Chapitre 10 : Douloureuse Vengence

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Trois jours passèrent. J’étais rentré en coup de vent chez moi pour prendre mon édredon et mon oreiller de plume. J’avais dormi sur la plaine. Je m’étais entraîné dur toute la journée. J'alternais entre combat et magie.

- Je savais que tu viendrais, dis-je en ayant le dos tourné.

- Tu m'as entendu arriver ? Fit la petite voix venant de derrière.

- Cela fait trois jours que je t'attends, m'exerçant sans relâche, j’usqu’à ce que tu daignes te montrer, lançais-je en faisant volte face.

La silhouette se matérialisa devant moi et retira sa capuche. Elle montra deux yeux jaunes emplis de tristesse. Aurora.

- Écoute, je dois te dire…

Je ne la laissais pas continuer, bâton en main, je m'élançais vers elle. Dans mon saut, j'hurlais son prénom pour atterrir, frappant le sol avec force. Elle avait bougé si vite que mon coup était raté.

- Arrête, écoute au moins…

Pas question, j’étais lancé. Le seul bruit que je voulais entendre c’était le sifflement du bâton tranchant l'air. J'enchainais les coups, à droite a gauche, balayant l'espace autour de moi. Aucun d'eux n'arrivait à faire mouche. Son esquive était trop rapide pour moi. Je m’arrêtai quelques secondes, analysant la situation après au moins une vingtaine d'enchainements. Je commençai à comprendre. Je me remis à trancher le vide après quatre reprises et c’est à ce moment :

- Maintenant, m'époumonais-je.

J'avais préparé une boule de feu que je lançais à un endroit précis. À l'instant même où elle réapparut, la sphère traversa sa cape.

- Comment ?... Fit-elle abasourdi. Ce n'est pas possible.

- Aurora, me prendrais-tu pour un imbécile ? Demandais-je d'un ton narquois. Après tout ces déplacements, j'ai analysé tous tes mouvements et voir comment faire pour te toucher. Ça y est, j’ai enfin compris, ajoutais-je d'un ton déterminé.

- Si tu ne veux pas m’écouter, alors tu ne me laisses pas le choix. Tu ne pourras nier le fait que je t'aurais prévenu.

Elle sortit son marteau de son dos, pointa le ciel et des éclairs apparurent. Elle chuchotait :

- Allez Mjöllnir, allons-y doucement. Murmura-t-elle à sa masse.

Elle se mit a courir, zigzaguant plus vive qu’un éclair. Elle se déplaçait tel un fauve marquant sa proie, s'approcha de mon épaule, pour écraser son marteau sur mon bout de bois ce qui le pulvérisa en poussière. Je me mis, l'instant d’après à sauter vers l’arrière, lançant des boules de feu. Une, deux, trois, quatre, puis dix. Aucune ne la touchait. J’étais trop déconcentré, je n’arrivais plus à décrypter ses mouvements. Elle avait changé de méthode, je devais revoir mon analyse. Je courus vers elle, arrivé à son niveau, elle pivota sur elle-même pour me pousser dans le dos avec son arme. Dans l'action, je glissai sur mes pieds, ma main droite frottant le sol. Je repartai aussi sec en sautant, genoux en avant prêt à donner un coup.

Elle disparut sur ma droite, j'atterrissai, ma jambe touchait a peine le sol que je donnai aussi sec un coup de pied circulaire. Elle l'esquiva en fléchissant sur ses genoux et me fit un crochet en plein menton. Le coup, si puissant et rapide, me fit décoller et tomber sur le dos. Je me relevai à l'aide de mes mains, que je mis à cote de ma tête, et de mes abdos pour me remettre debout aussi vite que possible. Je commençais à perdre patience, j'écartai les bras et créai une petite colonne de feu.
Je voyais à travers les flammes, qu’elle essayait tant bien que mal de la traverser dans une vitesse vertigineuse.

Ce mur enflammé me permettait de bien voir ses mouvements. Quand soudain, comme à son habitude, elle disparut, je dissipai mon pilier de feu pour courir et balancer des flammèche qu'elle prit de plein fouet dans son armure au moment de réapparaitre, elle tituba.

- Nichols, arrêtons là. C’est ridicule. Laisse moi t'expliquer, dit-elle dans un léger souffle de douleur.

- Tu plaisantes j’espère, répondis-je fermement. Si j’étais plus puissant et armé, tu mériterais que je te rende l'appareil après ce que tu as fait à mon maitre.

Je mis mon index sur mon pouce afin de former un cercle avec ma main, que je mis devant ma bouche. Je pris une profonde inspiration…

- Arrête, hurla-t-elle en tendant la main dans le  vide.

J’expirai de toutes mes forces et créai un puissant souffle de feu. Elle sauta vers moi pour esquiver, dans son élan, elle me donna un violent coup de pied circulaire sauté dans mes côtes.

Alors que je me tenais les côtes, elle fit un saut, marteau à deux mains au-dessus de sa tête et frappa le sol avec véhémence. Une onde de choc en sorti et me fit perdre l’équilibre pour tomber à terre.   Elle commença une course rapide vers moi et lança :

- Peut-être que si je t'assomme, tu daigneras m’écouter.

Quant au loin j'entendis :

- Nichols, hurla la voix. Attrape ça.

En tournant la tête, je reconnus Arthur qui me lançait un poignard. Dans un réflexe insoupçonné, je l'interceptai par le manche. À la dernière seconde, je le tendis devant mon visage. L'instant d’après le marteau vint embrasser violemment l'acier de ma lame créant des étincelles. Le moment suivant elle bondit en arrière.

- Merci Arthur, lançai-je sans le regarder. Ne t'approche pas, elle est bien trop puissante pour nous.

Sans m’écouter, il se mit à courir, fit un bond tourbillonnant et je vis cinq dagues en sortir. Elles se fichèrent toutes au même endroit, ratant leur cible.

Elle s'était déplacée d'un pas. Arthur était vraiment habile pensai-je en regardant le point où s’étaient plantées les lames.
Elle s’arrêta l'espace d'un instant pour prendre la parole :

- Je ne veux pas faire de mal. Je ne suis pas là pour ça.

Grâce à son pouvoir, en inversant les polarités magnétiques de son corps, elle s’éleva légèrement du sol en écartant les bras. En retombant, son marteau frappa terre, nous projetant en arrière. Je me tordis de douleur. Je décidai, dans un élan de conscience d’arrêter le combat. Je me relevai péniblement.

- Ecoute-moi, dit-elle une larme roulant sur sa joue. Je n’ai pas eu le choix…

- On a toujours le choix, la coupai-je en me tenant les côtes.

- Non, tu ne comprends pas. Je serais morte pour trahison si je n'avais pas obéis à l'ordre de mon roi.

- Quoi ? Sifflai-je entre mes dents, un ordre de ton roi ? Répétais-je de colère. Il ne m'a pas paru sous ce jour, lors de votre venu au château.

- Justement, depuis notre dernière visite, il a, comme, sombré dans un état de folie. Je crois que le fait de posséder ce pays lui ait monté à la tête. Je ne le reconnais plus. M’expliqua-t-elle anéanti.

- Que vas-tu faire, répondis-je d'un ton ferme.

- Qu’est-ce que tu veux que je fasse, hurla-t-elle la voix pleine de désespoir. Je suis son atout, je suis contrainte de lui obéir et je lui dois tellement.

- Très bien, répondis-je la gorge serrée, alors nous devrons nous affronter. Il reste quelques mois, je deviendrai plus fort.

- Nichols !!!

C’était la voix de mon père que j'entendais au loin. Je lançais un coup d'œil a droite, puis regardais Aurora disparaitre en remettant sa capuche, ses yeux jaunes humides de larmes.

- Nichols, s’essouffla mon père. Que s’est-il passé ?

- Nous avons combattus papa. Je voulais venger Marcus, continuais-je avec une tête d'enterrement.

- Mais… mais… bégaya-t-il. Tu n'as rien ? Tu n'es pas blessé, demanda-t-il épeuré.

- Non papa, je n'ai rien. Mais le prochain combat sera plus intense crois-moi. Elle ne me m'a montré que très peu de ses compétences et moi, je vais tout faire pour devenir plus puissant, lançais-je, déterminé.

Je remarquais un petit paquet accroché à la garde de son épée. Je l'interrogeais sur sa nature :

- Qu’as-tu là papa ?

- C’est la raison de ma venue. Ce sont les minerais dont tu as besoin pour terminer ton armure que m'a confié ton mentor, dit-il en affichant un sourire.

- Marcus va mieux ? M'exclamais-je excité. Je suis content de l’apprendre.

Il me tendit le baluchon, je l'ouvris et mes yeux brillèrent de joie.

- Super, criais-je comme un gaie luron. Du mithril et de l'adamantine. C’est vraiment ce qui me fallait, Marcus a visé dans le mille, comme à son habitude.

J’étais vraiment joyeux de voir ces pierres et échauffé de pouvoir les travailler.

Il ne me restait plus qu’à me remettre au travail.

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant