Five Years T.1 : Inside [Livaï x OC]

#5 Le réveil ou la fin d'un rêve

「Cinq ans plus tôt...」

— Lève-toi ! On doit partir ! TOUT DE SUITE !

Je le tire par le bras, puis saisis sa main. Je dois le protéger. C'est MA responsabilité.

Nous nous dirigeons vers la porte d'entrée dont je tourne aussitôt la poignée. Elle refuse de s'ouvrir. Les phalanges blanches, mon frère pousse une vive plainte quand je l'entraîne jusqu'au buffet renversé.

— Aide-moi à trouver les clefs !

En sanglots, il se met à quatre pattes et rejoint mes efforts. Nos doigts écorchés tapotent frénétiquement les débris de vaisselle. Dix secondes après, je saute sur mes pieds en brandissant mon trophée.

— Je l'ai !

Le trousseau en possession, je reprends sa main malgré les gémissements, et enfonce bientôt le bon bout de métal dans la serrure. Je pousse de toutes mes forces, en vain.

— Elle est... coincée !

Egon recommence à pleurer. Dehors, les cris se sont tus. J'ai un très mauvais pressentiment.

— SILENCE ! Ou je jure que je vais t'en coller une !!

Réfléchir ! Les chocs causés par les tremblements de terre ont dû endommager les jointures. Nous ne pouvons pas escalader les gravats, Egon n'y arrivera pas et je ne pourrai pas le porter. Que devons-nous faire... ? LES FENÊTRES ! J'accours à la première. Mon petit frère me suit en reniflant.

Bloquée. La deuxième. Bloquée aussi.

— FAIS CHIER !

C'est moi qui m'en serais pris une par maman. Et papa aurait rajouté une belle pour donner le mauvais exemple à Egon. Nous sommes là ! Pourquoi ne rentrez-vous pas... ?

Soudain, quelqu'un toque à la porte. Une seconde fois puis une troisième, à intervalles réguliers. J'empêche mon frère de s'y précipiter et plaque ma main contre sa bouche.

— Attends, chuchoté-je les cheveux dressés.

Je n'aime pas ça. Vraiment pas. L'index sur mes lèvres, j'ordonne à Egon de ne plus bouger, avant de m'approcher à pas feutrés. Clouée devant la porte, les coups cessent subitement. Je déglutis, et hésite à me baisser pour regarder par le trou de la serrure.

En premier lieu, je ne vois rien. Il est bouché. Puis, la chose s'écarte et la lumière se réfléchit sur un bout de peau rose. Il y a bien quelqu'un devant chez nous. Pourtant, je n'ose prononcer aucun mot. Et ce, même lorsqu'il s'affaisse. C'est quand la pupille apparaît au bout du tunnel que je comprends qu'il est déjà trop tard.

— COURS !!!

J'empoigne presque aussi violemment le poignet de mon frère que l'entrée est enfoncée. J'ai le temps de voir un gros bras dodu traverser le bois. Pendant que nous montons précipitamment les escaliers, le bruit de nos pas est masqué par le terrible fracas de la porte. Frémissante de terreur, je trébuche et finis à trois pattes. Mon frère, lui, hurle à pleins poumons. Nous atteignons notre but : le grenier.