Prise de conscience

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J'avais la gueule de bois, ,mes tempes pulsaient douloureusement, et mes paupières semblaient peser une tonne. Des cernes profonds se dessinaient sous mes yeux, témoins de ma nuit de débauche. Mes mèches de mes cheveux étaient en désordre, donnant l'impression d'une chevelure sauvage et indomptable. J'avais passé une bonne partie de la nuit à vomir, et même après avoir émergé du sommeil, une nausée persistante me tiraillait. Pendant ce temps, Ava et Elyo semblaient bien se porter, bien qu'ils soient évidemment fatigués. Mais pour moi, un simple café ne suffirait pas à réparer les dégâts. Je me sentais littéralement épuisée, mes yeux se fermaient presque d'eux-mêmes, mon cœur battant frénétiquement dans ma poitrine.

Chaque petit bruit dans le bureau me donnait l'impression d'un coup de poignard dans les tempes. Le grattage agaçant des stylos contre le papier, le tic-tac de l'horloge, l'impression bruyante du papier, même la respiration de Gabriel résonnait dans ma tête avec une intensité insupportable.

Tout était douloureux.

— Ahhhhh..., Gémissais-je en griffonnant quelques mots sur un bout de papier.
— Je crois que je vais mourir...

— Tu n'aurais pas dû boire autant , lâcha Ava avec mépris. Je te l'avais bien dit.

— Arrête... je sais... bordel...

Je regardais fixement Gabriel devant moi. Il avait la tête posée sur le bureau, une expression de fatigue sur le visage. La seule chose qu'il avait prononcée de toute la journée était "J'ai besoin de plus de café, Malo". Rien d'autre, j'étais reconnaissante pour cela.

Je suis sûre que lui, de son côté, appréciait également le silence qui régnait entre nous.

— Aria... tu ne prêtes aucune attention à ta santé, tu dois faire plus attention, déclara Ava. Tu es beaucoup trop têtue.

Je tournai la tête et fixai le paysage à travers la fenêtre.

— Je n'ai pas besoin de toi pour me materner.

— Si je ne prends pas soin de toi, qui le fera ? Répliqua Ava d'un ton cassant.
— Tu n'es même pas capable de t'habiller correctement le matin sans mon aide !

Je m'assis en grimaçant. Ma tête me faisait trop mal pour me lancer dans une véritable dispute. Elle secoua la tête et fouilla dans son sac à main. Après quelques instants, elle en sortit une boîte d'Ibuprofène. Elle l'ouvrit et en sortit deux comprimés, les plaquant bruyamment sur le bureau devant moi. C'était les médicaments qui marchaient le mieux lors de mes migraines et gueule de bois, une vraie bénédiction.

— Prends-les, ça te soulagera un peu, et arrête de discuter avec moi.

Je saisis les médicaments sur le bureau et les fourrai rapidement dans ma bouche. Je les avalai péniblement avant de me remettre à lire les documents devant moi. Je fis quelques annotations rapides avant de me lever pour aller faire des copies.

Je me dirigeai vers le coin réservé à la photocopieuse et aperçus le commissaire Johann debout à proximité. Je restai silencieuse et entrai dans la pièce. Je ne voulais pas travailler en ce moment. Se déplacer dans le bureau avec une pile de papiers était déjà assez difficile pour moi.

Je croisai les bras et m'appuyai contre le mur. Je gémissais alors que la photocopieuse se mettait en marche, crachant papier après papier. À chaque chute du papier dans le bac, ma tête me donnait l'impression de se fendre.

Je récupérai les papiers et quittai la pièce, croisant le regard de mon patron. Il était en pleine conversation avec un homme aux cheveux blonds. Je m'arrêtai net, reconnaissant instantanément l'homme.

The nevernightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant