Chapitre 14 : Un Visite Inattendue.

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Plusieurs semaines étaient passées, nous n'avions pas laissé une journée sans un entrainement intensif. Nous n’étions plus que tous les quatre, papa avec son épée, Marcus utilisant sa magie et son bâton de bois, Arthur armé de ses dagues et moi. Nous nous sommes entrainés plus dur et plus longtemps chaque jour. Je me sentais plus puissant, plus rapide qu'avant, c’était ce dont j'avais besoin.

Au loin, nous apercevions les deux gardes qui s'entrainaient avec nous. Une fois à bonne hauteur, l'un deux lança :

- Bonjour les amis, comment vous portez-vous ?

- Bien merci, répondit-mon père en leur souriant. Que nous vaut votre venue ?

- Le roi nous a demandé de vous porter un message. Demain matin, il vous veut à l'aube devant les portes de la ville pour aller faire une ronde.

- Tout le monde ? S'exclama Marcus étonné.

- Oui, vous maître Marcus, capitaine Gauvin, Arthur et bien entendu vous aussi Nichols.

- Et bien dans ce cas, ce sera avec joie, répondit Marcus en se frottant les mains.

Les deux gardent firent demi-tour en direction du château.
La nuit commençait à tomber, nous décidions de rentrer. Marcus et Arthur rentraient chez eux et papa et moi retournions à la maison. Une fois rendus, nous nous sommes mis à table et maman nous servit un bon repas. Papa m'expliquait qu'en temps normal, la ronde serait sans risque mais il fallait que je reste alerté. Enfin j’étais plein d’allégresse de sortir avec toute la troupe. Ma première mission me rendait euphorique. 

Le lendemain matin, je me levai d'un bon pied. Je mis mon armure, glissai le poignard à l’arrière de ma ceinture dans sa sacoche et ma perche dans mon dos. Papa et moi prenions la route, j’étais aussi heureux qu'un gosse lors des premières coulées de neige. Nous étions arrivés, Marcus nous attendait déjà.

- Alors, c’est à cette heure-ci qu’on arrive ? Demanda-t-il les bras croisés, sourcils froncés.

- Le soleil vient de se lever Marcus, nous ne sommes pas en retard !? Remarquais-je étonné de son mécontentement.

- Tu aurais dû arriver avant moi fiston, passons, que font le roi et Arthur ? Demanda-t-il impatient.

- Ils ne vont pas tarder, je pense, fit mon père en regardant les grands portes s'ouvrirent.

Le roi et Arthur passaient les portes ensemble et Hector venait me glisser quelques mots à l'oreille :

- Tu viendras me voir mon garçon, je te redonnerai des pièces d'or. Tu iras te confectionner un vêtement unique pour toi, chaque Atout en porte.

Il releva sa tête et me fit un clin d'œil avec un large sourire. En entendant cela j’étais aux anges. Je savais quoi faire, l’idée était déjà ancré dans ma tête.

- Bon, nous allons faire une ronde. Nous avons été avertis que quelques brigands rodaient près de la grande forêt dans la direction de Thunderite.

- Vous auriez pu envoyer la garde Hector, dit mon maître en fronçant un seul sourcil.

- Et alors, un roi n'a pas le droit de se dégourdir les jambes ? Si cela continue, je vais finir par avoir de la corne aux fesses à rester assis sur ce trône, sourit-il en me faisant un signe de tête.

Nous prenions la route touts les cinq, papa, Marcus, le roi étaient devant Arthur et moi.

- Il faut que je te dise Nichols, j’aime beaucoup ton armure, où ton frère peut-il trouver du cuir noir de cette qualité ?

- Alors là mon ami, tu me poses une colle, répondis-je déconcerté par sa question. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il m'a promit le meilleur de toute la région.

- En effet, mais pourquoi tout en noir ?

- Je trouve que c’est plus discret et surtout plus classe.

- Hum… Fit-il en regardant ses guenilles. Je vais sûrement avoir besoin de faire un tour chez ton frère quand je regarde ce que je porte, continua-t-il dépité.

- Je ne te promets rien, mais je vais essayer de me charger de ce problème si tu es d'accord ?

- C’est vrai tu ferais ça ? Pour moi ? S'exclama-t-il les yeux pétillants de bonheur.

- Oui, si je ne pouvais pas essayer de te rendre ce service, je ferais un bien piètre ami.

- Merci Nichols, fit-il en me tendant le poing.

Je ne saisissais pas sa démarche, je regardais sa main étonné puis il lança :

- Allez, tape mon poing avec le tiens, ça sera notre signe d’amitié, dit-il avec un large sourire.

Je regardais ma main que je fermais et l'apposais comme demandé :

- Pas de soucis, ça me plait bien.

Sans le savoir, ce moment avait scellé une très longue fraternité qui n’était pas prêt de se rompre.

Au trois quart du chemin, nous étions en train de marcher quand une flèche fusa de nulle part.

- Hector ! Couchez vous ! m'époumonais-je.

Je tendis la main, trop tard, Marcus me devança et un éclair se projeta de son doigt, dévia et brisa la flèche avant que la pointe vint se planter dans la terre bien sèche. Je crus apercevoir un mouvement derrière un arbre, sans réfléchir je m'élançai.

- Arrête toi fils ! Scanda mon père.

Non, je n'allai pas laisser ça là. Dans ma course je lançai une boule de feu à côté de l'arbre. Le tireur embusqué, surpris par mon action, sortit de sa cachette. Je dégainai mon bâton de métal dans un saut et lui écrasa de toute mes forces sur le haut de sa tête, en espérant ne pas lui avoir brisé le crâne.
Cinq autres bandits sautèrent de derrière les bosquets, la seconde d’après je fus encerclé, par un homme de chaque côté, deux devant et un derrière.
En position de combat, j'analysais la situation pour être le plus efficace possible. J'entendais derrière moi, mes camarades arrivaient aux pas de course. Je savais quoi faire.
Je m'élançai, effectuai un pas chassé vers la gauche, puis un coup de pied de côté. Je lançai une boule de feu sur celui de droite. Les deux de devant m’attaquèrent et j'eus vite fait de remarquer qu’ils étaient faible en combat. Je les esquivai aisément, le premier je le fis trébucher et le deuxième pris un coup de perche dans les côtes. Celui de derrière essaya de s'enfuir, j'utilisai ma technique préférée, mis mon index sur mon pouce et vida mes poumons dans ce rond formé par ma main pour cracher un long souffle de feu. Il s’embrasa par les pieds et hurla, je lui sautai dessus pour le maitriser et Marcus arriva pour éteindre les flammes dansantes.
Mon père me mit la main sur l’épaule en essayant de me calmer de l'excitation de mon premier combat réel :

- Hé bien fiston, on peut dire que notre travail porte ses fruits, combattre six hommes lors d'une première sortie c’est du bon boulot.

- Je suis fier de toi Nichols, lança le roi abasourdi. Tu as fait d’énorme progrès, ta puissance est effrayante…

Mon père attrapa l'homme qu’il pensait être le chef et le soulevait :

- Pour qui travaillez vous bandes de truands !! Lui cria-t-il.

- Pour personne, nous venons d'arriver dans la région, nous écumons le pays en recherche de voyageurs assez bêtes pour s'aventurer par ici pour les détrousser, trembla-t-il de peur.

- Vous allez partir d'ici, menaça le roi. Vous allez retourner d’où vous venez et ne reviendrez jamais, me suis-je bien fais comprendre ?

Mon père lâcha le voleur et ils détalèrent aussi vite que des lapins pris en chasse.  

- Bon, je pense qu’il est temps de rentrer, annonça le roi.

- Quoi ? C’est tout ? Demandais-je déçu encore plein d’adrénaline.

- Nichols, nous devions trouver une bande de brigands détroussant les pauvres gens et tu as réussis à toi seul cette mission avec brio, répondit Marcus pour me calmer.

Nous prenions donc la direction de Firse, Arthur et moi débâtions sur mon combat. Il trouvait ma manœuvre excellente. Arrivés à quelques pas de la grande porte de la ville, je voyais une silhouette au loin, j’avais un doute mais je voulais en avoir le cœur net.

- Que fais-tu Nichols ? Demanda mon père curieux.

- Ne t’inquiète pas, j’ai cru voir une connaissance mais je veux en être sûr. Je reviens tout à l'heure, lançais-je en tournant les talons, suivi d’Arthur.

En arrivant près d'elle, elle baissa sa capuche, c’était Aurora.

- Comment vas-tu ? Demanda-t-elle en baissant les yeux.

- Je me porte bien, nous revenons de mission et toi ? Demandais-je poliment en serrant les dents pour cacher ma rancune.

- Je voulais te présenter mes excuses. Je vois que tu as une nouvelle arme, dit-elle en penchant la tête narquois.

- Oui, j'ai affronté Alastor et j'ai ramassé une veste. Je n'ai rien pu faire, j’ai donc décidé de me forger un bâton en métal vu que tu m'as détruit l'autre, répondis-je amèrement.

- Il te faudra pourtant gagner son pouvoir si tu veux avoir une chance. Dépêche toi, le moment approche à grand pas, sourit-elle de toute ses dents.

- Ne t’inquiète pas, ce ne sera qu’une formalité, dis-je confiant. Je ne pourrais même plus compter les heures passées à m’entraîner. Jour et nuit, avec de vrais guerriers mais crois moi, je n’ai pas chômé.

- Hé bien, dans ce cas, nous allons vérifier ça tout de suite, annonça-t-elle avec un rictus sauvage.

- N'interviens pas s’il te plait mon ami, lançais-je à Arthur en me tournant vers lui.

- Pas de soucis, bon courage, répondit-il en reculant de quelques pas.

Elle détacha Mjöllnir, l'empoigna et fit un bond jusqu’à moi pour frapper le sol car j’avais esquivé en me décalant sur le côté.

- À mon tour, menaçai-je en agrippant mon arme.

J’essayai de placer un coup de pied de côté, elle esquiva sur la droite, pile ce que je voulus et abattis mon bâton avec fracas sur ses côtes. Un cri de douleur lui échappa.

- Pas mal, reconnue-t-elle avec une grimace. On va passer aux choses sérieuses alors.

Elle détacha son poncho marron. Je sentais qu’elle voulais en découdre.
Pas le temps de réfléchir, elle se mit à m'attaquer sur plusieurs enchainements que j'esquivai avec facilité. Je sentais que j’étais devenu plus fort et plus rapide, rien à voir avec notre dernier combat. Chaque coup esquivé avait sa contre-attaque. Après un long moment d’acharnement, au moment où elle sauta souplement plusieurs fois en arrière, je lançai mon attaque favorite et cracha une vague de feu qu’elle esquiva dans une disparition. Elle fit une course rapide où elle paraissait flou par intermittence, je reconnus tout de suite ses intentions, au moment de réapparaître dans mon dos, je mis mon arme en arrière pour la contrer, elle fût totalement prise au dépourvue car mon bâton était indestructible. Elle réussis quand même à m'asséner un coup de pied circulaire dans les côtes, je ne faiblissais pas et j'en profitais pour me retourner, sans relâcher la pression de ma parade pour lui mettre un grand coup dans le ventre de mon plat du pied.
Elle s’arrêta net, je la vis chercher sa veste sans manche pour la remettre.

- Nous pouvons nous arrêter là. Je te sens prêt, tu as dépassé mes espérances dans un laps de temps très court. Je suis heureuse pour toi, continua-t-elle en faisant un large sourire.

- J’ai apprécié notre combat mais tu es une adversaire… Redoutable, dis-je les joues légèrement colorées.

Elle remettait sa capuche, son ombre cachait son joli visage, mais le soleil se reflétait dans ce que je devinai une larme et avant de disparaitre dans une vision trouble elle finit par dire :

- Ne t’inquiète pas, notre prochaine rencontre n'est pas si loin…

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant