- Princesse Elisa, je vous ramène votre repas.
Machinalement, je regarde Hélène déposer le plateau de mon déjeuner sur la table à côté de moi puis, comme à chaque fois, je la vois s'en aller sans même prêter attention à ma personne. Bizarrement, elle est là seule personne que je tolère et la seule personne qui me fait sentir encore plus seule que je ne le suis. Nous n'avons jamais été très proche. Toujours polie avec elle, je ne l'ai jamais considéré que comme une des servantes de ce châteaux. J'aurais pu en être une moi aussi et je ne me suis, tout de même, jamais sentis très proche d'eux. Jalousie ? Je les envies presque d'être invisible aux yeux du monde royale.
Je souffle et m'enfouie sous ma couette jusqu'à ce que l'on vienne détruire se silence que je m'étais autoriser dans ma tête.
- Sarah, votre demie frère est là.
- Je ne veux voir personne !Je reste sous la couverture jusqu'à ce que plus aucun son ne me soit audible, puis je sors de ma cachette. L'espace d'un instant, je pensais que je n'aurais plus de souffle pour pouvoir respirer, et ca, pas à cause de la couverture, mais parce que mon cœur a cessé de battre correctement en sa présence. Je me sens si idiote de réagir ainsi quand je sais que je l'ai repoussé. Je n'arrête pas d'avoir son visage en tête et ses mains en sang comme s'il était le seul auteur de la mort de mes parents. Quand je le vois, je pense à eux et je sais que j'ai tord, mais c'est plus fort que moi. C'est incontrôlable. Je le hais d'avoir pu m'amener à eux. Il est comme Catherine. Non. Je ne sais plus. Je suis partagé entre deux moi opposé. Celle en deuil et celle qui est toujours autant éprise de lui. La première est trop forte pour que la seconde gagne, trop souffrante, trop accablé par la douleur.
- Elisa !
Une voix grinçante me sort de cette bataille intérieur. Ce n'est autre que ma chère mère !
- Nous avons un pacte et vous ne l'honorez pas !
Ses paroles sont un signal d'alarme que mon cerveaux prend pour lui, sans avoir peur des répercussions. Si elle savait que peut importe ce qu'elle pourrait dire, je ne compte pas céder. Je n'ai plus à rien à perdre. Rien ne me rattache ici et si je le pouvais, je ne serait déjà plus de ce monde, mais je suis trop lâche.
- La menace est toujours réel !
Ses muscles du visage se crispe sous la colère et ses mains s'élève pour donner plus de sincérité à ses mensonges. Je ne la crois plus.
- Mais parlez donc ! Quand allez vous réagir ? L'heure est grave !
- Tuez moi, si vous le désirez, je murmure en regardant le vide. Je n'ai plus rien à perdre.Elle agrippe mes bras pour que je lui fasse face. Je la regarde malgré moi. Ses yeux ont l'air de me menacer mais rien y fait, la peur qui m'animait jusqu'à aujourd'hui n'a plus lieu d'être.
- Vous avez été raconter à François mon arrangement avec le roi ?
Marie entre, sans être annoncé. Aussitôt, je sens la pression se desserrer.
- Pourquoi ? Je devais le lui annoncer moi même !
Je me racle la gorge pas certaine de comprendre. Elle ne semble pas prêter attention à moi. Son regard passe furtivement vers ma personne, avant de se tourner vers Catherine, les yeux noyé par les larmes.
- Vous savez très bien que mon mariage avec Sébastien est nécessaire.
- Q-quoi ?
- Marie, je ne voulais pas. François devait savoir.
- Taisez vous !Invraisemblablement, Catherine semble se plier à toute les exigences de Marie. Que se passe-t-il pour que les rôles ce soient inversé ? Mon amie et la future femme de mon frère n'est d'ordinaire, jamais insensible à ce point. Qu'elle est cette histoire de mariage. Je sens mon cœur battre trop fort à mon goût.
- Si la vie de votre fils vous préoccupe un minimum, restez en dehors de tout ça.
Elle s'en va aussi vite qu'elle est arrivé. Les questions qui brûlaient alors ma bouche peuvent enfin sortir.
- Qu'est ce qui se passe ?
- J-je dois parler à Nostradamus.Sans se soucier de moi elle s'en va elle aussi. Je ne peux rester sans réponses. La douleur dans ma poitrine c'est intensifier à la venu de Marie. Ses paroles on fait ressurgir des douleurs, que je pensais surmonter en évitant Sébastien, mais je ne peux pas. Je suis trop faible. Je me vêtis de quelque chose de descend avant de parcourir les long couloir à la recherche de l'homme que j'aime. Après ce qui me semble une éternité à me torturer l'esprit, son doux visage m'apparaît.
- Sébastien !
Il s'avance lui aussi vers moi en évitant tout de même de croiser mon regard.
- Qu'est ce qui se passe ? Sébastien ? Ce mariage ? Marie ?
- Je voulais t'en parler ce matin lorsque je suis venu.Il m'entraîne plus loin, dans une salle vide. Je le regarde parcourir la pièce perturbé, puis, sans jamais me faire face, il continue.
- Nostradamus a eu une vision. Leur mariage causera la mort de François. Marie ne peut l'épouser.
Il s'arrête un instant avant de continuer.
- Marie peut m'épouser uniquement si mon père me légitime.
- T-tu va évincer François de la succession ?
- Sarah, m'implore-t-il en prenant mes mains, c'est le seule moyen pour le sauver. Marie a l'air tellement convaincu de la prophétie, elle y croit et... je la crois.Ses dernière paroles on été prononcé dans un souffle douloureux mais bien pire que ça, ses yeux n'ont cessé de brillé depuis qu'il parle de Marie.
Je recule en prenant conscience de quelque chose.
- T-tu l'aime ?
Il me regarde perdu.
- Marie Sébastien ! Est ce que tu éprouve quelque chose à son égard ?
Son silence me tue.
- Sébastien ! Je crie sans pouvoir me contrôler.
- Je l'ai aimé. Dès son arrivé, elle a su faire la différence avec les autre femme de cette cours...Comment ose-t-il m'avouer ça ? Je sais que je l'ai repoussé, que j'ai été très méchante, mais en ce moment je n'ai pas le cœur à entendre ce genre de parole. Pas venant de lui.
- Mais j'ai appris à la connaître. J'ai vue son amour pour François et..
- As-tu eu le cœur brisé ?Il me regarde. Ses yeux m'avouent silencieusement que j'ai raison. Alors, je sens qu'il n'y a plus aucun espoir et une énorme douleur dans ma gorge se fait ressentir, m'empêchant d'en dire plus. Je réalise que...
- ... et tu es arrivé Sarah. Tu es entré petit à petit dans mon cœur sans que je m'en rende compte.
...son mariage précipite juste le moment où nous allions prendre conscience que nous n'avions aucun avenir. Je ne pensais cependant pas souffrir autant de cette rupture. Je voulais être celle qui ferait du mal mais c'est lui. Encore et toujours.
- Tu a ce que tu voulais ! Tu l'a et tu a la couronne.
Sur ces dernière paroles, je m'en vais, le visage gonflé et les yeux rouges, d'avoir trop pleuré. La salle me paraît alors anormalement grande comme si la porte reculait au fur et à mesure que j'avançais.
- Oui tu a raison. J'ai tout ce que je voulais.
Je m'arrête. Ses paroles me surprennent autant qu'elles me font mal. Pourtant, je l'ai cherché. J'ai tout fait pour lui faire avouer ses mots alors, à quoi je pensais ?
Je continue mon chemin, les larmes noyant tout mon visage. Je me sens stupide de réagir ainsi alors que je sais que tout est fait pour sauver la vie de mon frère,mais de le voir apprécier ce qui va suivre me déchire la poitrine. Lui et Marie ? Jamais je ne me serais imaginé une telle unions. Et François dans tout ça ? Mon cher et tendre frère que j'ai évité durant tout ses jours doit à présent souffrir de cette nouvelle. Je m'en veux. Je n'ai pas été là pour lui. Je n'ai été là pour personne.
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Princeps || Reign (réécriture et nouveau chapitres)
Romance« Les bruits des tambours raisonnent dans ma tête et bien que j'aurais aimé remonté dans mes appartements, je ne le peux pas. Je suis enchaîné par mes obligations envers la reine, qui me regarde, attendant le moindre de mes faux pas. Cela aurait été...