Chapitre 19

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* Sébastian, dans sa chambre *

J'admirais de mon lit, l'immense oeuvre d'art qui ornait le plafond. Détaillant chaques personnages, ou plutôt membres de la famille Weather. Quelle riche caricature nous avions là, l'antithèse de la réalité. Les couleurs de nature pigmentées commençaient à se ternir, c'était dommage. Elle représentait un repas où toutes les têtes couronnées étaient occupées à discuter, rire et boire. Nous y étions tous, ma mère et mes frères et moi. La seule pièce où l'on pouvait voir cela d'ailleurs, tout les portraits du reste du manoir étaient marqués par leur froideur légendaire. Il me faudrait remédier à cela ultérieurement.

J'avais pour une fois pris un peu de repos. Les différents événements précédents m'avaient quelque peu fatigué.
Je remarquais que le creux habituel de mes entrailles semblait s'être comblé et une sensation de paix intérieure m'animait.
Cependant je n'étais pas pleinement satisfait, il me manquait quelque chose d'un valeur inestimable, quelque de chose de grand, de puissant.

Que l'on ne devait absolument pas forcer ne si l'on voulait un tant soit peu de sincérité.

L'intensité de mes sentiments envers Capucine se décuplaient, Ils englobaient tout mon être, secouaient mon corps qui n'était pas préparé à cette effusion.
Voilà à quoi j'en étais réduis, laisser des sentiment humains me contrôler, l'amour chez les vampires était bien trop fantasque pour y accorder crédit.
Quelques élus avaient ce privilège mais il était à compter sur les doigts d'une main. Au sein de notre société tout était histoire de rang, on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes.
Les vampires titrés ne se mariaient qu'avec une vampire de sang noble, il fallait avouer que nous étions vieux jeux. Déroger à ces règles d'antan était un déshonneur pour la famille et les conséquences sans appel : l'expulsion de notre congrégation.
La situation avec Capucine était complexe dans le faite où à présent elle faisait partie intégrante de ma personne. Malgré sa position sociale de roturière Humaine, le rituel élèvait son rang en devenant l'égal du mien. Seulement et cela me faisais grincer des dents. Plusieurs membres de la vieille noblesse se manifestaient contre Capucine. J'avais eu vent de cela, il n'en avait fallu de peu pour que je décide de faire bannir les dites personnes. Alexis une fois de plus avait réussi à me ramener à la raison en trouvant une solution...

Le mariage

Me risquer à demander à Capucine de m'épouser était le défi le plus loufoque que je venais de me lancer. Mère avait d'autre projet je ne le savais que trop bien seulement je ne pouvais pas me risquer à perdre encore une fois...
Cependant nous n'avions guère le choix pour sa vie à elle. Sans cette union elle deviendrait la tête à abbatre pour m'éliminer et les tueurs à gages pululeraient. L'idée de l'enfermer encore pour la protéger ne me plaisait absolument pas, de plus mon frère attendait patiament pour mettre sa menace à exécution.
Il était borné, têtu et revenchar.

Ce que je comprenais vraiment bien...

Ces paroles gravées dans ma mémoire, j'avait donner l'ordre de renforcer la sécurité au château et surtout de m'avertir des moindres faits et gestes de la demoiselle. Il ne fallait surtout pas qu'il puisse l'atteindre de quelques manières qu'elles soient. Sinon tout était foutu.

Je revoyais encore son entrée dans la salle de balle dans son exquise robe rouge, elle éclipsait toutes les autres femmes, ce visage à la beauté sans pareille semblable à une poupée de porcelaine. Cette chevelure soyeuse et brillante agrémentées de boucles souples encadrait ce doux visage. Elle arborait un air perdu, Capucine scrutait la pièce en détaillant chaque recoins. Tandis que moi j'admirais ce spectacle avec la furieuse envie d'engager encore la conversation à cette femme qui existait mes sens. Ma mère n'avait rien trouver de mieux à faire que de couper ce moment magique en ouvrant la soirée avec son discours habituel. Lassant à souhait d'ailleurs je n'en avait écouter qu'une minime partie, trop occuper à sonder cette humaine...
Tout était allé si vite, elle sortait et je la suivait tel son ombre, cacher
Pour ainsi dire en prédateur.
J'avais cette fleur rare, qui ne se laissait pas intimider, rebelle et terriblement appétissante.
Mes canines à l'affût de sa peau parfumée avaient été refroidient par ma mère encore, après réflexion sa venue était comme une bénédiction.
J'aurais certainement vidé la jeune femme sans m'arrêter jusqu'à son dernier souffle de vie. Quelle horrible bêtise aurais-je commise, ma vie sans tumulte aurait bien été triste sans cette petite tigresse.
Je souriais elle était là seule à réussir de pareil miracle et cela même à distance, petite sorcière.
L'odeur poivré d'Alyster me parvenait aux narines,  le majordome approchait à grande vitesse. Il était rare que celui-ci témoigne de rapidité, il était lent et priviligiait la vitesse humaine. Je tonnais un "Entrer" avant que le Vampire est le temps de frapper, la porte s'entrouvrait laissant apparaître le valet.
Il se tenait droit comme un I , l'air solennel.
L'homme arborait pourtant la mine de quelqu'un qui était froissé, embêté cependant il gardait maîtrise de son corps. Après une courte révérence Alyster m'expliquait donc la raison de sa venue.

- Que son Altesse me pardonne, mais j'ai...j'ai...

- Vendu la mèche à Capucine ?

Le majordome baissait la tête comme un enfant que l'on réprimande.

- Oui.

- Je le savais, actuellement elle fulmine dans sa chambre.

- Madame m'a chargé d'un message à votre intention " si son Altesse cherche à entrer dans la chambre de Madame ce soir, Madame s'enventrera"
La phrase était débitée à une telle vitesse de la bouche du majordome que il aurait été difficile pour une oreille humaine de la comprendre. Alyster s'en était débarrasser rapidement, il craignait la colère que cela engendrerait, mais je restais étonnamment calme et serein.
Je posais une main sur l'épaule du vieil homme en le rassurant d'un signe de tête.

- Merci , retourne à tes occupations.

Des menaces maintenant plus que sévère, sa petite assurance était amusante. Faisait-elle le poids contre la mienne ? Il était clair que non, mais cependant se pseudo courage allait lui être utile au court de son reigne.
Quelques instants précédemment j'avais été envahis d'une violente tristesse puis elle avait laisser place à une implosion de rage. J'avais pu constater que son visage était un livre ouvert,  toutes les émotions qui prenaient part de son être se lisaient sans mal. Le lien renforçait tout, il conjuguait nos deux corps pour n'en faire qu'un, je savais, je percevais fortement les moindres secousses émotives. Je ne me sentais plus seul, Capucine m'habitait  pleinement et le comble de ma joie était qu'elle partageait également l'intégralité de tout cela.
A l'heure actuelle il fallait amadouer la petite furie qui faisait la lionne dans sa chambre, tournant en rond en ressassant les paroles de mon majordome. Elle était inquiète à présent, je devais la rassurer Il en allait de mon devoir de futur époux.

Le soleil venait de se coucher et je lorgnais la baie vitrée.
La boule de feu  oréolé d'Orange, de traînée rose tendre laissait aux yeux un spectacle magnifique. Quelques volatiles traversaient la scène en perçant les plusieurs nuages.
J'inspirais une bouffée de courage parce que pour la première fois depuis des années entières j'angoissais de la réponse d'une personne. La vérité éclatait mon côté humain du moins ces fragments, me faisaient me sentir faible et à la mercie d'une femme ... comme tout Vampire je possédais une grande part d'égo et de machisme. Notre espèce était en retard et la femme n'avait pas vraiment son mot à dire. Certaines avaient percées,  comme ma capitaine d'armée Selenïa. Une grand blonde à la silouhette athlétique, un regard perçant bleu azur et un franc-parler  assez déconcertant. Sa personnalité était singulière, mais une femme de confiance mainte et mainte fois récompensée pour ces loyaux services. Je l'avais d'ailleurs mise en protection rapprochée de Capucine, la capitaine  savait ce que discrétion signifiait. Elle se devait d'être l'ombre de la jeune femme, sans jamais interférer dans son quotidien sauf si un danger la guettait. Cette sentinelle rassurait mon inquiétude, je savais que Selenïa assurerait face à mon frère même si je venais à lui prêter main forte pour maîtriser ce salopard.
Enfin je sautais de mon balcon pour terminer par atteindre celui de Capucine, la soirée s'annonçait tendue.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 30, 2023 ⏰

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