𝟸𝟻. 𝙻𝚒𝚋𝚛𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚕'𝚊𝚒𝚛

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Libre comme l'air

     La nuit était tombée à présent et Zuko courrait à travers les couloirs de l'immense tour à en perdre haleine, se maudissant d'avoir été d'une telle naïveté en même temps qu'il maudissait San pour ne rien lui avoir dit, jouer encore et toujours de mensonges par omission comme elle semblait tant aimer le faire. Il sentait une gerbe d'étincelles crépiter au bout de ses doigts tandis que les flammes venaient lui ronger la gorge, manquant de jaillir sur sa langue si d'aventure on cherchait à le contrarier. Il dut pourtant paraître bien assez menaçant comme cela puisque lorsqu'il déboucha dans le couloir qui menait à la cellule de San, le garde qui en surveillait l'entrée déguerpit sans demander son reste.

     « San a refusé en bloc de transmettre son savoir à qui que ce soit à son arrivée. »

     En était-il étonné ? Pas vraiment. En était-il inquiet ? Déjà bien plus, en effet. Parce qu'il avait toujours été en première ligne pour ce qui était d'essuyer la contrariété du Seigneur du Feu Ozai et il ne souhaitait cela à personne. Et surtout pas à San.

     « Ton père la force à participer à des Agni Kai à répétition. »

     Agni Kai. Une pratique qui le dégoûtait tellement que si par miracle il accédait un jour au trône il aurait tôt fait de la bannir du pays. Mutiler, blesser, humilier sous couvert de la sacro-sainte tradition, il n'y avait rien de plus hypocrite à ses yeux. Il crispa ses doigts sur la poignée de la lourde porte de métal tandis que le garde s'éloignait véritablement au pas de course.

     « Elle ne sait pas encore pourquoi, peut-être le comprendra-t-elle bientôt mais Azula affirme qu'ils font tout pour la garder à peine assez forte pour se battre, pas assez pour réfléchir. »

     Bien sûr elle lui avait paru un peu éteinte, la seule et unique fois où il avait osé lui rendre visite, silencieuse et prostrée qu'elle avait été. Mais bêtement, il s'était dit qu'elle devait probablement lui en vouloir au point où simplement lui adresser la parole lui donnait la nausée. Jamais il n'aurait ne serait-ce qu'imaginé la terrible réalité. Une réalité qui le répugnait à en regretter son ascendance mais qui, au moins, avait eu le mérite de fixer une bonne fois pour toutes les certitudes qui s'étaient frayées un chemin dans son esprit.

     Et la voix de Mai continuait à résonner dans son crâne.

     « Elle croit certainement lutter encore et encore pour ses convictions, du fin fond de sa cellule, et honnêtement, ça me fait mal au cœur pour elle. Ils la forcent à user de sa Maîtrise face à une assemblée des meilleurs professeurs du pays qui notent consciencieusement chacun de ses mouvements, chacune de ses inspirations. »

     Trop abasourdi pour réussir à saisir ce que Mai voulait véritablement lui dire, Zuko se souvenait avoir ri nerveusement, lui avoir demandé où elle voulait en venir, ce que tout ceci pouvait bien signifier. Et quand la vérité était tombée, comme un couperet, il l'avait plantée sur place sans un mot, sans un regard et par-dessus tout, sans songer à tout le mal qu'il aurait pu lui faire et avait couru jusqu'à cette tour.

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant