En Chute Libre

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La confiance d'Ava en mes choix de vie semblait s'amenuiser de plus en plus. J'avais l'impression d'être constamment scrutée, surveillée dans tout ce que je faisais. C'était devenu étouffant, encore plus ennuyeux que d'habitude.

— Ce n'est même pas comme si je voulais toujours être ivre, déclarai-je à Elyo dans la salle des photocopieuses.
— C'était il y a des semaines, et elle continue de me reprocher ça, j'ai le droit de faire des folies de temps en temps.

— Je pense qu'elle est fâchée que tu sois en colère lors de la course alors qu'il ne s'était rien passé, d'ailleurs, pourquoi tu as fais la gueule ?

Je levai les yeux au ciel, tentant de contenir ma colère grandissante.
— Peu importe, de toute façon. Elle ne va jamais arrêter.

Je claquai mes papiers sur la table avec frustration, m'installant davantage devant la machine. Elyo posa doucement sa main sur mon épaule, essayant de me réconforter.

— Tes cheveux poussent, tu sais, dis-je en touchant les cheveux d'Elyo, espérant changer de sujet. Je me saisis de ses cheveux et les remis en place.
— Ne les laisse pas se coincer dans une imprimante ou se faire arracher par un criminel.

Elyo me regarda avec un air offensé. Il me gifla doucement le bras avec sa pile de papiers
— Je ne suis pas si insouciant ! Je ne suis pas imprudent non plus, et je suis souvent en service. Je ne suis que rarement à l'extérieur.

Je soupirai, mes pensées se tournant vers ma sœur et Harper, les seules personnes qui semblaient avoir le droit de faire des patrouille.

— Je suppose que je me sens comme si Ava et Harper était les seuls à sortir en patrouille ..., murmurai-je d'un ton amer.

— Ils sont plus forts et plus équilibrés, dit Elyo. Il est donc logique qu'il soit plus qualifié.

Je roulai des yeux, exaspérée. Je m'étais permis de m'amuser, mais cela semblait toujours être pour des choses futiles, généralement liées au bureau. La monotonie s'installait dans ma vie , les mêmes papiers, le même bureau.

Juste la même routine.

Je pris une profonde inspiration, agrafant machinalement mes papiers pendant qu'Elyo se servait de la photocopieuse.

— Je ne supporte pas d'être coincée ici, murmurai-je. Elyo leva les yeux vers moi, ses doigts appuyant sur les boutons de la machine sans même les regarder.

— Tu veux courir après des criminels ? Demanda-t-il, légèrement amusé.

— N'importe quoi ! m'exclamai-je, ma frustration s'exprimant dans ma voix.
— Je veux simplement faire quelque chose de significatif. J'ai choisi de devenir flic pour faire la différence, mais tout ce que je fais, c'est agrafer des papiers. J'ai passé... tout ce temps...à perdre mon temps.

Tout ça pour elle. Tout ça pour découvrir qui l'avait assassiné. Pour préserver son honneur et sa fierté. Et pour me venger...

Elyo me tapota l'épaule avec compréhension.
— Hé, ça ira. Tu auras ta chance, dit-il doucement. Ne te précipite pas et... quoi qu'il arrive... ta mère serait fière de toi.

Un frisson me parcourut le corps. Je serrai les papiers plus fort entre mes mains, puis posai l'agrafeuse sur le bureau.

— Je vais y aller, déclarai-je d'une voix ferme.
Je luttais pour retenir les larmes qui menaçaient de couler. Je ne pouvais pas pleurer, je ne pouvais pas me permettre d'être vulnérable ici, au travail. Ça ternirait mon image de policière.

Je me dirigeai à travers le bureau, distribuant les papiers là où ils étaient nécessaires. J'allais lentement, m'arrêtant pour discuter avec presque tout le monde. Surtout avec Luna, qui avait toujours des friandises cachées dans son bureau. Finalement, j'arrivai devant le bureau de Johann. Je frappai à la porte avant de glisser à l'intérieur.

The nevernightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant