Chapitre 17 : Une Blessure Et Un Long Périple.

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Mon père me racontait comment s’était passé son entretien avec le roi, où il devait discuter ensemble des événements à venir. Ils marchaient tranquillement quand un assassin surgit de nulle part, transperça le roi d'un coup de couteau et repartit aussitôt. Il porta le roi sur son épaule, couru jusqu’au guérisseur et vint me chercher.

Le lendemain, nous prîmes rapidement la route avec mon père pour aller voir l'état de notre roi. Je m’arrêtai chez Marcus, et frappai à sa porte.

- Marcus, vous êtes là ?

Il arriva après deux longues minutes et ouvrit la porte :

- Tu es bien matinal, mon garçon, ronchonna-t-il, mal réveillé. Que t'arrive-t-il si tôt ?

- Pas le temps de tergiverser, je vous expliquerai en chemin, le roi est mal en point.

- J'arrive tout de suite, s'empressa-t-il de répondre.

Mon père était déjà parti le voir, Marcus arriva le temps de fermer son échoppe. Je lui racontai tous les détails de cette sombre histoire et il fut aussi furibond que moi.
Arrivés au chevet du roi, il grommela quelques traitres mots :

- Mes… amis. Que je suis… heureux de vous voir. Un cri strident de douleur lui échappa avant de reprendre. Je suis… sur… que c’est… un coup de… Aïe.

- De qui, Hector ? Qui soupçonnez-vous ? Demandais-je en connaissant déjà la réponse.

- De… Ralph… bégaya-t-il avec difficulté.

- Hum…, réfléchissait mon maître les yeux dans le vague. C’est bien probable, il n'aimerait pas perdre la face contre un roi sans Atout. Il a alors tenté un coup d’état.

- Tout à fait, renchéris-je, je ne pense pas que ce soit Aurora cet assassin.

- Non en effet, continua mon père, ce n'est pas sa mission.

Le rebouteux sortit d'une petit pièce qui ressemblais plus à un cagibi qu'autre chose.

- Alors Garret, qu'en dis tu ? Demanda mon père inquiet.

- Je vais réussir à soigner la blessure, dit-il en pensant la plaie, mais le problème c’est le poison. Il est extrêmement rare, expliqua-t-il d'une petite voix. Seul le pays de Waterlign connait le remède.

- C’est donc là-bas que nous allons, répondis-je déterminé.

- Il y a un autre problème, annonça mon père songeur. La limite arrive bientôt, il ne reste qu'un mois à peine.

- Oui en effet, renchérit Garret, il va falloir faire vite surtout que le roi ne tiendra pas aussi longtemps. Je serais incapable de déterminé le temps qu'il reste, mais cela presse.

- Alors n'en perdons pas, répondis-je en tapant des mains, allons-y.

- Hector, croyez vous qu’il est bon et nécessaire de partir tous ensemble ? Demanda mon père se retournant vers le roi.

- Oui… ne vous… inquiétez pas… pour moi, souffla-t-il.

Nous saluâmes le roi, nous fûmes tous inquiet pour son état et sortîmes du château.

- On se retrouve tous à la porte la ville dans une heure, dis mon père en regardant Marcus et Arthur tour à tour.

Mon père et moi marchions au pas de course jusqu’à la maison. Le temps qu’il expliquait la situation à ma mère, je montais dans ma chambre.
J'attrapai mon bâton, le mis dans son fourreau, mis mon poignard dans sa sacoche, installai Alastor dans mon dos, l'attachai et enfilai mon manteau.

Je descendais l'escalier, ils discutaient encore.

- P'pa on y va ! Lançais-je en embrassant ma mère. Ne t’inquiète pas m'man, on fait au plus vite.

- Sois prudent mon grand, s'enquit-elle.

Mon père et moi prenions le retour jusqu’aux portes de la ville. Nous arrivions tous en même temps, paré au départ.

- Passons par Terra, annonça Marcus, ce sera plus rapide.

- D’accord, répondit mon père en acquiesçant de la tête, nous n'avons pas de temps à perdre.

Nous marchions tous les quatre rapidement. Nous ne pouvions pas nous permettre de lambiner.

Après deux jours et demi de marche, nous arrivions à la frontière de Firse et Terra, proche de celle de Waterlign.

Nous coupâmes à travers champs, quand je vis un jeune homme, assez grand à première vue, costaud, les cheveux bruns et les yeux verts. Il avait un chapeau de paille, une veste sans manches ouverte montrant son torse nu. Il portait un short jusqu'au genou à moitié déchiré mais mon attention se portait sur ses pieds… ils étaient sans chausses.

- Hé, nous salua-t-il en levant la main de loin.

Personne n'y prêtait attention et nous continuions notre route, il arrivait à notre hauteur et marchait à notre cadence.

- Je peux savoir qui vous êtes ? Que faites vous par ici ? Vous n’avez pas l'air de truands.

- Je ne voudrais pas paraître grossier, répondis-je poliment, mais nous n’avons pas le temps pour ce genre d'interrogatoire.

- Ben alors, ton canasson te fais trop mal aux fesses, est-ce pour cela que tu te balades à pied. Laisse moi au moins voir ton visage, je n'aime pas parler à quelqu’un sans connaitre sa face.

- Écoute moi…

- Ne fais pas ça fils, coupa mon père en me prenant le bras. Comme il te l'a dit, Gérald, nous sommes pressés et nous ne faisons que passer.

- Ha, capitaine Gauvin, je ne vous avais pas reconnu, qui est ce jeune décadent ? Demanda-t-il hautain.

- C’est mon fils, donc fais quand même attention à ce que tu dis mon garçon, répondit-il l'air menaçant.

- Veuillez pardonner mon écart capitaine. Allez mon gars, laisse moi voir ton visage, continua Gérald en agrippant ma capuche.

Il tira d'un coup sec dessus et découvrit mon visage. Il s’arrêta net sur ma vilaine cicatrice :

- C’est ton petit poney qui t'a fait ça ? Hahaha, ria-t-il hilare. Ton poney hihihi, répéta-t-il en essuyant sa larme à force de rire.

Je me retournai violemment vers lui et l'attrapai par le col de sa veste prêt à lui coller une mandale.

- Et maintenant, que vas-tu faire moustique ? Me demanda-t-il en approchant très près son nez du mien. Tu vas sortir ton petit canif de ton dos ?

- Si je le sortais, tu n'aurais pas le temps de t’en rendre compte que tu finirais en pièces.

- NICHOLS, hurla Marcus.

- Lâche le tout de suite, m'ordonna mon père le ton sévère.

Je le repoussai gentiment et remis ma capuche.

- Il va falloir laver cet affront mes amis. Je propose un duel, qu’en pensez-vous ? Demanda-t-il en écartant les bras.

- Désolé, une prochaine fois, nous sommes pressés, répondis-je en reprenant la marche.

C’est alors qu’il croisa les doigts et des morceaux de terre commençaient à m’entourer et à m’enfermer dans un dôme telle une chenille dans son cocon.
À l’intérieur, il faisait tout noir et je n'entendais rien du tout. Pris de panique, je tapai du point et mis quelques boules de feu mais rien n'y faisait.
Il me fallut quelques secondes pour retrouver mon calme.

- Concentre toi, concentre toi, ce n'est rien, la peur n'est qu'un sentiment fut-il, me dis-je en fermant les yeux.

Je me concentrai et formai une demi-sphère de feu venant coller la couche de terre au dessus de ma tête. Je canalisai le tout pour plus de puissance et au moment où je sentis le plus propice :
BOOM !!!!
Le cocon de terre vola en éclat, je vis mon père, Marcus et Arthur qui le tenaient en échec, tous les trois l'encerclaient armes à la main.

- Je vois qu'aucun de vous n'a le sens de l’humour, sourit-il narquois.

- Tu veux de l'humour ? Je vais t'en donner, bouge ne serait-ce qu'un cil et tu en auras, répondis Arthur irrité.

- Qu’est-ce que tu me veux…

- ARRETEZ, JE VOUS EN PRIE, cria une voix au loin.

Une personne habillé de guenilles arriva, il était plutôt petit, très peu de cheveux mais assez costaud.

- Gérald, qu’as-tu encore fait ? Demanda l'homme mort de peur.

- Rien, je leur demandais juste ce qu’ils faisaient par ici.

- Tu iras t'expliquer devant le roi, ordonna-t-il d'un ton autoritaire.

- Hum… très bien père, ronchonna Gérald, mécontent.

Je le regardais avec de grands yeux, cet homme était son père.

- Messieurs, veuillez excuser l'attitude de mon fils, il à toujours tendance à chercher des noises aux gens.

- Ne t’inquiète pas John, je connais bien ce garnement, expliqua mon père en souriant.

- Ho, capitaine Gauvin, comment allez vous, veuillez pardonner mon impolitesse de ne pas vous avoir salué comme il se doit, s'inclina l'homme devant le grade de mon père.

- Relève toi, ce n'est rien, aujourd’hui ce n'est pas le jour pour les courbettes crois moi. Notre roi est mourant et nous nous rendons à Waterlign pour un remède.

- Très bien, j'en ferai part au roi, s’il peut vous aider d'une quelconque manière. Allez rentrons fils, tu as du travail à terminer.

- D'accord, répondit Gérald lassé. Nous nous reverrons ne t’inquiète pas, petit poney… et il se mit à rire à ne plus en pouvoir.

- Ne m’appelle pas comme ça, m'énervais-je.

Une fois parti, je le regardai s'en aller au loin et demandai à mon père :

- Qui est ce débile p'pa ?

- Gérald ? C’est l'atout du roi Patrick du royaume de Terra.

- Je comprends mieux, ajoutai-je. Je sais que nous nous reverrons, je sens comme une odeur de rivalité flotter entre nous…

Deux jours plus tard, nous arrivions en vue de notre destination, quand Marcus prit la parole :

- Et voilà, la ville de Waterlign…

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant