Chapitre 16

194 10 16
                                    

* Sébastian, dans le bureau *

Quelques minutes auparavant, j'avais eu le tournis. Avec cette impression de non appartenance, serait-il possible que le lien s'établisse aussi rapidement ? Assis à mon bureau, je lisais le compte rendus des différents factions. Les sorcières commençaient à me courir, elles râlaient en permanence pour tous et rien. Là en l'occurrence c'était pour ouvrir une congrégation plus au nord de la ville, n'étaient-elles pas assez tiens ? Un centre de jeunes recrues sans doyenne ? Je connaissais le résultat,  un vrai BORDEL! Les jeunes sorciers se sentaient pousser des ailes avec la naissance de leurs pouvoirs. Ils s'amusaient à jeter des sorts plus ou moins importants pour se comparer et faire les coquelets de basse-cour,

ridicule

J'enverrais une missive à la Doyenne générale, Miranda,  demain à l'aube avec la condition sinequoinone d'un chaperon pour la futur garderie. Alexis fit irruption dans la pièce, sans lever  la tête de mes papiers je le questionnais.

- Difficile à encaisser, non ?

- Effectivement, elle s'est effondrée sur moi en me suppliant de l'aider à  s'enfuir.

Je haussait les épaules, reprennant ma lecture, mon conseiller se raclait la gorge insistant,

- Oui ?

- Tu devrais la faire surveiller. Elle a tenter de...

- Je sais.

Alexis froncais les sourcils vexé, il ouvrait la bouche pour me sermonner,

- Elle est fragile, je savais que mon annonce allait avoir cet effet là, dis-je en sifflant d'exaspération.

- Pourquoi l'as tu laissée seule en ce cas ? Mon ami ? Elle aurait pu vous tuer tous les deux !

- Elle ne l'étais pas... Je marquais un silence, tu as parfaitement rempli ton rôle mon frère.

Une lueur passait dans le regard du fils du cuisinier il s'empressait d'ajouter,

- Tu savais bordel ! Tu aurais pu me prévenir putain! Le vampire faisait les cents pas dans la pièce,  et par hasard y aurait-il d'autre choses que tu aurais omis de me dire ?

Je souriais, Alexis était un faux-calme comme son père d'ailleurs , tantôt impassible tel un sage des montagnes et tantôt enragée comme un jeune vampire assoifé de sang.

- Calme toi Alex, si je t'avais prévenu ta réaction aurait été faussée et elle l'aurais sentie. Cette femme est loin d'être imbécile. Il faut que tu gagnes sa confiance, qu'elle ressente en toi une sorte de grand frère sur qui elle peut s'épauler.

Le blondinet ramait, il semblait perdu dans mon discours.

- Je veux que tu sois son ami.

- Si je peux me permettre, la manipulation sur cette fille n'est pas le meilleur recours pour avoir ce que tu veux Séba...

On frappait timidement à la porte, je criais "Entrez" , la porte s'ouvrait Nina précédait Capucine. La servante faisait une petite révérence et sortait du bureau. J'observais et me délectais de ce moment, ses magnifiques cheveux coulant sur son épaule, son regard doux, sa peau laiteuse et son parfum sucré était l'incarnation de la perfection. J'en avais le souffle coupé,
une beauté sans pareille existait et elle était mon LIEN, elle m'appartenait cependant la jeune femme n'en avait pas conscience.

Dans sa robe pastel, les mains enchevêtrées entre elles, son regard était froid et dénué de sympathie,

-  Puisque vous avez requis ma présence ici  votre Majesté, je vous écoute.

Ne me dis plus nonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant