The nevernight

Réconciliation

J'observais la poussière qui s'élevait autour de la voiture à travers la vitre alors que nous roulions lentement. L'arrêt du véhicule me donna l'occasion de sortir et d'échapper à l'étroitesse de l'espace partagé avec Kian. On n'était que nous deux aujourd'hui, et il avait insisté pour s'entraîner à l'extérieur plutôt qu'au stand de tir intérieur. Je n'avais aucune raison de refuser ; bien sûr, je supposais que victoria serait là avec nous, puisqu'elle était toujours à ses côtés.

Cependant, lorsque qu'il vint me chercher, nous avions convenu de nous retrouver dans le petit café où nous avions eu notre première rencontre officielle et que je ne vis pas victoria , j'eus des doutes.
Ce serait juste lui et moi aujourd'hui. Nous n'échangions pas non plus de paroles futiles. Une simple salutation, une question sur le lieu où nous nous rendrions, et rien de plus.

Ainsi, lorsque la voiture s'arrêta et qu'il coupa le contact, je fus soulagée de quitter le confinement étouffant. Je sortis de la voiture et m'appuyai contre la carrosserie noire, ajustant mon pull. J'observai le paysage aride du désert s'étendre devant moi. Malgré l'automne, il faisait encore chaud, même si le soleil commençait à se coucher.

J'entendis Kian fermer la portière de sa voiture et marcher sur les graviers. Je me tournai pour le voir déposer des canettes sur un rocher. Il se déplaçait avec grâce, son mouvement empreint d'une aura sombre et sensuelle.

— Hey, m'appela-t-il. Récupère les armes dans le coffre.

Je me secouai de mes pensées et me hâtai de rejoindre la voiture. J'ouvris le coffre et en sortis une mallette que je déposai devant lui , l'ouvrant à ses pieds. Je relevai les yeux alors qu'il se baissait devant moi pour prendre une arme qu'il me tendit.

— Prends ça, dit-il. Mais reste là-bas.
— C'est loin, répondis-je, suivant son doigt du regard.

Il arqua un sourcil et je me redressai avec un soupir, me dirigeant dans la direction qu'il m'indiquait. J'attendis qu'il se mette en position avant de prendre mon arme. J'armai le pistolet, prête à tirer, mais je m'arrêtai lorsque qu'il s'approcha de moi.

— Quoi ?, demandai-je.
— Détends-toi un peu, dit-il, se plaçant derrière moi. Il posa ses mains sur mes épaules et exerça une légère pression. Relaxe-toi et respire.

C'était plus facile à dire qu'à faire. J'inspirai profondément, fermant les yeux. Je pouvais le sentir juste derrière moi, sa respiration contre ma nuque. Ses mains glissaient le long de mon dos, reposant sur mes hanches. Je me mordis la lèvre, essayant de retenir mon souffle.

Je levai à nouveau mon arme, mes mains ne tremblant plus. J'expirai et tirai, le bruit résonnant tout autour de nous. La première cible fut touchée sans difficulté. Elle bascula en l'air et tomba au sol.
Je soupirai et regardai Kian.

— Bien ?
— Très bien, dit-il. Maintenant, tire deux fois.
—Quoi ?
—Quand tu le sens, tire à nouveau, expliqua t'il.

Je roulai des yeux, me demandant comment cela était possible. Alors que ses mains étaient toujours sur mes hanches, il se pencha à mon oreille et murmura : "Je sais que tu en es capable. Détends-toi et reste concentrée."
Concentrée. Comme si c'était si simple. Je tirai une fois, atteignant ma cible. Puis, j'appuyai à nouveau sur la détente, divisant la cible en deux. Je reculai, me détachant de lui.

—Je l'ai fait...
—Je savais que tu en étais capable, sourit t'il en tapotant légèrement mon dos. Arrête de te sous-estimer.
—Je... je suppose... Hé, ce n'était pas juste, cependant.
—Qu'est-ce qui n'était pas juste, putain ?
—Toi..., dis-je, ma voix s'évanouissant. Il se plaça devant moi, les bras croisés. Tu me distraies... par... Non, tu sais exactement ce que tu faisais !
Il éclata de rire, tenant toujours sa position face à moi.
— Quand tu combats, ton sang s'emballe, cela peut perturber ton esprit, ta façon de penser. J'ai simplement recréé cette sensation, je t'ai donné une distraction intentionnelle en étant proche de toi, forçant tes pensées à devenir confuses. Tu n'as pas bougé, mais tu te trouvais dans une position où tes pensées n'étaient pas tout à fait claires.