Chapitre 24 : Provocation

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Nous fûmes vite arrivés dans la salle du trône, nous vîmes Hector contrarié. Il était en train de se diriger vers un pan de mur, qui se déroba sous la main de notre souverain. Derrière, se cachait l'armure d’Hector, mais pas que, il y avait aussi une épée, énorme, j'avais les yeux écarquillés devant cette si arme puissante. Debout, elle arrivait à l’épaule du roi et mesurait la taille d’un avant bras en largeur. La lame était plate, dotée une pointe étrange et un seul côté tranchant, je n'avais jamais vu ce genre de sabre auparavant. Son armure, quant à elle, ressemblait quelque peu à celle de mon père en plus imposante, mais lui, n'avait bizarrement pas de casque, au lieu de cela, une simple couronne de guerre.

- Que se passe-t-il Hector ? Demanda mon père ébahi, de le voir dans cette tenue.

- Nous partons en guerre, cria-t-il en levant son arme qui devait d’être extrêmement lourde. J'ai envoyé nos aigles porter un message, pour avertir les autres royaumes de notre nouvel Atout. Malheureusement, Ralph en a décidé autrement. Il est parti avant de recevoir la missive. Nos guetteurs l'ont aperçu à quelques lieues d'ici, expliqua-t-il la mine inquiète.

- Il veut donc nous déclarer les hostilités, continua mon père déconfit. Je vais rassembler toute notre armée et nous partirons.

- Très bien, nous attendrons devant la porte, Répondit Marcus.

Nous nous postâmes devant la grande entrée, attendant les ordres. Mon père arriva après de longues minutes, l’armée toute entière était réunie. Je pouvais sentir d'ici, la tension des hommes prêt à en découdre et étancher leur soif de sang. Arthur, qui était parmi eux, vint me rejoindre et je lui expliquai la situation. Il écarquilla les yeux en entendant mon histoire.

- Soldats, s’écria le roi, aujourd’hui, nous partons au front. Je souhaite de toute mon âme pouvoir raisonner Ralph et empêcher ce conflit. Soldats, êtes-vous avec moi, clama le roi haut et fort.

La totalité des hommes dégainèrent leur épée et pointèrent le ciel en hurlant «  POUR LE ROI !!!! ».
Nous marchâmes dans la direction indiquée par les éclaireurs. Un silence de mort régnait et quelques gouttes commencèrent à tomber. Cela n’annonçait rien de bon. Nous arrivâmes près de la plaine, le roi Ralph était en bas avec une petite personne encapuchonnée et son immense armée. Elle devait compter au moins une ou deux centaines d'hommes de plus que la nôtre. De plus, mes craintes étaient fondées, une dizaine de mages comptaient parmi ses hommes. Le roi, mon père, Marcus, Arthur et moi, nous nous arrêtâmes sur la petite colline surplombant l'entendue de terre. Notre armée alla se placer en face des ennemis, qui eux aussi, avaient faim de chair et de sang.

- Hector, hurla Ralph, l’heure est venue, l'heure est venue pour toi de ployer le genou ou bien de te faire terrasser.

- Ralph, mon ami, commença le roi en plantant son énorme épée, rentre chez toi, tu as loupé le message que je t'ai fait parvenir. Il y a deux jours que j’ai confirmé mon nouvel Atout.

Je soulevai ma capuche en arrière pour montrer mon visage et, malgré ma cicatrice, il me reconnut.

- Toi, rougis-t-il de colère. Tu m'as trahis Hector, n'étais-ce pas l’écuyer et fils de Gauvin, capitaine de la garde ?

- Non, je ne t’ai point trahi, à ce moment où tu es venu, rien n’était encore décidé. Je ne sais pas ce qui peut bien te passer par la tête pour que tu aies autant soif de pouvoir, je ne reconnais pas du tout l'ami traversant les champs de bataille à nos côtés.

- Ferme-là, imbécile, hurla-t-il toutes veines dehors, aujourd’hui, tu le paieras de ta vie Hector. Tu as fait acte de félonie.

- Pas du tout, continua notre roi, restons-en là mon frère d'arme, nous n'avons nulle besoin de nous quereller ainsi, tu sais, tout aussi bien que moi, que si tu déclenches un guerre ici, c’est toi qu’on prendra pour un traître.

- C'en est assez, discute avec ma lance si tu en ressens le besoin, maintenant laissons le fer et le sang discuter à notre place.

- Non Ralph, ne fais pas ça, je t'en conjure. Tu fais une grave erreur, lança le roi empoignant son arme.

- Soldats de Thunderite, dégainez votre épée, préparez-vous à charger, cria-t-il à ses guerriers.

- Mes frères, annonça mon père, le combat est inévitable, aujourd'hui, les éclairs courberont l’échine sous le feu, POUR NOTRE ROI.

« POUR LE ROI » hurlèrent nos hommes. Les soldats de Ralph se mirent à courir, les nôtres étaient prêts à les recevoir.  Les premiers coups d’épées retentissaient, le sang commençait à gicler du corps des combattants. La bataille faisait rage. Malgré notre légère infériorité numérique, nous n'en étions pas moins puissants. Les sorciers étaient les plus dérangeants car ils nous faisaient défaut. Ceux-ci balançaient des éclairs à tout va, frappant de temps à autres leurs cibles.

- Nichols, je pense qu’il va falloir que tu interviennes, annonça le roi sans me regarder.

- Je pensais la même chose sire, répondis-je en enlevant mon manteau. Papa, rappel nos hommes s’il te plait.

- Quoi ? S’écria-t-il comme s'il avait mal entendu.

- Fais ce que je dis, s’il te plait, donne leur l'ordre de retrait, continuais-je en approchant de la falaise.

- Soldats, s'époumona mon père, incertain, repliez-vous, ceci est un ordre.

Nos hommes s’exécutèrent, laissant les ennemis dans le doute. Un spectacle d'horreur me faisait face, des corps jonchaient le sol, l'odeur de la mort sillonnait les cadavres.
Alors que je sautai de notre colline les bras écartés, un mur de feu se dressa devant nos opposants. Avant d’atterrir, je fermai les mains et le rideau enflammé tomba embrasant nos ennemis.

- Ce n'est pas possible, comment a-t-il réussis cela, vociféra Ralph, les yeux exorbités. Aurora, occupe toi de ce moustique.

- Mon roi, arrêtons-nous là, cette guerre est dès plus futile vous en rendez-vous compte ?

- Ne discute pas, C'EST UN ORDRE ! Aboya-t-il irascible.

- Très bien. Nichols, sort ton arme, s’il te plait.

- Non, je ne veux pas te faire de mal, ne fais pas ça, je t'en prie.

- Je n'ai pas le choix, s'exclama-t-elle une larme coulant de son œil jaune. Je me dois d’obéir à mon roi, il est de mon devoir d’exécuter les ordres. Alors sors la, pria-t-elle en détachant lentement Mjöllnir avant de l'empoigner.

- Arrête Aurora, tu as le choix, ne l’écoute pas, dis-je en levant les main devant moi.

- Je n'ai pas d'autres alternatives, bats-toi avec honneur.

Sa phrase était à peine terminé qu’elle effectua un déplacement éclair et frappa son marteau au sol, j'avais évité le coup à la dernière seconde. Je voulus balancer ma jambe, mais elle balaya l'air, elle était déjà sur ma droite me donnant un upercut dans les côtes. Je poussai un souffle de douleur, sortis Gugnir et me mis en position de combat. Je ne voulais pas me servir d’Alastor, je ne voulai absolument pas la blesser grièvement mais juste de quoi la stopper. Un coup arriva au dessus de ma tête, je levai ma perche pour contrer et evitai d’être sonné. Elle me mit une pression tellement forte que je dus arrêter en lui assénant un coup de pied dans l'abdomen et elle recula de quelques pas en reprenant sa respiration. Je lançai un immense souffle de feu, non pas pour la toucher, mais pour couvrir mon déplacement, je mis mon baton derrière son genoux, la fis trébucher et lançai un direct du droit en plein sternum. Ce coup, puissant, la fit tomber à terre sur le dos. Un filet de sang émergea de sa bouche. Elle eut quelques difficultés à se relever, j'aurais voulu que ce combat se finisse là-dessus, mais elle passa sa manche pour essuyer la trace sur le coin de ses lèvres. Ses yeux continuaient de couler de chaudes larmes de désespoir.
Elle continua quelques enchainements, durement effectués, je réussis à en esquiver quelques uns mais en subis tout autant. 

Le combat durait depuis une petite heure, aucun de nous deux ne voulait abandonner. Les mouvements étaient moins rapides, les muscles étaient meurtris, la fatigue se faisait ressentir.
Je balançai des boules de feu, qu’elle esquiva en passant d'un pied à l’autre. Je pris un éclair dans l’épaule droite mais heureusement que mon armure était là pour me protéger. Je me rendis vite compte que je n'avais d'autre choix que de sortir Alastor. Je dus ranger Gugnir et sortis mon énorme lame. Elle courut, brandissant son arme au-dessus de sa tête, et bondit dans ma direction, je fis un tour sur moi-même pour esquiver, et l’assomma d’un énorme coup sur le haut du crâne. Elle atterrit au sol, quelque peu groggy.

- Arrêtons-nous là, Aurora, lançais-je  d'une voix emplie de tristesse. Nous ne pouvons plus continuer ainsi, regarde ce que tu m'as obligé à faire, m'exclamai-je le regard emprunt de douleur.

Le roi Ralph, qui était à quelques pas de là, agrippa sa lance et se mit a courir en s’égosillant :

- Puisque tu es une incapable, je vais devoir m'en occuper moi-même.

En reculant, je trébuchai sur un rocher.
Mon père et Hector rugirent en cœur :

- RALPH, STOOOOP !!!

Il lança un coup puissant quand, je vis Aurora se placer devant moi et la lance se planta dans son dos. Je me mis à hurler à pleins poumons :

- AUUUROOORAAA !!! NOOOONNNNN…





Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant