Chapitre 1

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Capucine , 7h15 :

"Bipbipbip"

Grrr... fichu réveil!
Mes paupières se fesaient faignantes se matin tant la lumière les agressait. Ce son répétitif agaçant si je ne m contenais pas, je l'aurais volontiers éclaté contre le mur de ma chambre. Oui, je faisais partie des rares personnes qui possédaient encore un réveil. Malgré l'énervement qu'il me prodiguait, je restais un brin conservatrice. Mon goût pour les anciens objets, révélait chez moi un petit côté antiquaire et surtout une éternelle sentimentalo-matérialiste.
Depuis petite, ma mère adoptive qui m'avait élevée, prenait un malin plaisir à éveiller ma curiosité. J'avais toute une vieille collection d'objets ancien que j'affectionnais particulièrement. Tous me remémoraient un souvenir, une émotion, une personne.
Je passais ma main par dessus la couette et éteignais l'engin.
Je marchais involontairement sur la queue de ma minette kitty en me levant, qui étais comme à son habitude vautrée sur mon tapis. L'animal cracha en ma direction mécontente et partie se réfugier dans le salon.
J'éclatais de rire , pauvre kitty.
Malgré ma nuit agitée j'avais réussi à trouver le sommeil , elles étaient sans cesse inondées de curieux cauchemars.
Je m'étais documenté à la librairie mais rien de bien concluant. J'avais même envisagé la prise de somnifères en esperant que cela m'offre un brin de tranquillité.
Je poussais la porte de ma salle de bain, il fallait que je me prépare.
Mon regard s'arrêtait sur mon reflet dans la glace qui était loin d'être flatteur.
Je manquais de couleur et mes yeux rougis agrémentés de magnifiques cernes marqués qui venaient les souligner.
Mes traits tirés trahissaient mon manque de sommeil et mes cheveux brun en pagaille me donnaient l'air d'une folle sortie tout droit d'un asile.
Je sautais donc sous la douche pour arranger mon affolante apparence du matin. Enfin séchée et presque habillée, je restais là indécise devant mon armoire.

Jupe,robe, short ? C est dingue d'en avoir une pleine armoire et de ne jamais savoir quoi ce mettre...

J'optais pour une petite jupe à fleur et un petit haut blanc blousant. Si l'on croyait les dires du présentateur météo ,il nous avait annoncé la veille que le thermomètre allait exploser.
J'avais donc jugé que quelque chose de léger suffirait. Après un rapide coup d'oeil à mon psiché, j'étais satisfaite de ma tenue.
Au diable le maquillage aujourd'hui, je ne voulais pas ressembler à un petit panda avec un écoulement de mascara. Je ramassais mon épaisse chevelure en une queue de cheval grossière et m'aspergeais de mon parfum fétiche.

Assise sur un des tabourets dans ma cuisine , je restais complétement pensive à regarder mon café couler dans mon mug.
Mon arabica du petit épicier d'en bas valait de l'or, son arôme subtil et délicat était un orgasme pour mes narines et mon palais. Il se chargeait de me réveiller en douceur chaque matin. Un parfait dissolvant à mauvaise humeur. En me délectant de ma boisson, je me remémorais ces rêves pour la énième fois. Peut-être que cette fois-ci il me viendrait comme un message ou un signe qui mettrait la lumière sur cette zone d'ombre. Éternelle optimiste ou alors trop entêtée je cherchais à le découvrir coûte que coûte, un jour ils se révéleraient à moi comme une évidence et j'en saisirais la moindre signification.

" Toujours cette pizzeria à la devanture rouge criarde, la douce mélodie d'un musicien de rue et les odeurs ennivrantes des cuisines. Les gens parlent fort autour de moi, je crois reconnaître de l'italien, leur accent chantant me fascine. Deux bras puissant m'encercle amoureusement et je reçois un tendre baiser dans le creux de ma nuque. Puis des cris percent mes tympans tout se floute et s'évapore pour devenir noir. Pour enfin me réveiller encore avec la peur au ventre.

Je clignais des yeux, secouais la tête comme me pour me ramener à la réalité, j'avalais le reste de mon mug. Mon muffin fruits rouge de chez momiix en main que je dévorais ardament en descendant les escaliers qui menaient à ma librairie. J'énumerais dans ma tête toutes les tâches que j'avais à faire à la boutique et elles étaient nombreuses.
Ma sonnerie de téléphone me coupait dans ma réflexion.

Ne me dis plus nonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant