Les Retrouvailles

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Les choses ont plutôt bien commencé en effet 2 mois après avoir été viré, j'ai réussi à décrocher un emploi dans lequel je pouvais prendre le bus. Parfois, elyo et Ava me déposaient au travail lorsque je devais y être tôt. C'était un travail modeste dans un petit café, rien de spécial. Ma position n'avait rien d'extraordinaire, je me contentais de servir du café et de la nourriture, passant le reste de mon temps à nettoyer les toilettes ou à réapprovisionner les serviettes. Ce n'était pas glamour, rien de ce que je désirais ardemment.

Mais cet emploi me rapportait de l'argent, et l'argent était plus une nécessité qu'un choix. Alors je me suis contentée de ce petit commerce et j'ai obéi aux ordres. J'ai découvert que suivre sagement les instructions donnait de bons résultats. Après tout, il n'y avait aucune raison de désobéir lorsque mon travail consistait à nettoyer des toilettes. C'était assez simple.

Elyo et Ava me tenaient informée de ce qui se passait au bureau, ils me disaient que je leur manquais beaucoup et que tout était calme . Non seulement à cause de mon absence, mais aussi à cause de Gabriel.

— Il ne parle plus beaucoup, murmura elyo d'un ton doux. Et quand il le fait... c'est seulement pour répondre à quelqu'un.

— À cause de se qui s'est passé avec Malo ? Demandai-je en déglutissant. Nous nous tenions devant mon petit café. C'était ma pause et elyo était en charge du café pour la journée.

Il acquiesça et je baissai la tête. Un sentiment de culpabilité s'installa à nouveau dans mon estomac. Malo était toujours à l'hôpital, même après ma libération. Il continuait de souffrir et de lutter pour récupérer, tandis que j'étais libre de me promener dans les rues et de poursuivre ma vie, en bonne santé et guérie.

Ce n'était pas juste. Ce n'était pas juste pour lui. Ce n'était pas juste pour Gabriel.

Je serrai mes bras autour de moi et m'appuyai contre le mur de briques.

— Aria, je peux deviner ce que tu penses, arrête ça tout de suite, dit-il . Ce n'est pas de ta faute.

Mais si, c'était de ma faute. Vraiment. Et plus le temps passait, plus il était difficile de le supporter. Je repoussais elyo et Ava chaque fois qu'ils m'interrogeaient à ce sujet. Je ne voulais pas qu'ils sachent à quel point j'étais affligée. À quel point je passais des nuits sans sommeil, rongée par une terrible culpabilité qui m'empêchait de respirer à certains moments.

Même les visites à l'hôpital étaient difficiles. Comment pouvais-je montrer mon visage là-bas ? Surtout lorsque Gabriel s'y rendait si souvent. Et si je le croisais ? Je savais qu'il serait en colère, que c'était de ma faute si son petit ami était à l'hôpital, subissant des chirurgies, luttant entre la vie et la mort.

Et c'était de ma faute, à cause de ma stupidité.

Je regardai mon téléphone, mes pouces planant sur l'écran. Ce n'était pas vraiment une urgence, mais si Kian se souciait suffisamment de moi pour m'apporter de la crème glacée, pourquoi ne me serais-je pas permis de lui envoyer un message ? J'étais trop effrayée pour le faire, et l'appeler serait encore pire. Je savais qu'il était occupé, qu'il n'avait pas le temps de s'asseoir et d'écouter mes lamentations. Il n'avait pas de temps à consacrer à mes regrets et à ma tristesse.

Je partis à l'heure habituelle et me dirigeai vers l'arrêt de bus. Mon estomac grognait, mais je n'avais pas d'appétit ce jour-là. Par moments, la simple pensée de la nourriture me donnait la nausée, alors je sautais le déjeuner ou je mangeais à peine la moitié d'un sandwich. Mais mélanger cette culpabilité, le stress, le manque de nourriture avec la chaleur étouffante de Los Angeles me donnait le tournis.

Il faisait trop chaud. Mon corps commençait à se sentir engourdi et froid. Ma tête tournait et ma vision devenait floue. Je marchais sans vraiment réfléchir sur le trottoir, lorsque j'entendis un sifflement. Une main ferme saisit mon bras, me ramenant brutalement à la réalité. Je regardai autour de moi et croisai le regard d'un homme au visage sévère. J'étais trop faible pour me dégager, mais j'arrivai à balbutier un "non" protestataire.

The nevernightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant