8. une cigarette et un projet.

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   SORTIR AVEC Olivier était moins fatiguant que ce que j'imaginais. Il s'agissait juste de se retrouver au café, lui sourire à longueur de journée et avoir une vie relativement normale.

   Je n'étais pas amoureuse de lui - qui le serait en quelques jours ? mais j'appréciais les moments que je passais avec lui. Il était studieux et ne m'accaparait pas trop de temps, préférant également étudier.

   Je pouvais consacrer du temps à Benjamin sans qu'Olivier ne fasse de scandale.

   On pouvait le dire, je flottais sur un petit nuage.

   J'attendais Benjamin devant le conservatoire. Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, je regardais les gens sortir avec le sourire aux lèvres.

   Cynthia qui allumait sa cigarette, rejointe par Maia qui s'empressait de regarder son téléphone qu'elle tapotait pendant quinze minutes sans interruption et Giselle qui parlait haut, fort, joyeusement.

   Soudain, la brune se dirigea vers moi, les mains dans les poches de sa doudoune et sa cigarette entre les lèvres.

   "T'attends Benjamin ?

   - Il est malade, m'informa Maia sans lever le nez de son smartphone chéri.

   - Et comment ça va avec Olivier ? demanda Giselle.

   - Ah, c'est elle qui sort avec Olive ?"

   Maia émergea de son téléphone et croisa mon regard. Ses yeux en amande étaient allongés par un trait de liner et une fine monture d'acier était posé sur son nez. Les contours de son visage semblaient taillé avec l'application d'un sculpteur, tant tout était fin.

   "Olivier est mon ami d'enfance, intervint l'asiatique avec un sourire forcé. Je suis Maia.

   - Et moi Cynthia. Si tu n'as déjà pas entendu parler de moi, pouffa la brune."

   Autant, Maia semblait être une personne intéressante et intelligente, autant j'allais éviter la discussion avec Cynthia comme je le pouvais.

   Maia se remit à tapoter sur son téléphone comme si je n'étais pas là.

   "C'est son copain, Yann. Ils ont une relation à distance et il n'a pas le temps de beaucoup parler en prépa. Là, ça doit être son heure de pause, justifia Giselle.

   - Son quart d'heure, corrigea Maia dans un grognement.

   - Oh, je me demandais ! se manifesta Cynthia. Comment Ben a pris le fait que tu sortes avec Olivier ?

   - Il est pas au courant. Mais c'est pas important, si ?"

   Cynthia leva les yeux au ciel comme si j'étais la dernière des imbéciles.

   "C'est ton ami, non ? Quel genre d'amis ne sait pas quand on est en couples ? s'étonna Giselle.

   - Je sais pas trop si c'est mon ami en ce moment, ça fait un petit moment qu'on a pas parlé."

    Je dégainais mon téléphone pour prouver à la blonde mes propos.

   "Regarde, il poste toujours pleins de trucs sur Facebook mais il prend même pas la peine de répondre à mes messages. Enfin, là, j'ai pas de trucs dans mon fil d'actualité, mais si on va sur son profil..."

   Après quelques manipulations, je tombais sur le profil de Benjamin et ce que je vis m'emplis d'incompréhension.

   "Comment ça il m'a supprimée ?

   - Quelque chose me dit qu'il est au courant pour Olivier, susurra Cynthia.

   - C'est très compliqué de lui parler en temps normal, mais l'hiver c'est encore pire, généralement, me rassura Giselle. Ne le prend pas personnellement."

   La blonde me sourit et je me sentis accepter l'affection qu'elle m'offrait.

   "Tiens, ça te dit d'aller au festival avec nous ? Il y sera sûrement, en plus.

   - Ben ne jouera pas. T'as pas entendu ce qu'il répète depuis qu'on a repris ? Il veut pas de groupe, il veut pas jouer, nous informa Maia.

   - Viens avec nous quand même, ça peut être cool, proposa Cynthia.

   - Je fais pas tout avec Ben et Olivier.

   - Encore heureux parce que je donne pas cher de ton ennui, nota Maia. Entre Ben qui s'enferme chez lui à broyer du noir et Olive qui bosse comme un taré, si tu devais compter sur eux pour faire quelque chose, tu serais devenue folle."

   L'asiatique me décocha un petit sourire presque médisant avant d'ajouter.

    "Ca me ferait plaisir de faire ta connaissance. Viens avec nous, si ça te tente. Bon, allez, j'y vais. A plus les filles."

    Peut-être que c'était ça, se faire des amis.

let's just say that as usual i'm not proud of this one!!

La nuit pleure aussi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant