Dernier sang

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Avertissements : Sang, morts et violences ! 

Akihito avait cru un moment que sa vie finirait  pendant une horrible seconde, mais il avait vu Asami courir vers lui, la peur se lisant clairement dans les yeux et se dit qu'il serait peut-être sauvé.  Cependant, il croyait fermement que l'homme ne pourrait arrêter la lame d'Arbatov à temps, à temps pour lui sauver la mise. Alors c'était avec surprise et soulagement qu'il constata que la main de l'homme avait arrêté le bras meurtrier d'Arbatov. Arbatov, qui n'avait pas vu Asami, trop concentré sur sa tâche, jura profondément quand il ne put plus bouger son arme. Puis, lentement, il tourna la tête, et vit quel était son nouvel adversaire :

- Asami Ryûichi, tu te montres enfin.

Asami n'afficha aucun sourire pour une fois, au contraire, son visage affichait le plus grand sérieux, le plus grand calme, cependant ce qui était saisissant, c'étaient ses yeux... L'or de ses iris brillait d'un éclat singulièrement mauvais, d'un éclat qui ne disait rien qui vaille, le désir de mort émanait de ce regard.

- Arbatov.

Le Russe sourit d'un air narquois, plongeant ses iris bleus dans ceux dorés de l'autre homme, son adversaire de longue date. Depuis qu'il avait jeté son dévolu sur les plans de Macao, Arbatov avait  mis un point d'honneur à les lui reprendre. Il avait enlevé Akihito pour parvenir à les lui soutirer, cependant, les événements avaient tourné en sa défaveur, son oncle était mort de la main d'Asami et les données étaient retournés chez Feilong. Tout avait été pour le mieux, pour les deux hommes. Pas pour Arbatov.

- Mon oncle te passe le bonjour.

Le regard d'or ne broncha pas, il n'éprouvait aucun regret pour son geste, cet homme avait commis l'irréparable en s'en prenant à l'être qui partageait désormais sa vie. Les règles avaient été simples, très simples même, pas de sang versé cette nuit-là. Cependant, le premier sang avait été la blessure d'Akihito, Yuri avait brisé ces règles, son châtiment avait été simple : la mort.

- Curieux, la dernière fois que je l'ai vu, il servait de repas aux requins.

Le coup d'Arbatov fut aussi vif que rapide, il coupa la joue d'Asami qui répliqua par le même geste. Le visage d'Arbatov était dorénavant barré d'une longue entaille horizontale sur les joues passant par  le nez. L'homme se passa la main sur son visage pour constater l'étendue des dégâts : tout son visage était couvert de liquide écarlate, Asami n'y était pas allé de main morte.

- Enfoiré.

Asami sourit sinistrement :

- Premier sang versé, le deuxième signe la mort, tel oncle, tel neveu.

Arbatov entama plusieurs mouvements de bras, de jambe, de pied, mais à chaque fois son épée tranchait littéralement le vide. Il attaquait avec la colère, juste la rage, son désir de venger son oncle était tellement fort que la raison ne dictait plus ses actes. Avec toutes ses années à ruminer le manque laissé par son oncle, il n'était plus capable de raisonner correctement. Alors qu'Asami évitait avec fluidité chacun de ses gestes,  pour lui, c'était comme assister au spectacle de danse à l'opéra. La grâce et la vivacité d'Asami étaient tout bonnement époustouflantes. Akihito n'avait jamais vu quelqu'un se battre comme ça : une panthère qui s'amusait simplement avec sa proie. Et pourtant, le sérieux ne quittait pas une seule seconde le visage de son amant de toujours.

Cependant l'ébahissement d'Akihito fut de courte durée puisqu'un objet dur se colla à sa tempe. Ses yeux se dirigèrent vers l'origine de la soudaine pression sur son crâne et découvrit un Yamato plus que jamais déterminé à en finir. Yamato était comme son amant, lassé de ne pas pouvoir parvenir à ses fins avec Asami Ryûichi, il recourait à toutes les méthodes possible et imaginable. Peu lui importait la légalité, tout ce qu'il lui fallait, c'était le corps de l'homme étendu à ses pieds. Et surtout le faire souffrir de la pire manière qui fut : retirer la vie de son compagnon. Akihito n'aurait même pas eu le temps de réagir, il serait mort dans la minute qui suivrait. C'était juste rageant. Or, quelqu'un tira sur le flingue et celui-ci vola en éclat. Se tournant vers l'origine du tir, il vit Suoh qui avait sorti son arme à feu pour protéger Akihito.

Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant