Sable d'automne

37. Nagisa

Pdv Akisa
On arriva dans une suite riche.
Karasuma nous fit signe en silence d'entrer sans bruit grâce à une technique qu'il nous avait apprit: « Namba », la technique de marche des ninjas.
On arriva devant un siège retourné face à trois ordinateurs où on pouvait voir les caméras de surveillance de l'hôtel, où nos camarades étaient couchés, malades, dans leur futon.
A droite du siège, il y avait une mallette avec une bombe dessus. Un câble rouge, un bleu et un jaune. Les antidotes devaient être dedans.
Karasuma pointa son pistolet vers un détonateur sur le bureau et nous ordonna d'avancer.
L'idéal serait de le maîtriser. S'il nous repère, il tirera dans le bras.
On doit lui tomber dessus et l'immobiliser.
À la seconde où nous allions sauter, il pris la parole, nous faisant tous sursauter.

- Ça me gratte. Chaque fois que j'y pense, ça me gratte !

Cette voix...

- Mais est-ce à cause de ça ? Comme mes plaies sont toujours exposées à l'air libre, j'ai les sens plus aiguisés.

Merde ! Il nous a repéré, c'était sûr !

Il balança des dizaines de détonateurs dans la pièce.

- Je vous l'ai dit ! Je m'étais préparé à tuer un monstre capable de se déplacer à Mach 20. J'ai prévu des télécommandes de rechange au cas où. Même à terre, je pourrais encore appuyer sur le bouton.

- Allez Takaoka, sort de la, soupirais-je.

Mes camarades me regardèrent, surpris.

- On a perdu le contact avec trois tueurs et un fonctionnaire. Commença Karasuma.
- Le fonctionnaire a disparu avec les fonds secret du ministère alloués aux assassinats.

Takaoka se leva de son siège et fit face à nous. Son visage était fatigué et des plaies, symétriques, de chaque côté de ses joues, démontraient plus une forme d'eczéma que de vraies blessures. Son regard était fou.
Il a totalement déraillé.

- Ouah... T'es encore plus moche que d'habitude... Souris-je.
- Qu'est-ce que tu as en tête, Takaoka ! S'énerva Karasuma.
- Vilains garnements ! Vous êtes entrés par la porte de service. Papa ne se rappelle pas vous avoir éduqués comme ça. Tant pis pour vous, je vais vous donner un cours de rattrapage. Allons sur le toit. J'ai réservé un grand accueil à mes élèves chéris. Et un traitement spécial pour toi, Katsu.

Un frisson me parcourut le corps.
Il pris la mallette et s'en alla vers le toit, notre classe derrière lui.

oOoOoOo

- Tu as engagé des tueurs et inoculé un virus aux élèves. As-tu perdu la tête ?
- Oi Oi Oi ! Je sais ce que je fais ! Ce plan pourrait bien sauver la Terre. Si ces deux minus m'avaient gentiment apporté le poulpe, mon plan d'assassinat se serait déroulé sans problème. Et toi Katsu, connaissant ta famille, tu serais venue pour les sauver, même seule s'il le fallait. Je comptais alors t'utiliser ! J'ai une baignoire remplie de balles anti-Koro. Je t'y aurais mise, avec le poulpe à côté, puis je vous aurais recouvert de ciment. Pour retrouver sa forme normale dans toucher les billes, il aurait dû provoquer une explosion que t'aurait
Tu-Ée~. Mais il aime trop ses élèves pour faire quelque chose d'aussi horrible ! J'en ai conclu qu'il se laisserait gentiment fondre !

Je mis ma main sur ma bouche, abasourdie.

- J'ai eu des sueurs froides en vous voyant tous débarquer, mais ça ne changera pas grand chose ! C'est moi qui décide selon mon humeur lesquels d'entre vous ont le droit de vivre.
- Croyez-vous que je vais tolérer ce que vous faites ?

Je me retourna vers Koro qui était rouge de colère.

- Ce sera toujours plus humain que ce que j'ai subi à cause de vous ! Chaque fois que je pense à leurs regards méprisants et à ce couteau, je suis pris de démangeaisons sur tout le visage ! Je ne dors même plus la nuit !! Je vais restaurer ma réputation et vous humilier encore plus que vous ne m'avez humilié. Surtout toi, Nagisa Shiota ! Tu as ruiné mon avenir et ça, je ne te le pardonnerai jamais !
- He ?~ Tu as donc fait venir Nagisa pour assouvir ta vengeance. Avec ton gabarit, tu serais vraiment content de te battre ? S'amusa Karma, un sourire narquois. Je pourrais d'avantage te divertir.
- Karma ! M'étranglais-je, T'es fou ou quoi ?!
- Je compte bien prendre ma vengeance pour ce qu'il t'a fait.
- Espèce de cinglé ! Tu as imposé tes règles et Nagisa a quand même gagné ! Je te le confirme, même si tu avais gagné ce jour-là, on te détesterait quand même ! Cria Terasaka
- Je me fous de votre avis, sales gosses !!!! Hurla Takaoka. N'oubliez pas que je peux tuer la moitié de votre classe !

Terasaka était mal au point et tremblait à vue d'oeil. Je posa ma main sur son épaule.

- Tiens bon Terabaka.

Il hocha la tête.

- Le minus, viens seul. Suis-moi jusqu'a l'héliport.
- Non, Nagisa, n'y va pas ! Supplia Kayano.
- Je ne veux pas y aller. Mais j'y vais quand même. Enragé comme il est, qui sait ce qu'il va faire ? Je vais essayer de lui parler pour le calmer et récupérer l'antidote.
- Nagisa attend ! M'écriais-je.

Je m'avança de quelques pas.

- Surtout, fais bien attention okay ? Et tabasse-le bien pour moi !

Il me fit un sourire franc et s'en alla.

On le suivit pour assister au combat.

Nagisa s'avança en face de Takaoka jusqu'a un poignard posé au sol.

Takaoka sorti quelque chose de sa veste.
Karasuma pointa son arme.

- Takaoka !
- He ! Ne t'en fais pas, je fais juste ça pour ne pas être dérangé.

Il appuya sur un détonateur qui fit exploser les escaliers devant nous.

Holy shit.

- Maintenant, plus personne ne pourra monter ici. Tu as compris ce que je voulais, n'est-ce pas ? J'ai une revanche à prendre.
- Attendez ! Je ne suis pas venu pour me battre.
- Forcément, tu ne peux plus m'avoir avec tes méthodes de lâche. Il est évident que je te battrai instantanément. Mais si j'en finis trop vite avec toi, je ne serai pas satisfait. Alors, avant qu'on se batte, tu vas devoir faire quelque chose.

Je stressais à mort pour Nagisa, tellement que je pris la main de Karma pour essayer de me rassurer.

- Demande pardon. Ordonna Takaoka. Tu m'as lâchement attaqué par surprise parce que tu es faible. Et pour ça, tu vas sincèrement t'excuser.

Nagisa s'exécuta et se mis à genoux.

- Je...
- C'est ça que t'appelles «se prosterner», stupide mioche ! Demande pardon en mettant le visage à terre !

Nagisa resta de marbre et regarda les antidotes. Il baissa la tête contre le sol.

- Je vous ai lâchement attaqué par surprise parce que je suis faible. Je vous demande pardon.
- Et après ça, tu as fait le fier. Tu m'as dit de partir !

Il posa son pied sur le crâne de Nagisa.

- Quel gamin s'adresse à un adulte comme ça ! Quel élève s'adresse comme ça à son professeur !

Il écrabouilla la tête de mon pauvre camarade.

Quelle enflure.

Je serra mon emprise sur la main de Karma qui ne protesta pas.

- Je ne suis qu'un gamin, qu'un élève, et j'ai été insolent envers un adulte, un professeur. Je vous demande pardon. Je suis vraiment désolé.
- Bien, tu as enfin été sincère ! Papa est très content. Pour te récompenser, je vais t'apprendre quelque chose d'amusant ! Smog m'a montré des images des gens qui meurent du virus ! Ils ont le corps tout boursouflé et leur tête ressemble à une grappe de raisin. C'est hilarant ! Ça te dit de voir ça, Nagisa ?

Il jeta la valise dans l'air et appuya sur le détonateur.

Je mis ma main sur ma bouche et écrabouilla la main de Karma. Aucun son ne sortait de ma bouche, abasourdie.
Il me caressa la paume avec son pouce ce qui me rassura malgré ma haine grandissante.
Takaoka était littéralement mort de rire.

- Tadaomi ! Tire ! Tue le ! Criais-je, haineuse.

Il m'ignora.

- Oui ! C'est ça le visage que je voulais voir ! Tu pourras écrire ça dans ton carnet de vacances ! Tu décriras la gueule de tes amis qui se transforme en grappes de raisin !

Je m'énervais vraiment.
Puis, je remarqua Nagisa. Son regard. Sa posture. Sa respiration haletante.
La haine le consumait.

Il prit le couteau et se releva doucement.

- Je... vais te tuer...

Son regard était vif et haineux.

- C'est bien, c'est comme ça que tu dois réagir.
- Je vais te tuer !!

Nagisa, ne fait pas ça ! Ne fait pas mon erreur !