Chapitre XV: La Lettre

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Il faisait noir, impossible de voir quelque chose dans cet espace clos. Et cela durait depuis plusieurs jours maintenant, mais aucune idée de combien, trois jours, deux semaines, des mois ? Il ne savait pas, il ne mangeait pas beaucoup, il était fatigué, il n'arrivait pas à fermer les yeux pour s'endormir, il subissait des tortures à chaque fois. Il avait vu le visage de cet homme appelé Sieg Jaeger et de deux personnes dont leur visage était caché d'un masque. L'un semblait petit de taille et l'autre très grand. Ses cicatrices lui faisaient tellement mal, on lui ordonnait d'oublier son passé, ce qu'l avait vécu, faire le vide dans sa tête et ne pensait plus qu'à une chose: détruire la race humaine. Reiner leva la tête quand la porte métallique s'ouvrit, laissant Sieg le regarder d'un air montrant de la pitié, même si cela était totalement faux. Il s'agenouilla face à lui toujours avec une cigarette en main, il n'en avait pas marre de fumer celui-là ?

- Berthold, tu peux entrer. 

Reiner leva la tête avant d'être subitement empoigné par le col par le grand brun, qui le redressa de force, le collant contre le mur métallique. Sieg sortit tranquillement de la pièce les laissant seuls. Berthold lâcha sa poigne, Reiner tomba au sol essoufflé, il se redressa à quatre pattes, tremblant, ne voulant plus bouger.

- Je n'ai pas beaucoup de temps murmura t-il en glissant un papier vers lui. Lis le quand la lumière sera verte.

Armin leva subitement la tête quand la porte se referma laissant une personne avec un masque. Petite taille, habillée d'une tenue normale. Il ne voyait pas très bien malgré ses plissements des yeux. Il était plus qu'affaibli et n'avait pas beaucoup mangé, en réalité il refusait ce qu'on lui donnait: les médicaments. Il ne savait pas vraiment pourquoi on lui donnait cela, dans quel but ? Pourquoi lui ? Il n'avait rien fait de mal, c'était un simple adolescent qui essayait de vivre une vie normale malgré sa grande différence. 

- Tu es dans un pitoyable état... murmura Annie en retirant son masque de son visage. C'est désolant. Tu me fais pitié.

Les yeux du blond s'agrandirent soudainement en entendant cette voix qu'il connaissait par cœur. Il pouvait sentir qu'elle se rapprochait lentement.

- A...Annie ? 

- Quoi ? Tu es choqué de me voir ? Ne me dis pas que tu n'as rien remarqué ? Je te pensais plus intelligent que cela soupira t-elle en jouant avec son masque avant de le regarder.

- Tu m'as manipulé...? Tu ne ressens rien pour... dit-il en essayant de se redresser avant d'être violament poussé contre le mur par elle. Arg.

- Evidemment que je l'ai fait. Les cyborgs n'ont pas leur place dans ce monde. Tu n'es pas humain Armin. Tu es une arme. Une machine.

- Je croyais... 

- Tu n'es rien à mes yeux, rien. Qui pourrait aimer une "chose" comme toi ? dit-elle en empoignant son menton, l'obligeant à la regarder tout en jetant quelques coups d'oeil vers la caméra qui les filmait. 

Armin fixa ses yeux bleus et voyait qu'elle semblait se forcer. Il tremblait, la regardant toujours, impossible de détourner ses yeux de ce visage qu'il connaissait tellement et qu'il continuait d'aimer malgré ce qu'il se passait, car il ne voulait pas y croire. Elle leva rapidement ses yeux vers la caméra et lui glissa discrètement quelque chose dans la poche de sa veste, l'empoignant toujours par le cou.

- Attends que ce soit vert et lis ça, tu penseras ce que tu veux, mais je veux que tu le lises murmura t-elle le plus discrètement possible avant de le lâcher.

Le jeune homme s'écroula au sol, reprenant son souffle. Il fronça des sourcils voulant ajouter quelque chose, mais elle était déjà partie, refermant la porte qui grinçait. Le blond resta au sol, impuissant, seul, perdu. Il ne comprenait pas son comportement, et pourquoi avait-elle dit: "Attends que ce soit vert ?" Ses yeux se dirigèrent vers la caméra où se trouvait une petite lumière rouge, disant qu'il était filmé, c'était peut-être cela, la lumière verte qui devrait apparaitre ? Il devait attendre qu'elle soit désactivée pour qu'il lise le mot qu'elle lui avait caché dans la veste. 

Annie marcha en silence, s'éloignant de la prison où était enfermé celui qu'elle aimait. Ses yeux se mouillèrent mais elle se fit violence de ne pas craquer. C'était une torture de lui avoir parlé comme cela. Il ne le méritait pas. Elle aperçut Berthold qui referma à son tour la porte métallique où était Reiner. Lui aussi était blanc, dépité, il n'aimait pas ce qu'il faisait, ils avaient raté leur objectif. Il leva la tête vers elle, et ils hochèrent en même temps, se mettant au travail. Berthold devait éloigner le plus possible Sieg de la salle où il contrôlait toutes les caméras, celle des cellules de Marcel, Porco, Reiner et Armin, celles des maisons des Hoover et Leonhart... Pour que leurs deux amis puissent lire ce message qui leur avaient laissé, ils devaient désactiver les caméras. Annie se chargea de le faire, Berthold s'occupa de Sieg. le grand brun remit son masque et marcha vers son chef qui fumait dehors, la blonde enfila le sien et se dépêcha, marchant rapidement vers la salle. Elle poussa la porte, s'assit et tapa sur les touches du clavier, elle était douée en informatique, alors ce n'était pas compliqué. Elle leva la tête pour voir si personne ne rodait dans les parages, comme ces clones de Marcel et Porco qui avaient été mis en place, eux n'étaient pas du tout comme "leurs" semblables. Les clones n'avaient pas de sentiments, si leur chef leur demandaient de tuer, ils tuent. Annie réussit à désactiver les caméras n°4 et 5 des cellules de Braun et Arlert, elle regarda sa montre, ils avaient 5 minutes pour lire le message.

Assis dans un coin, les genoux collés contre lui, en dessous de la caméra qui s'éteignit soudainement. Armin se pencha pour voir et remarqua une lumière verte: "Attends que ce soit vert." Il attrapa rapidement le papier dans sa veste et le déplia, une lettre ? 

Je sais que tu dois te poser énormément de questions, mais je souhaite que tu lises cette lettre jusqu'au bout, j'ai pris soin de l'écrire et de te dévoiler les détails de pourquoi je fais cela. J'ai compris que tu étais un cyborg le jour où nous étions ensemble et que Berthold a parlé de ce meurtre commis par l'un d'entre eux. Quand nous l'avons su, on s'est mis en tête de vous protéger le plus possible. Un homme nous a observé depuis plusieurs années: Sieg Jaeger. Il a pensé qu'on était le meilleur moyen de vous ramener ici. Pour pouvoir l'éloigner le plus possible de vous, Berthold et moi avons décidé de nous infiltrer et de nous approcher le plus possible de lui pour lors l'éloigner de vous. Mais à ce que je vois, cela n'a pas marché, il a été plus malin que nous. Sache que je ne te laisserai pas t'introduire la puce qu'il a créé pour te changer en un monstre et ensuite te cloner. Je sais que cela prendra du temps, mais je ferai tout mon possible pour te sortir de là. 

Sache que tu es une personne plus qu'importante à mes yeux, quand j'ai appris que Sieg t'avait capturé, je suis devenue complétement folle. Je te ferai sortir de cet enfer, fais moi confiance. Chéri. 

Armin leva ses yeux hors de la lettre, il la rangea soigneusement dans sa veste, la gardant près de lui. Il n'était pas seul. Ils n'étaient pas seuls.


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