#24 Le loup et l'agneau

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Quatre ans plus tôt...

« Bétail »

C'est le premier mot qui me saute à l'esprit quand nous descendons dans les égouts de la ville. Entassés comme des animaux en cages, nous nous mouvons librement que dans l'espace que définit notre corps. L'atmosphère, quant à elle, est irrespirable. L'odeur ? Nauséabonde. Elles nous font néanmoins oublier la faim que nos estomacs crient sans relâche. Nous sommes de plus en plus nombreux, et les expéditions nocturnes de moins en moins rentables. Il y a tout simplement trop de bouches à nourrir.

Dis... Il est mort.

Tu es sûr... ?

Encore un...

Le pauvre...

Il n'a pas tenu...

Il était trop faible...

Tu as vu sa tête... ?

Je crois qu'il était marié...

On va mourir ici... ?

J'ai faim...

Il a que la peau sur les os...

Dis... Tu crois qu'on pourrait le... ?

T'es dingue... !

Oubliez, il était malade...

Les chuchotements cessent lorsque Jurian apparaît. Il est plus vieux qu'il en a l'air, et son sang-froid ainsi que sa connaissance du district l'ont rapidement désigné comme notre meneur. Les bruits racontent qu'il a été coursier avant que nos vies soient chamboulées. « Un truc du genre », il m'a répondu avec un sourire énigmatique. C'est grâce à ce charmeur que nous demeurons ensemble malgré tout ce qui nous menace au-dessus. En dépit de la situation et du bon sens, il inspire l'espoir que nous nous en sortons, du moins, la plupart.

— De quoi parlez-vous ? interroge-t-il d'un ton incroyablement détendu.

Dans l'obscurité environnante, il arrive à se frayer un passage entre nos compagnons de misère, jusqu'à l'origine des élévations de voix. Je reste plantée là, à observer la scène d'un œil admiratif. Il soupire avant de s'accroupir devant l'homme dont il est question. Les faibles meurent, les forts subsistent. Acculé, ce malheureux s'est retrouvé du mauvais côté du mur. Ce sont les Titans les responsables, ces viles créatures.

— Yosh !

Le garçon élancé se relève en portant le gros morceau de viande sur son dos. C'est ce que nous sommes après tout, à leurs yeux. Enfin, ces monstres vomissent nos restes une fois le ventre rebondi, incapables de nous digérer. Une confiture de fraises acidulées. Autrement dit, ils nous délèguent du titre « les avariés ». Pourquoi donc raffolent-ils autant de la chair humaine ? Nul livre ne détient la réponse.

Five Years T.1 : Inside [Livaï x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant