Chapitre 22 Cérémonie.

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Deux jours sont passés, depuis la mise à mort. Il me fallait bien ça pour me remettre de mes émotions. Ce laps de temps fût surtout une remise en question.
Il était vrai que, depuis la visualisation du roi, je ne m’étais jamais penché sur ce sujet... la mort.
J’eus le temps de retourner la question mille fois dans ma tête, nos actes nous emmènent vers des conséquences. Je me suis donc demandé si j'avais fait le bon choix et au bout de plusieurs heures de torture mentale, j'en ai conclu que oui. Tout ce qui s'est passé, jusqu’à ce jour, je me dois de l'accepter. Le destin en a décidé ainsi et je me devais d’être prêt.
A ce moment là, je l’étais. J’avais tué un homme, je savais pertinemment que je serai amené à le refaire, car de longues batailles se profilaient à l'horizon et si je n'avais pas été préparé, j'aurais dû rester chez moi à faire la vaisselle.

Ce jour était particulier, l'heure de la cérémonie de ma confirmation était venue. J'allais, officiellement, devenir l’Atout du roi. J’étais assez nerveux, j'avais du mal à contrôler le tremblement de mes mains. Toute la ville était conviée à cet événement pour m'acclamer. 

Mon père avait briqué son armure et tous ses effets pour être parfait, ma mère, elle, avait mit ses plus beaux vêtements pour l'occasion. Même mes frères, qui nous avaient rejoint, étaient d'une élégance peu coutumière.

- Cela vous va à ravir mes frères, les taquinais-je, ironique.

- Nichols, aujourd’hui est un grand jour, dit Joshua rassurant.

- Si jamais il y avait  le moindre soucis, tu pourras toujours compter sur ta famille, sache-le, continua Charlie en me prenant par l’épaule.

- Merci à tous les deux, cela me touche énormément. C’est un soulagement d’être aussi bien entouré, croyez-moi, répondis-je avec entrain.

Mon père, qui avait revêtit son armure, brillante de mille feux, ma mère, quant à elle, était resplendissante. Elle était vêtu d’une robe de cérémonie magnifique et s’était coiffée d'un chignon à la perfection. Nous étions fin prêts et entamions le chemin pour le château.
Les rues grouillaient, notables, paysans, commerçants et même les enfants étaient de la partie.
Nous entrâmes dans le château, le roi, la reine ainsi que leur fils vinrent nous saluer.

- Mes amis, qu’il fait bon de vous voir en ce jour de fête, dit le roi en écartant les bras.

- Bonjour Hector, répondit ma mère, vous avez l'air en forme. Je suis soulagée que tout cela soit fini, continua-t-elle en se faisant baiser la main par le roi.

- Sana, voilà fort que je ne vous ai pas vu, dit la reine, vous êtes toujours aussi éblouissante.

- Merci Arina, s'inclina ma mère poliment. Je vous retourne le compliment. Votre fils à bien grandi depuis la dernière fois.


Le fils du roi, Maxime, me scrutait autant que la dernière fois :

- Bon…bon…bonjour sire Ni…Nichols, bégaya-t-il timidement.

- Bonjour petit roi Maxime, souriais-je amical, appelle-moi juste Nichols, tu n'as point besoin de rajouter sire tu sais, un jour, tu seras mon roi.

- En effet, ajouta Hector, à ce sujet, il faudra que je vous parle, à toi et à Marcus. Mais pour l’heure, place à la fête. Nichols, approche mon enfant. Aujourd’hui, tu vas être confirmé, c’est très important, mais avant cela, je dois faire une annonce au peuple.

- Oui Hector, je comprends, dis-je bêtement sans savoir de quoi il en retournait.

- Allons-y, s'exclama le roi un sourire jusqu’aux oreilles.

Nous nous rendîmes dans l'immense cour du château. Une foule de gens s’était rassemblée pour cet instant de joie. Le petit autel, qui me rappelait de mauvais souvenirs, avait été lavé la veille et ne gardait plus une trace de cette sanglante exécution. 
Celui-ci surplombait le peuple, je reconnus mes deux frangins en train de faire les pitres en levant les bras, bousculant les gens, un sourire de soulagement étira mes lèvres. Tout le peuple était au rendez-vous. J’étais quelque peu intimidé quand le roi prit la parole :

- Bonjour à tous, peuple de Firse, quelle joie de vous voir tous réunis en ce jour si particulier. Aujourd’hui, en premier lieu, nous fêtons les dix ans de mon fils Maxime, s’enquit-il en le montrant du doigt fièrement. Sachez qu’à partir de ce jour, il a l’âge requis pour me succéder, s’il devait m'arriver malheur.

La foule acclamait «  LONGUE VIE AU ROI HECTOR, LONGUE VIE AU ROI HECTOR ».

- Merci, merci, dit-il en calmant la foule. Nous fêtons aussi un deuxième événement, tout aussi important. Il y a maintenant un peu moins de cinq années, nous avons perdu notre Atout. Victime de la trahison d'Oswald, le sort en avait décidé ainsi. Mais aujourd’hui, le destin en a voulu autrement, Nichols, fils de Gauvin et de Sana, va être confirmé.

En entendant ces mots, un sentiment de colère me parcourut l’échine et les mauvais souvenirs affluèrent dans mon esprit.

Le foule se remit à hurler de joie. Elle sentait dans les mots du roi, l'espoir et le renouveau.

- Nichols, approches, m'ordonna-t-il. Agenouilles-toi mon petit.

- Bien mon roi, répondis-je en m'exécutant.

- Nichols, fils de Gauvin et de Sana, fais-tu le serment de toujours protéger, de servir ton roi et ton peuple ?

- J'en fais le serment, je le jure sur ma vie et mon honneur de protéger, de servir mon roi et mon peuple, récitais-je dignement.

- Alors, que le peuple en soit témoin, je te proclame donc, officiellement, Atout du roi. Qu’il en soit ainsi, conclut-il posant sur mon épaule, une main ferme.

La foule se mit à faire un brouhaha de tous les diables et hurlait «  LONGUE VIE À L'ATOUT DU ROI, LONGUE VIE À NICHOLS. »

- Merci à tous, criais-je à la plèbe

« NICHOLS, NICHOLS » scandait la masse en levant les bras. J'entendis même un garçon hurler «  LE SOUFFLE DE FEU », je regardai Marcus qui me lança un clin d'œil. Je levai mes paumes vers le ciel et deux énormes vagues de feu en jaillirent. Marcus envoya un long souffle d'eau, il se transforma en glace et rencontra mes flammes qui éclatèrent en petites étoiles givré tombant au milieu du peuple. Ils étaient émerveillés et montraient leur euphorie en tapant dans leurs mains à se les écorner.
Un festin était organisé par le tenancier de la meilleure auberge, celui-ci s’était occupé de ce succulent repas. Plusieurs salades composées en entrée, en plat principal, il y avait du mouton à la broche, des porcelets cuisant dans leur jus ou bien des poulets rôti avec du riz en accompagnement et pour finir d’énormes tomes de fromages étaient servis.
Ce fut un festin comme je n'en avais jamais vu auparavant. En ce jour spécial, on pouvait lire sur leur visage la joie, la bonne humeur et le sourire des hommes, femmes et enfants embellissaient cette si merveilleuse journée.
Pourtant, pendant un instant, dans toutes ces festivités, un doute m'habitait. Je ne savais pas si Aurora était la seule à contrôler le pouvoir de la foudre au pays de Thunderite.

- Ça va Nichols ? Me demanda mon ami, assis en face.

- Merci mon ami, mais oui, un doute m'habite, je pense aux événements qui arrivent. Je veux être à la hauteur de mon serment.

- Écoute Nichols, je crois en toi comme tout le monde ici…

- Je sais bien, c’est justement pour cela que je ne veux pas décevoir les personnes qui place leurs espoirs sur moi, le coupais-je perdu dans mes pensées.

- Ne t'en fais pas, je suis là, c’est à ça que servent les amis et puis tu peux aussi compter sur le roi, ton père et Marcus, bien entendu.

- Merci Arthur, je suis bien content de te compter parmi mes amis. Sache que tu es devenu comme un frère pour moi et cela est très important.

- Nichols, ton compliment me va droit au cœur.

Seulement comment allais-je faire pour vaincre cet élément, moi qui ne connaissait seulement que le feu. Je devrai faire avec, pensais-je. Cependant, une seul envie me taraudait, pouvoir manipuler les autres éléments, le chemin allait être long et ardu, mais je devais passé par là, si je voulais tous les maîtriser. Et puis, comme disait si bien mon père : tout vient à point à qui sait attendre…



Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant