Chapitre 12 : L'Appel De L'Arme

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Cette voix, je l'aurais reconnu entre mille, caverneuse, venue d'outre-tombe, c’était Alastor.

- « Viens me voir gamin. Pour gagner la puissance de mon arme, il faudra que tu m'affrontes dans un combat sans merci, et surtout, tu devras me vaincre avec honneur. »

- Que se passe-t-il ? S'essoufla Arthur.

- Une voix… dans ma tête… Alastor, bredouillais-je. Il faut que j'aille le combattre.

- C’est qu’il est temps, fiston, continua Marcus le ton on ne peut plus sérieux.

- Oui Marcus, je vais tout faire pour sortir victorieux.

En chemin pour la salle du trésor du château, je doutais de sortir vainqueur.
Comment pourrais-je battre un dieu, un démon ? Peu importe ce qu’il était. Ce n’était pas la peur qui m'habitait à cet instant mais l'incertitude.

- Marcus, comment pourrais-je le battre ? Demandais-je en regardant mes mains.

- Je ne peux répondre à ta question gamin. Le dernier qui l'a affronté à failli y laisser sa vie. Il faut que tu crois, que tu ais confiance en ton pouvoir.

- Hum… plus facile a dire qu’à faire, pensais-je à voix haute dans une grimace de la bouche. En tout cas, je ferai tout mon possible. Si je gagne, je retournerai voir la couturière pour qu’elle me fasse une attache dans le dos.

- Hahaha, grimaça de douleur mon maître. Tu n'en auras point besoin, fais-moi confiance là-dessus. D'ailleurs, en parlant de ça, ton armure devrait être prête n’est-ce pas ? J’ai hâte de voir ton travail mon garçon.

En arrivant dans la ville, nous faisions un arrêt pour aller la chercher.

La cloche de la boutique tinta et une voix se fût entendre.

- Un moment je vous prie, je suis à vous dans un instant, le temps de terminer quelque chose.

Pendant ce temps, je scrutais des yeux pour voir si tout était prêt. À ma grande déception, ma caissette n’était nulle part. La petite dame sortie et nous salua :

- Bonjour à tous, comment allez-vous aujourd’hui ? Nichols, je t'amène ce que tu es venu chercher, dit-elle avec fierté.

Elle revint avec une caisse, bien trop lourde qu’elle posa avec fracas sur le comptoir. C’est alors que je découvris, ce qui fût, pour moi une œuvre d'art.
J'enfilais d'abord le bas, j'avais demandé un pantalon où la jambe droite descendait au milieu du tibia pour fixer une coque de métal et l'autre qui tombait juste au dessus du genoux. Je pris ensuite l'armure, elle était magnifique. Je l'avais demandée toute en cuir, avec des plaques disséminées çà et là pour le côté léger mais tout en protégeant les parties vitales du torse. J'avais fabriqué une demi sphère surmontée de trois cylindres très bien disposés pour qu’elle préserve mon épaule droite. J’avais aussi fait deux coudières et bracelets qui me prenaient quasiment la moitié de chaque avant bras, le tout, en métal.  Enfin, je mis autour de mon cou, le long foulard de soie rouge qui me tombait dans le bas du dos.

- Avec ça, on va croire que nous sommes deux frères, ria Arthur.

- Oui, j’espère que tu ne m'en veux pas, mais j’aimais vraiment l’idée.

- Ne t’inquiète pas, me rassura-t-il, tu sais très bien que ça ne me dérange pas.

- Merci Arthur. Avec cette armure, je suis fin prêt.

- Nichols, dit mon maître d'un ton sérieux, je suis extrêmement fier du travail accompli. Tu as forgé ces pièces de métal avec une parfaite maitrise. La voir telle quelle me comble de bonheur.

A entendre ces mots, j’étais ému de la sincérité de mon maitre et lui était heureux de voir ses leçons porter ses fruits.

- Combien vous dois-je ?

- Mille cinq cent cinquante pièces d'or, mon garçon, répondit-elle.

Je sortis la bourse et payai la couturière. Puis nous nous en allâmes pour aller affronter Alastor, maintenant que j’étais bien équipé.

Arrivés dans la salle du trône, le roi fût  surpris de nôtre visite.

- Hé bien mes amis, que me vaut votre venue ?

- Alastor, il m'a contacté, lui dis-je droit dans les yeux.

- Bien, continua-t-il, il veut savoir si tu en es digne. Allons-y.

Nous nous dirigeâmes dans la salle du trésor et devant L’Arme, sa silhouette se dessina.

- Bien mon garçon, tu as entendu mon appel, ricana Alastor de sa voix machiavélique. Penses-tu être prêt ?

- Je pense que je le suis, lançais-je confiant.

- C’est ce que nous allons voir dès maintenant…

Sa phrase était à peine terminé qu’il se projeter vers moi à toute vitesse, j’étais époustouflé par la rapidité de sa course. Je ne comprenais pas bien ses intentions de m'attaquer de front, je me mettai en position de combat et je m'attendai à une surprise de sa part. Il s’arrêta juste devant moi et il me donna un coup de coude dans le sternum si violent que j'en reculai pour me cogner le dos le mur. Il enchaîna :

- Rahhhhhh !!!!

Il me percuta d'un pied frontal dans le ventre, crochet du droit dans le menton. Alors que je me tenais le ventre, il me mit un coup de coude en haut du dos et je finissai par m'affaler à plat ventre au sol.
Je serrai le poing et tapai par terre en chuchotant :

- Je ne peux pas perdre ici, pas maintenant.

Je me remis sur pied dans un râle de douleur. De colère je m'enflammai, mon corps était devenu une braise ardente. Alastor recula, hurlant de rire :

- Ça y est, nous pouvons enfin commencer ?

Il tourna la tête et regarda L’Arme incrustée dans le piédestal.

- Je n'en aurai pas besoin, ricana-t-il.

Il sortit donc une fine lame de sa ceinture. Heureusement pour moi, je dégainai le poignard offert par Arthur plus tôt. Je le tenai fermement, lame tournée vers mon coude. Je me mettait à courir, des petites flammèches léchaient brièvement sur le sol. Je lançais un direct du gauche qu’il esquiva aisément, j'enchainai avec un coup tranchant déchirant légèrement sa cape. Il me repoussa d'un coup de botte de côté. Il se mit à faire des enchainements tellement rapides que je peinai à l’esquiver, il commença à me fatiguer.

- Alors, tu crois être de taille ? railla-t-il la bouche pleine de bave d'excitation. Il va falloir passer aux choses sérieuses si tu ne veux pas mourir.

La pluie de coups continuait de tomber. J'esquivai, je parai comme je pouvai, je mettai en pratique tout ce que j'avais appris jusque là mais ce n’étais pas assez. Je ressentais la différence entre lui et moi, il était bien trop fort pour le moment. La seule chose que je pouvais faire, c’était de survivre  et sortir de ce combat en essayant de ne pas être trop amoché.

Il me faisait reculer, m'assaillant de coups, ils en venaient de partout, de temps en temps il tentait de m'écorcher et il parvenait à m'entailler de petites coupures. A la longue, il pompait toute mon énergie et j’arrivais bientôt à bout.

Cela faisait plus d'une heure que le combat avait commencé. Pris par surprise il me donna un frontal du pied qui me projeta à terre. Je n'en pouvais plus, je le vis faire un bond jusqu’à moi, lame en avant et…

- Stop !

Une main devant moi avait arrêté celle d’Alastor. Marcus s’était, une fois de plus, déplacé si vite que je n'avais pas eu le temps de le voir.

- Arrête toi là, Alastor, demanda mon maître le fixant de rage.

- Quoi ? C’est tout ? Répondit Alastor un sourire en coin. Mais on vient juste de commencer, nous n’en étions qu’à l'amusement n’est-ce pas ? Dit-il en me regardant les yeux injectés de sang.

Puis, il se releva et reprit son air sérieux. Ça se voyait qu’il aimait ça, cela le rendait fou, car en dehors du combat il avait l'air sage, serein et malgré sa puissance assez sain d'esprit.

- Ton maître à raison Nichols, j'aurais pu te tuer, mais je vais te faire une fleur. Je crois en toi et je sens ton pouvoir. Tu as un potentiel inimaginable. Si tu avais plus d’expérience tu pourrais devenir bien plus fort que moi. Entraine toi, plus dur, plus fort chaque jour et revient me battre pour mériter L’Arme.

- Merci Alastor, s'inclina Marcus. Laisse lui quelques semaines tu verras qu’il mérite la faveur que tu lui as faite.

- Je le sais, mon ami. Comme le roi, je sens de quoi il est capable, j'en garde mon calme, mais c’est assez déconcertant de voir autant de puissance dans le corps d'un humain.

Il se retourna vers moi, leva la main et fini sa phrase avant de disparaitre :

- Va Nichols, nous nous reverrons très bientôt. Guettes mon appel… 

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant