Quelques jours plus tard, Yamato Shinzô était encore sous le choc de cette fameuse nuit, il n'arrivait pas à ccomprendre qu'un journaliste en apparence incorruptible pouvait fréquenter un homme aussi horrible. Il avait cru les journaux disant que cet homme était le symbole même de l'indépendance, de la liberté des journalistes, du courage, de l'abnégation. Mais il n'en était rien. C'était un démon au visage d'ange, quelqu'un d'absolument détestable. Le découvrir avait été une véritable immondice. Il avait pris plusieurs verres de sake pour s'en remettre, tellement son dégoût était immense.
- Tout se passe bien pour vous, monsieur ?
Kuroda était singulièrement inquiet pour Yamato, il affichait une mine affreuse ces derniers temps, il devenait colérique, véhément et ne tolérait plus la moindre erreur de la part de ses subordonnés. Il avait changé, définitivement. Etait-ce le fait qu'il avait découvert, apparemment, des preuves à l'encontre d'Asami qui le mettait dans un tel état ? Sans doute. Ou alors, il avait découvert autre chose, et cet être autre chose le rendait plus colérique que jamais... Il faudrait creuser de ce côté-là.
- Je me porte comme un charme, Kuroda, merci de vous inquiéter pour moi.
Kuroda sourit poliment, sentant très bien que quelque chose ne tournait pas rond chez le commandant, pourtant réputé pour garder son calme imperturbable peu importait la situation. Ceci dit, Asami avait dit que Yamato avait perdu sa maîtrise apparente chez lui, quand il avait vu les photos d'Akihito étalées sur les murs. Il avait paru froudroyé par sa découverte. Il devenait dangereux tant pour Asami, et même s'il ne le savait peut-être pas encore, pour Akihito.
- Je me demandais simplement pourquoi vous ne considériez pas les élément apportés comme des preuves.
Kuroda sourit encore une fois aimablement :
- Vous savez, Yamato, vous vous présentez à mon bureau, avec ces clichés, ces preuves tangibles, comme on les appelle, mais rien n'indique que cet entrepôt appartient réellement à Asami Ryûichi. Avez-vous un acte de vente qui permette de compromettre cet homme ? Pour ma part, ces éléments apporteraient beaucoup plus.
Yamato se leva :
- Elles sont suffisantes pour le mettre en prison, pour moi.
Si seulement cet homme était moins procédurier, plus pragmatique, Asami Ryûichi serait derrière les barreaux depuis des lustres ! Mais il avait fallu que l'homme qui s'occupait de ce dossier épineux au tribunal soit le procureur le plus à cheval sur les règles de tous.
- Faute d'autres preuves plus concrètes, je suis dans l'obligation de ne pas pouvoir porter ces preuves devant un juge.
Kuroda plaça ses mains sous son menton, les coudes sur son bureau :
- De plus, ce sang, ces traces de drogue, tous ces indices, pourraient provenir de n'importe quel gang. Vous êtes un excellent homme, Yamato, je sais que votre impatience de voir Asami enfin arrêté grandit de jour en jour, mais apportez-moi de quoi arrêter cet homme.
Yamato grimaça :
- Très bien.
Yamato connaissait la chanson avec Kuroda, c'était un bureaucrate de la pire espèce : un homme qui s'enlisait dans les papiers, les règles, ses livres de droit, et trouvait toujours une parade aux éléments nouveaux, aux informations qu'il apportait. Certes, Kuroda ne pensait pas à mal, mais c'était franchement agaçant, comme présentement.
- Vous savez, ça fait cinq ans qu'on se côtoie dans le cadre de cette affaire, et vous me sortez à chaque fois les mêmes arguments. Parfois, j'ai l'impression que vos supérieurs ne veulent pas perdre leurs têtes.
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Dans la tourmente
FanfictionFanfiction inspirée du manga Viewfinder de Yamane Ayano Après avoir quitté Asami pendant près de dix ans, Akihito revient au Japon, un prix Pulitzer sur les bras, auréolé de gloire... Cependant, il cache un lourd secret, un secret qui peut tout bou...