Dans l'intimité de la nuit

198 6 14
                                    

Akihito laissa la langue brûlante d'Asami pénétrer ses lèvres, se rendant compte de son propre besoin d'avoir la présence d'Asami tout autour de lui, et en lui. Laissant les bras de l'autre l'encercler, Akihito se laissa complètement guider dans cette danse, cette danse à laquelle il était invité, comme toujours, par Asami. Les bras d'Akihito restèrent collés contre son corps, pendant qu'Asami l'embrassait fougueusement, le journaliste ne voulait plus penser à rien d'autre qu'aux assauts répétés de Ryûichi contre sa propre langue, seule, face à ces attaques puissantes et infatigables. Que c'était bon de laisser Ryûichi mener le jeu, comme dix ans auparavant, peut-être que c'était de ça dont il avait besoin à la maison... De repos et de quelqu'un qui l'attendait chez lui, dans son lit, ou ailleurs.

Asami passa allègrement sa langue sur les joues déjà rouges du plus jeune, qui le laissait réellement faire, c'était comme s'il renouait un peu avec la confiance qu'il lui avait autrefois maintes fois accordé. Asami laissa un léger soupir de soulagement sortir de sa gorge, avant de regarder avec beaucoup de tendresse Akihito. Le journaliste devait vraiment être épuisé pour se laisser mener comme ça, Raibaru devait être singulièrement pernicieux pour faire un coup pareil, jamais aucun des rivaux d'Akihito par rapport à Asami n'avait réussi à mettre le jeune homme autant hors de lui. Pour Asami, c'était définitivement une première.

C'était bien plus qu'une simple rivalité amoureuse, où Raibaru savait qu'Akihoto savait que Raibaru avait envoyé des cadeaux à Asami, et où Raibaru savait enfin que c'était Akihito qui avait envoyé ses cadeaux à la poubelle. Seulement, Raibaru ne savait certainement pas qu'Akihito avait deviné clair dans son jeu, depuis qu'il l'avait intégré dans son journal. Pour quelles autres raisons, à part le prestige, Raibaru aurait-il pu embaucher Akihito comme ça ? Mais Akihito ne revenait pas travailler au Japon pour des raisons banales : Akihito éprouvait la nécessité de travailler, il avait certes besoin de reconnaissance, mais surtout par rapport à lui-même...

Alors que Raibaru était une toute autre sorte d'animal, c'était un homme qui utilisait le journalisme pour son propre avancement, il avait vu toutes les possibilités qu'offrait le journalisme, à part voir son nom écrit dans le journal, des contacts dans les différentes chaînes télévisées, des contacts parmi d'autres journalistes qui pouvaient l'aider à se propulser davantage, voyant son nom cité dans d'autres journaux, des contacts parmi les célébrités, des contacts parmi les photographes, naturellement, il adorait se voir à la première page, des hommes politiques, des magistrats... En clair, il visait un très large panel de personnes pour se voir au sommet, genre un cabinet ministériel.

Et le comble dans tout cela, c'est qu'il ressemblait beaucoup à Akihito... L'homme et Akihito avaient à peu de choses près le même visage, à la différence que Raibaru avait des cheveux noirs et des yeux rougeâtres, comme un vampire. Quand Asami le voyait apparaître sur un plateau télévisé, il ne pouvait pas s'empêcher de le trouver singulièrement hideux. Si les yeux d'Akihito brillaient de malice et d'espièglerie, ceux de Raibaru étincelaient de calculs et de machinations. Si Akihito riait de bon coeur, Raibaru riait quand une plaisanterie devait paraître amusante. C'était comme observer un jumeau maléfique d'Akihito. Et jamais Asami ne permettrait Raibaru de pénétrer son cercle privé. Il adorait trop la franchise d'Akihito et son courage pour le quitter comme ça. Finalement, c'était peut-être de ça que souffrait Akihito, cette rivalité devait vraiment le miner, d'autant plus qu'ils se ressemblaient physiquement. Sentiment horrible.

- Tu comptes beaucoup plus à mes yeux que cet homme, crois-moi, sinon je ne serais pas là en ce moment.

Akihito repoussa Asami, les yeux emplis de fureur :

- Ce n'est pas de ça qu'il s'agit ! Tu le sais très bien Ryûichi !

Mais Asami lui répondit tout de même :

Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant