Le Maître Des Éléments

Chapitre 20 : L'Assassin

De nouveau sur la route, on entendait Marcus ronchonner depuis des heures. Ce n’était pas le moment de le titiller. Je comprenais son avis, mais aussi celui du roi. Le temps était un luxe que nous ne pouvions plus nous permettre de perdre désormais. Du moins, jusqu’à ce que la cérémonie soit terminée. Nous allions donc trouver ce scélérat et le capturer.

- Comment allons nous procéder pour appréhender cet homme ou femme d’ailleurs ? Demandais-je perdu dans mes pensées.

- C’est une bonne question, grommela mon mentor, on nous envoie chercher une fourmi dans un champs de blé, non mais je vous jure.

- Marcus, ne soit pas si pessimiste, je suis à peu près sur que c’est un homme, taille moyenne, mince et une coupe au bol.

- Le problème qui se pose, ajouta Arthur songeur, c’est que nous ne serons pas les bienvenus au pays, n’est-ce pas ?

- Hum, la tâche semble ardue vu d'ici en effet, réfléchit mon père en regardant le ciel.

Celui-ci commençait à s'assombrir en approchant Thunderite.

- Nous devrions établir un campement provisoire, conseilla Marcus en montrant le bosquet à quelques pas.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous montâmes notre petit dortoir de fortune, faits de branchage et de feuille.

- Écoutez, commençais-je en m'asseyant sur ce qui ressemblait à ma paillasse. J’ai peut être un plan. Je suis le seul qui peut passer inaperçu avec mon manteau, je pensais me rendre à la taverne pour glaner quelques informations. C’est le lieu où les meilleurs affaires se négocies, argumentais-je mettant toutes les chances de mon côté pour qu’ils acceptent.

- En effet, c’est une bonne idée, répondit mon père en affutant son épée comme à son habitude. Quoi que, quelque peu dangereuse, mais elle est bonne. Es-tu bien sûr, fils, de vouloir le faire seul ?

- C’est le seul moyen pour prendre le moins de risques possible, continuais-je en m'affirmant.

- Il a raison, souffla Marcus en s'asseyant sur la terre dur sous son arbre. Premièrement nous nous déplaceront que la nuit, ensuite, pas de bagarre une fois sur place, me suis-je bien fait comprendre ? Ordonna-t-il d'une voix claire. Enfin, nous devrons le capturer hors de la ville si nous voulons le ramener vivant au roi.

- D'accord, acquiesçais-je d'un signe de tête. Je pars dès ce soir.

- Sois prudent mon ami, me lança Arthur, et nous te souhaitons bon courage.

Je le remerciai d'un clin d'œil et partit en direction de la ville. Une fois entrée, je cherchai la taverne que je n'eus aucun mal à trouver, les chansons paillardes des ivrognes m'arrivant à l'oreille.
C’était une modeste échoppe où les tonneaux servaient de table avec de grands tabourets. Le seul inconvénient, c’était l'odeur, cela sentais la charogne. Je m'assis dans un coin, au fond de la pièce quand quelqu’un vint me demander ce que je voulais boire :

- Je prendrai votre meilleur lait de chèvre, répondis-je d'une voix rauque.

Le tôlier, ramena ma commande peu après. De mon coin, personne ne pouvait deviner que je scrutais chaque personne présente. Mon regard s’arrêta sur l’un d'eux en train de s'assoir à côté d’un homme qui avait déjà vidé quelques pintes. Je me mis à ouïr une conversation des plus intéressante.

- Salut Raph, comment vas-tu en ce moment ? Demanda l'homme déjà assis.

- Tiens, Thibaut, je vais bien merci, répondit l'arrivant en tirant sa chaise.

- Es-tu au courant ? Demanda le premier homme.

- Oui, une bien triste affaire. Notre roi à vraiment perdu la tête…