Chapitre 8 : Alastor

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Voilà quelques semaines que ma formation portait ses fruits. Je me débrouillais bien avec mon pouvoir, j'arrivais à le contrôler. J’avais encore besoin d’expérience, mais pour le temps passé je m'en sortais. Avec Marcus, nous avions repris le combat pour y incorporer la magie.

Après plus de 7h d'entrainement intensif, je réussis à désarmer mon mentor. Prêt à lancer du feu, il me donna un coup de pied frontal, ce qui me fit reculer de quelques pas. Il me donna un coup de genoux sauté en plein ventre et son coude s’écrasa sur le haut de mon crâne.

- Tu vois ce que ça donne le combat à mains nues ? S'esclaffa-t-il en se moquant de moi.

- Oui, oui, lui répondis-je sonné.

- Allez, on arrête là pour aujourd’hui. Je veux te montrer quelque chose, m'annonça-t-il en redevenant sérieux.

Complètement sonné, je reprenais mes esprits et commençais à le suivre. Nous rangions nos armes de bois comme à notre habitude entre le creux de deux rochers et prîmes la route du château.

Une fois rendus dans la cour, je voyais des soldats qui s'entrainaient. L'un deux, un garçon un peu plus jeune que moi, attirait mon regard. Il sautait partout en lançant des dagues et poignards sur des cibles. Le plus impressionnant, c’est qu’il faisait mouche à chaque coup. Il se retourna et nous aperçut, il courut vers nous, se mit à genoux et me fit une poignée de main.

- Sire Nichols, c’est un honneur pour moi de vous rencontrer. J'en suis ému, fit-il en regardant ses pieds.

- Allons, allons, relève toi. Je ne suis qu’un jeune homme comme toi voyons. Quel est ton nom mon brave ? Demandais-je avec fierté.

- Je me prénomme Arthur, je suis heureux de pouvoir vous connaître.

En se relevant, j’avais face à moi un jeune homme avec des cheveux courts, noirs et plaqués en avant. Il avait le visage fin et les yeux en demi-lune. Un menton étriqué monté sur un petit cou. Son corps n’était pas épais, juste ce qu’il fallait pour le combat. Cela devait être pour parfaire son agilité, pensai- je. Il était quasiment aussi grand que moi. Il portait une tunique en cuir léger, quelques morceaux de métal la parsemaient et était vêtu d’un solide pantalon en cuir. Des bottes légères tout était adapté pour la rapidité. Il avait un longue écharpe noir qui lui descendait dans le dos.

- Très bien Arthur, pour commencer tu vas me tutoyer, ce sera bien mieux, lui lançais-je avec un sourire.

En entendant mes mots, il avait les yeux ébahis, à mon humble avis, il était sidéré de ma requête.

- À l'avenir, j’essaierai, mais je ne vous… te garanti rien. Je vais retourner m’entraîner…

- Tu as l'air très agile, le coupa mon maître. Tu lances des dagues à la perfection, je n'ai connu qu’une personne qui pourrait t'égaler.

- Je parie que vous parlez de mon père, sire Marcus, continua Arthur.

- C'est pas vrai, tu es le fils de Barns ? Le meilleur lanceur de haches de la région ?

- Exactement, répondit-il la tête haute. Il m'a entraîné dès mon plus jeune âge.

- Eh bien, félicitations. Si un jour tu le souhaites, viens nous voir, tu verras l'entrainement de Nichols, lança mon maître avec une pointe d’ironie en me donnant un coup de coude.

- Ce sera avec plaisir, continuais-je en faisant un clin d'œil à Marcus. Tu me donneras deux ou trois conseils sur la façon de te mouvoir, ajoutais-je en souriant.

- Ce sera un grand honneur pour moi, vous ne pouvez vous imaginer et j’accepte avec joie. Je vous dit à la revoyure.

Il partit en courant, fit un signe de la main en guise de salut et retourna à son activité.
Une fois arrivé dans le château, nous empruntions le couloir de la salle du trône, quand le roi nous aperçu.

- Mes amis, cria-t-il en nous tendant les bras. Que faites vous là.

- Il est temps Hector, lui répondit mon maitre le visage fermé.

- Ha je comprend. Je vous accompagne, tu tombes a pic, je voulais venir te voir en personne. J’ai besoin de toi, chuchota-t-il dans le creux de son oreille.

Le roi était marrant, même quand il essayait d’être discret, il n'y arrivait pas. Nous nous arrêtions devant une énorme porte en fer forgée d'une manufacture magnifique. Je devinais que la salle du trésor s’y trouvait, vu qu’elle était gardée par deux hommes de la garnison de mon père. L'un d'eux sorti une grande clé accrochée derrière lui pour la tendre au roi. Ils s’écartèrent d’un pas et le roi l'ouvrit. La porte grinça… une montagne d'or, de bijoux et plein d'autres choses de valeurs se trouvaient juste là devant moi. Une pièce gigantesque gorgée d'or. Au fond de cette pièce, était plantée dans un piédestal en granit une arme, mais quelle arme ! Mon dieu ! Elle était en forme de demi-lune et m'arrivait a l’épaule. J’étais ébahi par ce qu’elle dégageait. Elle possédait trois poignées tressées de cuir noir de très haute qualité. Une au milieu pour la tenir à une main et deux autres sur les côtés côtés pour les mains. Je comprenais maintenant l'enseignement de Marcus. Au bout des poignées, se trouvait deux énormes pointes qui se rejoignaient en arc de cercle par une lame aiguisée comme je n'en avais jamais vu et au milieu elle était légèrement dentelée. Marcus et le roi discutaient au fond. Quand j’essayai de la toucher, quelque chose attrapa mon poignet pour me projeter en arrière.

- Nichols, non, n’y touche pas, entendis-je au loin.

C’était la voix du roi. Un silhouette commença à se former. Elle avait de long cheveux qui descendaient plus bas que les épaules, un front assez large, un œil noir et l'autre avait un cache œil. Une bouche fine, un nez en pointe, et une petite barbe mal rasé. Je compris que c’était un homme, de ma taille voir légèrement plus grand. Il portait des vêtements noir de très bonnes qualité et une cape légèrement déchiquetée.

- Tss, tss, tss, qu'essais-tu de faire, pauvre mortel. Tu es bien trop faible, dit-il d'une voix d'outre-tombe.

- Alastor stop, cria mon maitre derrière moi.

Alastor ? Pensais-je. Alors l'arme à une âme !? Bizarrement, je n’étais pas effrayé. Plus les semaines passaient et plus j’étais confiant. L’âme avançait vers moi et me prit mon menton dans sa main pour me le soulever.

- Que me veux-tu, misérable vermine  ? Demanda la silhouette.

- Rien, je voulais juste toucher l'arme. Lâchez-moi…

- Ou sinon quoi, me coupa-t-il. Tu crois avoir la moindre chance ? Un rire hystérique sortit de son ignoble gorge.

D'un geste il me balança comme un vieux chiffon. Marcus s'interposa entre nous.

- Arrête toi. Ne fais pas ça, il n’ést pas au courant. Mais sache que dans peu de temps, il sera ton maître.

- Même pas en rêve, s'esclaffa l’âme. Le duel est déjà perdu d'avance. Reste chez toi mon garçon, dans les jupes de ta mère, dit il en me regardant de son seul œil noir.

- Nous allons partir, annonça le roi, qui était reste dans l'encadrure de la porte.

Je me relevai, pris le chemin du retour et me retournai pour lancer un regard plein de détermination à Alastor qui se tordait de rire dans sa cape déchirée.
- C’est ça, à la prochaine, hurla-t-il l'œil injecter de sang.

Nous sortions pour nous retrouver dans la salle du trône.

- Vas m'attendre dehors, j'arrive tout de suite, dit mon mentor durement.

J’étais tellement étonné, que je suis sorti sans dire un mot. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, quand j'entendis quelqu’un arriver à ma gauche.

- Tu t’es blessé ? Demanda l'homme interloqué.

Je reconnus Arthur, plein de poussière sur la visage suite à son entrainement. J’étais étonné de voir le nombre d'armes qu’il portait sur lui.

- Ce n'est rien, ne t’inquiètes pas, lui répondis-je d'un ton sérieux et déterminé. C’est juste une rencontre incongrue.

- Ha… très bien.

Je voyais qu’il compatissait pour les quelques légères blessures.

- Ce n'est pas trop lourd tout ton attirail ? Demandais-je les yeux écarquillés.

- Non, j’ai l'habitude et puis j’en ai besoin. J'en fais ma spécialité, m'expliqua-t-il avec un sourire qui lui parcourait le visage.

Marcus sortait du château quand Arthur reprit :

- Je vais me rentrer, au plaisir de vous revoir, dit-il en s’éloignant.

- Nous aussi, rentrons. Nous devons parler.

Le ton employé par mon maître me laisser présager une nouvelle de mauvaise augure.

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant