Chapitre 2 : Résistance

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Ce soir là j'ai dormi dans le salon avec tous les autres, même si certains dormaient le flingue sous l'oreiller ou le couteau dans la main.
C'était compréhensible après la scène que je leurs avais fait, qui plus est dans une langue qu'ils ne connaissaient pas et sans obtenir la traduction ni de moi ni de sacha.

Je n'arrivais pas à dormir, la date affichée sur le calendrier était le 16 février, la date anniversaire de l'accident, j'avais toujours du mal à dormir à cette période.

Après m'être retournée sur moi-même une bonne centaine de fois, je suis montée sur le toit pour prendre l'air. La nuit était fraîche et le ciel dégagé, les conditions parfaites pour regarder les étoiles et pour tout dire j'appréciais de sentir mon souffle sortir de ma bouche pour se changer en buée, je me sentais vivante.

J'ai été rejointe par Leonardo, c'était son tour de garde. Nous sommes resté un moment en silence, puis il a commencé à parler :

"tu observe les étoiles ou tu t'apprete à nous fausser compagnie ?

-très drôle !! Je n'arrive pas à dormir.

-cauchemars ?

-quelque chose comme ça

-du genre ?

-anniversaire

-la mort d'un proche ?

-mes parents

-l'EDA ?

-non bien avant

-ah bon.... "

Je sentais qu'il ne voulais pas me forcer à parler, mais mes mots et mes larmes sortaient tout seuls :

" Ils sont morts dans un accident de voiture il y a douze ans. Un camionneur ivre les a fauché à la sortie de la ville

- ah... Désolé

- ya pas de quoi

- tu as été prise en charge par la famille ?

- ouais officiellement

- et officieusement ?

- Je me suis débrouillée

-en clair

- je n'aime pas trop en parler si tu veux des précisions demande à sacha. "

Dans mon quartier tout le monde connaissais mon histoire, mais j'avais religieusement caché l'identité de mon oncle pour leurs éviter des problèmes. Mon identité n'avais plus besoins d' être dissimulée, mais la sienne, lui ce monstre qui me battais pour la moindre faute de prononciation, qui a pour circonstance d'être mon oncle et dont chaque personne appartenant à sa famille est un monstre juste un peu moins terrifiant.

Pour mon bien, je n'allais pas dire qu'il était mon oncle, j'allais me taire et enterrer ce secret au plus profond de ma mémoire.

Je ne suis endormie après ma conversation avec Leonardo, je me suis réveillée au rez-de-chaussée, tous dormaient encore, je me suis levée et j'ai commencé à préparer le petit déjeuné...

"Héros"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant