Chapitre 4 : L' Atout Du Roi Et Le Secret

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J'avais compris ce que voulait dire mon maître. Mon cœur s’est mit à battre tel une fanfare. Je regardais les gardes d'un air ahuri, je n'arrivais pas à cacher mon angoisse. Je sentis une main lourde se poser sur mon épaule et la voix du forgeron qui suivit :

- Allez fiston, on y va, passe devant.

Nous sortîmes de la forge, mon maître derrière pour fermer son atelier et nous prîmes la route du château.
Les passants nous regardaient au fur et à mesure que nous arpentions les rues. Certains nous dévisageaient, d'autre crachaient par terre en pestiférant des grossièretés. J'en ai même vu qui priaient.
Une dame s’avança vers moi et cria des mots sans queue ni tête :

- C’est ton destin mon garçon. Ne lutte pas, c’est le seigneur qui t’a choisi. Sauve nous, sauve nous…

Le garde s’interposa et la repoussa de son étreinte gentiment.

- Tu vois mon garçon, tu vas devenir un héros aux yeux du peuple, me dit il avec un sourire jusqu’aux oreilles.

- Maitre, je ne me sens pas bien, je ne peux pas être un héros. Je n’ai rien demandé, dis-je en regardant mes pieds.

- Ne t’inquiète pas gamin, tout va bien se passer tu verras, annonça-t-il d'une voix réconfortante.

Nous marchions toujours dans la ville, elle était vraiment grande. Elle formait un carré et était vraiment symétrique. Je pense que cela devait être un souhait de l'architecte. Le château la surplombait en plein milieu. Il abordait quatre grandes tours, des centaines et des centaines de fenêtres. Quatre gigantesques jardins le bordait à chaque coin. Un pour chaque saison. Le roi adorait s’y promener tous les jours.

Nous arrivions aux portes de la forteresse et mon cœur accéléra le rythme. Je me sentais comme pris au piège, impossible de faire marche arrière. C’est alors que les portes s'ouvrirent pour laisser place a une allée de 20 toises et 6 pieds environ. A gauche le jardin du printemps et à droite celui de l’été. C’est le seul moment où je me sentis a peu près bien car ils sentaient bon les fleurs et la nature.

Arrivé à la porte d’entrée, deux gardes l'ouvrirent et savaient que nous étions attendus car ils nous précisaient que le roi était déjà dans la salle de réception. Cette entrée était démesurée, les murs tapissés de moquette où l'on pouvait voir le roi en train de chasser, faire la fête. Mes yeux s’arrêtèrent sur une en particulier. Un homme, avec un genoux à terre, le poing fermé touchant le sol, l’autre bras était reposé sur la jambe pliée. Le roi lui posait une épée sur l’épaule et une femme se tenait à côté. C’était mes parents.

J'entrais dans la grande salle de réception. Elle était immense, avec cinq piliers de chaque côté qui formaient un couloir menant au trône. Un long tapis rouge jonchait le sol. Les murs étaient couverts de têtes de gibier et d'armure. Et au fond, le trône du roi, tout en or massif, il était imposant. Je pensais même au fond de moi que je n’aurais pas voulu le porter. Cette pensée m'arrachait un sourire en coin. A côté le trône de la reine, légèrement plus petit mais lui aussi tout en or. Sa majesté Hector était assis sur son siège royal, Arina, sa dame, lui tenait la main. Je vis que mon père était aux côtés du roi avec quatre gardes devant eux. À mon arrivé, les gardes formèrent un couloir en attendant que le roi daigne se lever.

Les deux gardes se mirent à genoux et le plus âgé prit la parole :

- Majesté, nous vous présentons Nichols comme vous nous l'avez ordonné.

- Relevez vous gardes, fit le roi avec un geste de la main. Vous pouvez disposer, nous continuerons cette réunion en nombre restreint.

- Bien sir, dirent en cœur les deux gardes avant de se retirer.

Le Maître Des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant