Chapitre 1 : La colonne de feu.

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Cela faisait une semaine, je ne me sentais pas très bien.
Étonnamment, cela correspondait exactement au jour de mon dix-huitième anniversaire.

J'avais des suées nocturnes, je faisais sans cesse des cauchemars.

Dans mes souvenirs, à chaque fois que j'étais en colère, j'avais tout le corps qui me brûlait surtout au niveau des mains.
J'étais obligé de les passer de longues minutes sous l'eau froide pour diminuer la douleur.

-Nichols, descend c'est prêt !

C'était la voix douce de ma mère. Une belle femme, la quarantaine. Elle n'était pas très grande, environ cinq pieds. Elle avait les cheveux noirs, de belles pommettes, un jolie sourire et de beaux yeux marron. Elle était fine avec de petites épaules mais cela ne l'empêchait jamais de faire des tâches assez rudes.

C'était mon père qui avait voulu me donner ce prénom. Quelle idée saugrenue.

Alors que je descendis les escaliers, une douce odeur de ragoût vînt me chatouiller les narines. Je me précipitai en bas, m'assis à table et tendis mon assiette avec empressement.

-Doucement mon glouton, me dit ma mère en riant, tu en auras bien assez ne t'inquiète pas.

Je regardai mon père qui esquissait un sourire en regardant son assiette vide.

En dégustant ce plat fameux, mon père prit la parole :

-Alors fils, qu'as-tu fait de ta journée ? Demanda-t-il en coupant la miche de pain.

J'avais hâte de la lui raconter.

-Aujourd'hui, j'ai travaillé toute la journée comme un forcené à la forge avec maître Ferrand.

-Où en est-tu dans ta formation ?

-On commence l'épée, il veut y aller étape par étape car selon lui, je dois devenir le meilleur que cette terre ait porté, dis je en ricanant de plaisir.

-Ne prend pas la grosse tête mon fils, tu as encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver ne serait-ce qu'à sa cheville. Mets tu les gants que ta mère et moi nous t'avons offert pour ton anniversaire ?

Mes parents m'avaient offert cette fameuse paire de gants. Je ne comprenais pas, mon frère aîné, Charlie, étant maréchal ferrant, a reçu un cheval, mon frère cadet à reçu les meilleurs outils pour son métier de chaudronnier et moi je reçus des gants.

J'étais un peu déçu en les voyant, mais en y regardant bien, ils ont dû les payer extrêmement cher. Ils étaient de la plus belle facture que l'on pouvait voir par ici. Ils étaient d'un noir absolu, le cuir, d'une qualité irréprochable, ils épousaient ma main à la perfection comme si un tailleur avait pris mes mesures au détail près. Et surtout, il m'était impossible de les abimer, j'avais beau taper avec mon marteau, ils ne prenaient pas un plis et de plus j'avais moins la sensation de mains qui me brûlaient quand je les portais.

-Oui, p'pa je les portes en permanence. Lui répondis-je avec entrain. Je vais vous avouer qu'au premier abord, et je ne suis pas fier de vous dire ça, je n'étais pas très enjouer. Finalement je les adore et je ne peux plus m'en passer, dis-je avec mon plus beau sourire.

-Merci de ta franchise mon chéri, répondit ma mère, mais prends en bien soin car ils te seront vraiment très utiles que ce soit pour ton métier, ou bien d'autres choses...

La réponse de ma mère me laissa perplexe, mais je ne voulais pas continuer la conversation pour qu'elle ne soit vexée par ma remarque.
Comme vous l'aurez compris, j'étais apprenti forgeron, c'était vraiment le métier de mes rêves, j'aimais ce que je faisais.

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant