Chapitre 19 : La Guerison Du Roi

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Nous étions sur la route du retour, je pensais très fort au roi et avais hâte de rentrer. J'espérais de toutes mes forces que nous n'arriverions pas trop tard.

- J'espère que ce remède est le bon, dis-je inquiet en regardant la fiole dans la main de mon père.

- Ne te fais point de soucis fils, tu peux faire confiance à Richard et ses concoctions. Il sait ce qu'il fait en terme de poison, me répondit-il avec un clin d'œil, se voulant rassurant.

- Dîtes, nous sommes obligés de passer par Terra ? Demandais-je désappointé.

- Ce sera bien plus court, dit Marcus tout sourire, tu sais...

- Si c'est pour rencontrer l'autre analphabète, coupa Arthur, il n'a pas l'air méchant, mais il est d'une lourdeur, renchérît-il exaspéré.

Nous avions effectué deux jours de marche, il en restait un peu plus de la moitié. Tout le long du périple, nous nous étions ravitaillé en lapins, lièvres et autres petits gibiers. Il était loin le dernier bon ragoût de m'man, pensais-je tristement. Je pouvais en sentir l'odeur d'ici et cela me donna quelques gargouillis.
Un peu plus tard, dans la fin de journée, nous aperçûmes un groupe qui marchait non loin.

- Roi Patrick, cria mon père en pointa son bras vers le ciel.

Nous nous mîmes à marcher à leur rencontre.

- Je vous salue roi Patrick, s'inclina mon père bien bas. Que faites vous par ici à cette heure tardive ?

- Bonjour à toi Gauvin, nous faisons une ronde pour découvrir la meute de loups qui a dévoré notre bétail.

Il ressemblait plus à un nain qu'à un homme. Il avait de longs cheveux roux, un front ridé, deux petits yeux espiègles, assez proche surmontant un long nez. Il avait une grosse bouche et une très longue barbe, rousse elle aussi, qui cachait un menton puissant.

- Et vous, que faites vous dans notre beau pays ? Demanda-t-il curieux.

- Hector est mourant, nous sommes allez voir la reine de Waterlign car il nous fallait un remède puissant, s'enquit Marcus la mine triste.

- Hum, ce serait donc vrai alors...

- Qu'est-ce qui est vrai, le coupais-je à la limite de l'impolitesse.

- Jeune imprudent, sais-tu à qui tu parles ? S'énerva-t-il, quand on s'adresse à un roi, on se découvre ! Ordonna-t-il d'une voix autoritaire.

- Pardonnez l'attitude désinvolte de mon fils, sire. Il est pressé de retrouver notre bon roi et surtout soucieux, s'empressa mon père voulant réparer la faute.

- Tu vas te faire gronder, petit poney, sortit une petite voix dans le dos du roi de Terra.

- Mais c'est pas vrai que tu es encore là toi, dis-je de colère. Écoute moi face de porc tu...

- SUFFIT !! C'EN EST ASSEZ, hurla Patrick les yeux flamboyant de colère.

Je rabattis ma capuche en arrière découvrant mon visage .

- Hé bien mon petit, que t'est-il arrivé ? Demanda-t-il les yeux ébahis fixant ma cicatrice.

- Un souvenir du combat contre Alastor, répondis-je poliment, cette fois-ci, en montrant mon arme.

- Oui, je vois, continua-t-il en inclinant légèrement la tête de côté. Tu vois, petit garnement, au lieu de te moquer de lui, fais-en donc autant. Tu passes pour un minable aux yeux des autres royaumes, m'entends-tu Gérald ?

- Cela fait une année que je m'y emploie sire, je fais tout mon possible, se résigna-t-il désespéré.

- Tu vois, face de porc, écoute donc ton roi, fis-je avec un clin d'œil du côté balafré. Conseil du petit poney, continuais-je sournois.

- Face de porc ! S'esclaffa Arthur en mettant la main devant la bouche pour essayer de se retenir.

- Arrête Nichols, ne provoque pas un combat ici, nous n'avons point le temps pour ces enfantillages, ordonna calmement mon père.

- De toute façon, continua le roi en brossant sa longue barbe, Gérald n'a aucune chance, vaincre Alastor relève du miracle, personne n'a réussi à le vaincre depuis quoi ? Un siècle.

- Tout à fait, s'enquit Marcus fièrement.

- Que vouliez vous dire tout à l'heure sire Patrick ? Questionnais-je d'une voix sombre.

- Hé bien, la rumeur voulait que Ralph avait perdu la raison et aurait envoyé un assassin faire le travail. Ce serait donc vrai, conclut-il d'un ton ferme.

- Nous ferons éclater la vérité au grand jour, jura mon père, le poing sur son armure.

- Faites donc mon brave, lança Patrick. Ralph sait quel sort nous réservons aux traitres... Es-tu confirmé mon garçon ? dit-il d'une voix douteuse.

- Non, la cérémonie n'a pas encore eu lieu, mais elle ne devrait plus tarder, s'empressa Marcus en se frottant les mains.

- Bien, fini le roi. Hector devra se dépêcher s'il ne veut pas dépasser les délais. Nous vous souhaitons bon retour, prenez soin de vous mes amis et à très bientôt.

- Merci, ô roi Patrick, s'inclina mon père, portez vous bien et toi jeune Gérald, accompli ton devoir comme il se doit.

- Tu as entendu garnement ? Se retourna le roi. Prends donc exemple sur Nichols. Toi jeune futur Atout, prends bien soin d'Hector.

- Ne vous en faites pas sire, j'en fais le serment, dis-je d'un ton rassurant.

Nous nous quittâmes, et je fis un salut provocateur, discret que seul Arthur et Gérald remarquèrent. Mon rival ne répondit point, trop affligé pour aujourd'hui. Quant à mon ami, il pouffa de rire quelques foulées plus loin.
Deux jours passèrent, quand nous arrivâmes aux portes de la ville. Je ne fus pas fâché d'être de retour. Nous allâmes directement dans la chambrette du rebouteux, pour donner au roi le fameux remède.

- Mes... amis... je suis... heureux... de vous voir, dit-il avec une respiration saccadée.

- Son état s'est aggravé depuis votre départ, en espérant que la potion fasse des miracles, ajouta Garret.

Mon père releva soigneusement la tête du roi, et lui fit boire la fiole jusqu'à la dernière goutte.
Nous patientâmes pendant des heures et tournâmes en rond quand soudain :

- Haaaa, il fait bon vivre quand on se sent mieux, s'exclama le roi en s'asseyant sur le bord du lit.

- N'allez pas trop vite, s'empressa Garret, vous n'êtes sûrement pas encore en état.

- Tu plaisantes, cela fait dix jours que je suis alité comme un vieillard sur son lit de mort, ironisa-t-il.

- Au moins, vous n'avez pas perdu votre sens de la repartie, plaisanta Marcus d'un sourire qui en disait long.

- Tout à fait mon ami, dit-il en regardant mon mentor se frottant le ventre. Quelques jours de repos ne feront aucun mal certes, mais nous avons une cérémonie à préparer, mais avant... tous les quatre, je vous ordonne d'aller me chercher ce chien galeux !! Grommela-t-il avec des yeux à faire fuir un macchabé.

- Quoi ? S'écria Marcus, mais nous venons de rentrer, je n'ai même pas eu encore le temps de saluer mon établi, s'indigna-t-il en levant les bras.

- Ne t'inquiète pas, tu auras tout le temps qu'il te faudra une fois le gredin entre mes mains. Nous devons commencer les préparatifs de la cérémonie, sinon, les circonstances pourraient être désastreuse.

- Bon, très bien, se résigna-t-il nonchalant, allons-y.

Nous sortîmes du château, Arthur voulut saluer ses parents avant de repartir, mon père et moi allâmes embrasser ma mère. Nous nous rejoignîmes devant la muraille de la ville, pour reprendre notre marche, mais cette fois... en direction de Thunderite.

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant