40: Une espagnole

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Narrateur Antoine Griezmann:
Madrid, 14 octobre 2018:
Quelqu'un frappe à la porte de l'infirmerie et entre doucement. Ma petite femme est là avec les larmes aux yeux. Elle s'approche et me serre dans ses bras tandis que le médecin revient:
Sonia: Tu m'as fait peur...
-: Ça va, on va aller faire des radios rapidement pour voir ce qu'il se passe.
Sonia: J'espère que ce n'est pas trop grave.
-: Je suis en béton ma puce, je vais vite guérir.

Le médecin me dit que l'ambulance arrive pour me déposer à l'hôpital. Sonia reste au stade pour voir la fin du match et je pars en direction de l'hôpital. Les infirmiers m'emmènent rapidement pour faire les examens. Heureusement que ce sont des hommes parce que Sonia aurait fait une crise de jalousie. Elle déteste qu'une autre femme qu'elle me touche ne serait-ce que l'épaule et je la comprends parfaitement. Après les examens, on me remet dans une salle des urgences. J'entends une femme crier et je comprends vite que c'est Sonia:
Sonia: Puisque je vous dit qu'il s'agit de mon mari! Je ne suis pas une de ses fans!
-: Je vois une infirmière S'il vous plaît? Elle vient vers moi Vous pouvez faire entrer ma femme? Je sens qu'elle va tuer la secrétaire si elle ne la laisse pas entrer.
Infirmière: Bien sûr, comment s'appelle-t-elle?
-: Sonia. Elle a des cheveux très courts et blonds.
Infirmière: Je vais la chercher.

Je la remercie et elle part. Mais femme arrive quelques instants plus tard, très énervée. Je lui attrape la main et elle commence à se calmer:
-: Je reconnais bien ma petite femme. Une espagnole qui a le sang chaud.
Sonia: Je déteste m'énerver mais personne ne me croit quand je dis que tu es mon mari...
-: Ils seront bientôt obligés de te croire mon coeur.
Sonia: J'ai hâte de t'épouser et j'ai déjà une date en tête mais ce n'est ni le lieu, ni le moment d'en parler.

Un médecin arrive et je passe mes bras autour de la taille de Sonia qui s'est installée sur le lit:
Médecin: Vous allez pouvoir profiter de lui quelques semaines mademoiselle. Vous vous êtes fait une belle fracture de la cheville.
-: Et qu'est-ce que je dois faire pour que tout se remette en place?
Médecin: Vous allez rester ici et nous allons vous opérer. Il n'y a pas d'autres solutions. Une fois l'opération faite, vous aurez un plâtre pendant un mois et ensuite un deuxième plâtre pour vous réhabituer à marcher pendant un mois et demi je pense. C'est pour votre bien monsieur Griezmann. C'est ça ou plus jamais de football. Je hoche la tête Je vais aller chercher les infirmières, elles vont vous mettre dans une chambre pour que vous puissiez vous doucher et être prêt pour l'intervention. Pendant ce temps, vous pourrez aller chercher ses affaires madame.
Sonia: D'accord... Je... Je peux rester avec lui avant l'opération..?
Médecin: Bien sûr, vous pouvez rester pour la nuit si ça peut vous rassurer. Ne pleurez pas mademoiselle, tout va bien se passer.

Il lui sourit doucement avant de quitter la pièce. Je sèche les larmes de ma princesse en la rassurant. Elle me serre contre elle avant de poser son visage contre mon cou:
Sonia: Tu ne pourras plus jouer pendant plus de deux mois... Je suis désolée.
-: Ce n'est pas grave. Je vais en profiter pour passer du temps avec vous mais aussi pour préparer notre mariage avec toi. Elle hoche la tête et se frotte les yeux Tu es beaucoup trop sensible en ce moment. Tu es sûre que tu n'es pas enceinte..?
Sonia: J'ai juste mes règles et j'ai tellement peur que tu sois triste à la maison...
-: Triste de rester avec toi? Quel genre de mari je serais si j'étais triste de rester avec la plus belle femme du monde?
Sonia: Triste de ne pas pouvoir jouer au football...
-: J'essayerais d'être encore meilleur aux jeux vidéos et je travaillerais avec toi pour ne pas y penser.
Sonia: Travailler avec moi?
-: Je continuerais d'écrire tes articles en espagnol.

Les infirmiers arrivent avant que Sonia ait pu me répondre. Elle descend du lit mais je la tire par la main avant de l'embrasser en voyant la façon dont les hommes la regardent. C'est ma femme, personne ne la regarde.

Narrateur Sonia Lopez:
Madrid, 15 octobre 2018:
Il est environ trois heures du matin quand j'arrive à la maison avec les enfants. Hugo porte gentiment sa petite soeur qui dort tandis que j'ai Mathéo dans les bras. Il s'est endormi lui aussi. Nous avons attendu qu'Antoine soit de nouveau dans sa chambre pour quitter l'hôpital. Les chirurgiens l'ont opéré avec succès et je suis rassurée. J'emmène les enfants dans ma chambre et Hugo part se mettre ne pyjama. Il revient plus tard avec les vêtements de son frère tandis que je le déshabille. J'ai laissé Malía en body pour le moment:
-: Tu veux bien apporter un pyjama pour ta petite soeur?

Il hoche la tête et quitte la pièce pour le faire. J'en profite pour coucher mon plus jeune fils dans mon lit. Hugo revient et s'installe doucement à ses côtés. J'ajoute Malía sous la couverture et pars me mettre en pyjama. Je m'allonge sur le matelas et ferme les yeux, épuisée par la soirée que nous avons passé. Quand je me réveille, il est dix heure et les enfants dorment toujours. J'appelle Antoine en vidéo et il décroche vite:
Antoine: Je m'ennuie sans toi... En plus, il y a une vieille infirmière qui me drague.
-: Je viendrais bien te sauver mais les petits monstres dorment encore Je décale mon téléphone pour qu'il les voit C'est dur la vie d'enfants.
Antoine: Quelle bande de marmottes.

Nous continuons de parler quand Malía se met à hurler en pleurant. Je pose le téléphone sur mes jambes et prends ma princesse dans mes bras. Elle s'accroche à mon cou et continue de pleurer. Antoine parle doucement pour la calmer. Malía adore quand son père lui parle après un cauchemar:
Antoine: Ma princesse. Calme-toi, c'est rien. Maman est avec toi, elle te protège.

J'embrasse ses cheveux blonds pendant qu'il essaye de la rassurer. Elle finit par se calmer une vingtaine de minutes plus tard. Je frotte le dos de Malía avant de sortir de la chambre avec elle. Elle tient mes doigts avec ses deux mains ce qui ne m'étonne même pas. Elle a fait un cauchemar, du coup, elle s'accroche à moi. Je lui tends mon téléphone et la prends dans mes bras pour descendre. Elle se concentre sur son papa qui lui fait de grand sourire:
Malía: Où papa?
Antoine: Je me suis blessé hier soir du coup, je suis à l'hôpital. Tu viendras me voir tout à l'heure avec maman et tes grands frères.
-: Il n'est vraiment pas doué mon petit coeur.
Antoine: Malía rit doucement Tu te moques de moi ma princesse? Il sourit Il en fallait peu pour que tu retrouves le sourire.
-: Tu restes au téléphone avec papa mon ange? Je vais te préparer ton petit-déjeuner.

Elle hoche doucement la tête et je l'installe sur une chaise:
Malía: 'Sou papa...
Antoine: Je vais t'en faire énormément quand tu vas venir.
Malía: 'Viens quand?
Antoine: Tu viens me voir ce midi et je reviens vite à la maison pour m'occuper de toi toute la journée. Mais avant ça, tu dois prendre un petit-déjeuner de championne pour être en pleine forme.

Je pose son biberon devant elle et elle l'attrape pour le porter à sa bouche. Je récupère le téléphone et le pose un peu plus loin. Elle peut le regarder tout en buvant son biberon. Antoine la fixe avec un regard indescriptible et je fonds complètement.

{Tome 2} Une vie transformée à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant