Discussion intense

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- Alors comme ça, Yamato et Raibaru s'allient... C'est inquiétant, en effet. Raibaru tient littéralement les media dans sa poche, il a de nombreuses connaissances dans le milieu, tandis que Yamato est un policer immensément respecté par ses pairs. C'est problématique.

Akihito porta son verre de vin rouge à ses lèvres, le liquide coula dans sa gorge comme de l'eau de source, Asami savait très bien choisir ses vins, pas de doutes à ce niveau-là. Mais Akihito n'avait pas demandé à voir Asami au cours d'un repas juste pour la nourriture, il s'inquiétait beaucoup pour Asami, et pour lui-même.

- Très ennuyeux, oui. Et en plus, Yamato a une dent contre toi, certes, il désire te mettre en prison, mais ça va bien au-delà de la simple enquête de courtoisie, il n'est plus capable de faire la différence entre son travail, et ses sentiments. Ca fait de lui un mauvais policier.

Asami coupa un morceau de viande dans son assiette, il avait demandé à Kirishima un plat européen pour changer, un plat originaire de France, un pays qu'Akihito adorait beaucoup, et qu'il rêvait de pouvoir visiter à nouveau, avec Asami cette fois-ci.

- C'est sans compter Raibaru, qui te voit comme son rival au plan personnel comme si cet homme pouvait espérer partager mon lit. Il n'a pas ce que je recherche chez quelqu'un, ce frisson de l'aventure, l'amour du danger, un challenge. Et Raibaru n'a pas ce goût du risque comme toi, au contraire, ça fait de lui quelqu'un de strictement inférieur à toi.

Asami lui avait déclaré ces mots comme s'il s'agissait d'une affaire comme une autre, mais quelque chose dans son regard remuait, comme une flamme, il regardait Akihito avec une certaine fierté, que nul autre ne pouvait réveiller. Au contraire, Akihito était le seul dans son cercle à avoir cet immense privilège. Ceci dit, Akihito sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine, comme si un arc électrique l'avait parcouru tout entier. Jamais auparavant, Asami n'avait évoqué ses sentiments aussi ouvertement, aussi explicitement, il voulait vraiment le rassurer ? Le jeune homme sentit sa gorge se serrer, et il déposa un rapide baiser sur les lèvres d'Asami.

- Ryûichi, je ne pense pas qu'un jour il t'aura, il est juste indigne de toi.

Asami prit le menton d'Akihito dans ses mains :

- Il ne sera jamais toi, crois-moi, ce n'est qu'une pâle imitation de journaliste.

Asami s'était levé de son siège, contournant prestement la table, entourant Akihito de ses bras, lui intimant de se lever de son propre fauteuil, le forçant à le regarder bien en face :

- Je t'aime.

Alors quelque chose explosa dans le coeur du journaliste, il avait attendu quinze longues années pour entendre ces mots, quinze longues années à s'inquiéter, à douter, se demander, à cogiter, à essayer de comprendre, à souffrir du regard des gens qui fréquentaient le yakuza... Tout vola en éclat en quelques secondes, Akihito se laissa aller contre le corps d'Asami, et enfouit son visage dans le creux de sa nuque, cachant à peine ses larmes. Il avait cru, pendant un temps, qu'Asami ne l'aimait pas, mais c'était tout le contraire, il l'adorait, le vénérait même.

Il sentit la chaleur réconfortante des bras d'Asami tout autour de lui, le pénétrant au plus profond de son être. Il avait un besoin de sa présence, un besoin tel qu'il ne pouvait plus se passer de lui, surtout en ce moment, mine de rien, les événements récents ne lui permettaient pas de souffler un petit peu. Alors, retrouver Asami, pour un dîner aux chandelles, était un présent qu'il acceptait de suite. Asami était le seul qui arrivait à calmer son désir de trouver les solutions tout de suite, le seul à pouvoir l'apaiser de la sorte, le seul dans la vie d'Akihito à avoir jamais pu lui mettre un peu de baume au coeur.

Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant