est pas moi qui décide.

- Tu ne vas pas me faire croire que ceux qui nous ont enfermés ici t'ont dérobé ton libre arbitre Laura.

La brune lève les yeux au ciel.

- Si tu crois que je vais risquer ma vie pour sauver la tienne après toutes celles que j'ai volées jusqu'ici tu es bien naïve.

- J'aurais pu réclamer la même chose que toi ce jour-là.

- De quoi tu parles ?

- Le duel. Sous ta demande, je devais être condamnée à l'offrande en cas de défaite. Mais si c'était toi qui perdait, j'aurais très bien pu réclamer ton exécution au même titre que la mienne.

20 Pour Sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant